Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article SARTAGO

SARTAGO. Tytavov. Poêlon', poêle à frire, ordinairement en métal, cuivre, fer', argent'. On conserve dans les musées' des poêles de bronze semblables à celles qui sont encore en usage, rondes ou allongées, avec un rebord pourvu d'un bec pour l'écoulement des liquides et une queue fixe. L'exemplaire qu'on voit ici, en bronze, trouvé en France, à Reims', est pourvu d'une queue mobile qui peut se rabattre sur le bassin (6g. 61`¢0). Cette queue joue, comme sur une charnière, autour d'une goupille qui tra verse l'appendice placé à l'une de extrémités; on peut la fixer, quand on veut s'en servir, au moyen d'un coulant qui glisse le long de la lame. L Khshatrapavdn «le maître du pays », était le nom donné par Cyrus aux gouverneurs des vastes provinces qu'il créa dans son nouvel empire. Presque aussitôt après l'avènement de Darius. le nombre des satrapies fut porté àvingt', mais il varia souvent sous les successeurs de ce principal organisateur de l'État perse. Les satrapes, représentants du Grand Roi, avaient une cour princière et une puissance presque absolue. Ils réunissaient entre leurs mains tous lespouvoirs administratifs et judiciaires. Ils devaient, en particulier, veiller au SAT 1078 SAT maintien de l'ordre et assurer la sécurité publique, et ils jugeaient au civil et au criminel. Ils levaient les impôts, dont ils versaient le montant au trésor royal. 11s commandaient aussi les troupes de leur province et exerçaient leur autorité non seulement sur les sous-gouverneurs, qui leur étaient subordonnés, mais sur les dynastes locaux et les villes de leur territoire. Généralement, ces hautes charges étaient réservées à des nobles perses, bien que le souverain y admit exceptionnellement des fonctionnaires de toute race et de toute origine. Nous n'avons pas à insister ici sur les détails du système de gouvernement des Achéménides'. La division en satrapies se perpétua dans l'empire des Séleucides, mais leur étendue fut fortement réduite. Séleucus en établit soixante-douze2, triplant ainsi leur nombre etdiminuant, en proportion, la puissance de dignitaires qui auraient pu devenir dangereux pour sa Maison". Toutefois, ce morcellement ne paraît avoir affecté que le centre de l'Empire, le pays où furent fondées les villes nouvelles 4 la satrapie ne comprend souvent plus ici que le territoire d'une cité 5Seulement, le gouverneur ne porte plus le titre officiel de ace-pars, qui n'apparaît pas, comme uxTpX t(a, dans les textes épigraphiques' ; mais, semble-t-il, celui de rsTpaT',ydç [STRATECOS]. Le stratège, au moins dans les grandes provinces, a sous ses ordres des dnap~ot, chefs d'une (aap./(a'. Si dans les pays hellénisés, le vieux nom oriental disparut, il se maintint, au contraire, dans l'est de l'Asie Mineure, qui était au pouvoir de dynasties et d'une noblesse d'origine iranienne 8. Des satrapes héréditaires y gouvernaient les cantons où s'étendaient leurs domaines et qui formaient de véritables fiefs. Tandis que l'ancien titre des grands officiers des Achéménides n'est plus guère usité chez les Parthes et qu'il est remplacé dans l'Empire sassanide par celui de marrbdn'°, il subsiste en Arménie 11 et dans Ies régions voisines jusqu'à la conquête musulmane. On voit les OATp7Ga1 xzi fmQt),E); de la frontière apporter des présents à Trajan 12 ; une loi de 387, adressée au satrape de Sophène, parle de l'or coronaire que paient seeundum consuetudinem mores antiqui omnes satrapae pro devotione quae Romano debetur imperio". En effet, cinq satrapes, héréditaires jusqu'au règne de Zenon, plus tard viagers, recevaient l'investiture des empereurs romains', et quand Justinien constitua la province d'Arménie quatrième, il enleva leur pouvoir aux « satrapes » indigènes qui gouvernaient encore les tribus du territoire annexé15. Au delà de la frontière, l'Arménie indépendante garda sa constitution féodale et l'assemblée des satrapes continua à y exercer sur les affaires politiques une influence souvent décisive 1R. II. On ne voit pas clairement quel est le rapport du titre perse de satrape avec le nom du dieu EaTp'i mye, assimilé à Poseidon, dont Pausaniasi7 vit à Élis une statue qui passait pour avoir été apportée de Samosf8, On a rapproché ce dieu grec d'une divinité sémitique, Shadrapha, adorée en Phénicie 19, à Carthage 20 et àPalmyre 21 ; mais dont la nature et l'histoire sont encore fort obs