Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

SEBACIARIA

SEBACIARIA, SEIBACIAltIUS. Ces deux mots ne sont connus que depuis une quarantaine d'années. En 1866, on a découvert à Rome, auprès de l'église SaintChrysogone, un corps de garde [ExCDsITOnIUM] de la septième cohorte des VIGILES; sur les murs de ce petit édifice se lisaient une centaine d'inscriptions graffites tracées par les soldats eux-mêmes ; les mots sebaciaria et sebaciarius s'y rencontrent soixante-trois fois, diversement orthographiés (variantes : cebaciaria, sebbaciaria, siba ciarius, sabaciarius, etc.)'. Plusieurs explications ont été proposées pour en rendre compte. Il n'est pas douteux que le féminin singulier ou plutôt le neutre pluriel sebaciaria désigne le service confié au sebaciarius, et que les deux termes doivent être rattachés au substantif SEDUM et aux adjectifs sebalis et sebaceus,; ils se rapportent évidemment à l'emploi de torches ou de chandelles de suif par les soldats des vigiles comme moyen d'éclairage. On a recueilli aux environs de l'excubitorium de la septième cohorte, piazza Monte di Fiore, un grand flambeau de bronze qui servait à tenir à la main de pareilles torches ; il est déposé maintenant au Palais des Conservateurs; il mesure lm,30 de haut et se compose de trois tubes entrant l'un dans l'autre; sa partie supérieure s'évase en forme de flamme; des ouvertures latérales permettaient au suif fondu de s'écouler (fig. 6253) 2. Le sebaciarius serait, d'après Henzen, le soldat chargé de pourvoir à l'entretien des torches de suif à l'intérieur de l'excubitorium ' ; d'après Desjardins, le porteur de falot accompagnant les rondes de nuit des vigiles 4 ; d'après Visconti 5, Capannari Nocella 7, le fonctionnaire préposé à l'éclairage nocturne d'un ou de plusieurs quartiers de la cité, en particulier aux jours de fête. Peut-être ces hypothèses se complètent-elles plutôt qu'elles ne se contredisent, et le sebaciarius devait-il pourvoir à tous ces offices, pour lesquels l'usage de torches de suif s'imposait. En faveur de la théorie de Visconti on peut remarquer d'abord qu'il est fait mention très souvent, sur les inscriptions graffites, d'événements importants de la vie romaine (proclamations, anniversaires et adoptions d'empereurs, vota decennalia ou vicennalia, etc.), dans lesquels le sebaciarius a joué un rôle', et ensuite que ces textes sont tous des années 215-245 ap. J.-C., c'est-à-dire postérieurs à la réorganisation des vigiles par Caracalla et à la création du service public d'éclairage nocturne de Rome que cet empereur paraît avoir institué'. Quarante-trois fois à l'expression sebaciaria fecit ou sebaciarius fecit (celle-ci moins fréquente que l'autre) est jointe une formule qui nous fait savoir dans quel mois le sebaciarius a exercé sa charge ; il faut en conclure que cette charge était occupée à tourde rôle et pendant la durée d'un mois. Lorsque le sebaciarius désigné a dû interrompre le mois qu'il avait commencé et le laisser achever par un autre soldat10 ou quand, désigné pour un mois, il n'a pu s'acquitter que le mois suivant ", il prend soin de le rappeler. Parfois il se faisait adjoindre SEB -1163 SEB un camarade pour le seconder'. Le service était assez dur ; il exposait à des fatigues 2, à des dangers 3; souvent le sebaciarius se félicite d'avoir pu accomplir heureusement sa tâche, omlt'ia luta 4, feliciter ', à son avantage, boizo suo sans dommage pour ses camarades, sa/vis commanipulis', sans qu'aucune plainte ait été portée contre lui, sine querela 8 ; il avait un réel mérite à remplir seul toute sa charge pendant tout un mois 9. En récompense il touchait le frumentum publicum10. On sait que chacune des sept cohortes de vigiles avait sous sa surveillance deux des quatorze régions de Rome; c'est pour cela qu'un sebaciarius de la septième cohorte note qu'il a été de service, non seulement dans la quatorzième région (Transtévère), mais aussi dans la huitième, regione Alexandriana". Un autre nous fait savoir qu'il a fourni, outre les sebaciaria, de l'huile pour les chaussures, oleum in caligas 12 ; un troisième énumère tous les objets qu'il a dû procurer : sebacia, les chandelles de suif; lucinium, les fanaux; lucernas, les lampes à huile pour éclairer les portes de la ville (ad portas) et le magasin du matériel des processions (ad pompas) Sur une inscription on lit ces mots : Secundinus sebaciaria fecit... Fysgo suo felicissime; Henzen les traduisait ainsi : « Secundinus a fait les sebaciaria à ses frais, très heureusement n ; mais le mot fisc/1s ne peut s'orthographier de cette façon et ne désigne jamais la fortune privée d'un simple particulier ; Fysgo doit être un nom propre, $lûaxoç, désignant un camarade et un adjoint du sebaciarius". En même temps que du sebaciarius, il est question, dans les graffites de l'excubitorium, du tesserarius" et de l'emitularius 16. Le tesserarius est le soldat qui devait donner et rendre le mot d'ordre ; il avait sa place marquée dans les rondes de nuit des vigiles. La signification du mot emitularius, jusqu'ici inconnu lui aussi, est douteuse. Henzen, Desjardins, Cantarelli voient dans l'emitularius l'assistant du sebaciarius, celui qui partage de moitié (hemi-) sa lourde corvée mensuelle 17. Des explications qui ont été proposées 13, nous préférons celle de M. Mowat, qui rapproche emitularius de emo, emere, emptus, emtus (d'où viendrait le diminutif emitulus)19 ; l'emitularius est le personnage chargé des menus achats pour le compte du sebaciarius ; on s'explique ainsi très bien que celui-ci, quand il parle de l'emitularius, lui adresse des remerciements20; tout absorbé par les occupations de sa charge, il s'en remettait aux bons soins d'un camarade pour l'achat des fournitures d'éclairage et pour ses emplettes personnelles. MAUn1CE BrSNIER. TI (9 EEPxa' )o «ymvEç). Jeux célébrés, sous t'Empire, dans un grand nombre de cités grecques : ainsi à Athènes', Argos 2, Trézène 3, Byzance'. Leur institution date peutêtre, à Athènes au moins, du début même de l'Empire'. Plus tard, ils semblent consacrés tout à la fois aux empereurs défunts et à l'empereur régnant, désignés tous ensemble 5 sous le nom de of Eets 'ro( [AUGUSTAI,IA]. Sans doute étaient-ils isolympiques et célébrés tous les quatre ans, comme les jeux dont on trouve la mention à Naples', 'IT«atx72 `Pcaµxia ioâxcrz iao),ûiu.7tx, et qui paraissent identiques aux Sebasta des villes grecques. Esut.E CAIIEN.