Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article SEBASTEION

SEBASTEION, AUGUSTEUM. Noms donnés parfois aux temples dédiés à un empereur; c'est uniquement de ces qualifications que nous devons ici nous occuper', Elles se présentent rarement dans nos sources. La première est employée par Philon 2, pour le temple d'Auguste à Alexandrie, et, en éphigraphie, sous des formes diverses : ab TOC EEÎaoTE(ou v«oC dans une inscription d'Aphrodisias 3 ; le célèbre temple provincial d'Ancyre, achevé en l'an 10 ap. J.-C. est dit Tb EEi«6T°gov a ; même variante dans le texte de Néoclaudiopolis qui commémore le serment de fidélité à Auguste 6 et atteste que l'expression s'appliquait et au temple de cette ville et aux autres sanctuaires d'Auguste, dédiés dans les divers districts de Paphlagonie' ; elle convenait aussi bien aux temples municipaux et aux temples provinciaux. On lit EEhxoT'rlov et Augusteum dans un texte bilingue d'1~phèse, de l'an 5 av. J.-C. 8, En latin, deux autres exemples : dans le décret des décurions de la colonie de Pise sur les honneurs à rendre à L. César défunt (2/3 apr. ,L-C.)9 et dans une inscription de Catina (Sicile)f0, contemporaine sans doute d'Auguste, sous le règne de qui la ville devint colonie, probablement en 733", [EK«]QTEïov paraît plus tardivement dans un décret du koinon de Lycie, de 149 S2 mais vise un temple municipal. L'un ou l'autre des deux termes a dû couramment servir pour le temple d'un Auguste, d'un empereur quelconque 11. Mais, en général, on use plutôt d'une périphrase, comme vxbç Tw EEê«oTwv'', ou aedes Rome et Augusti 15, templum Augustil6. Passé le IIe siècle, le terme de Sebasteion ne laisse plus de traces, mais au Ive siècle AliyouoTEllov17 désigne une grande place de Constantinople, dans la IIIe région, où se dressait la statue d'Hélène. VICTOR CIIAPOT. SÉBUM. Le suif était appelé oTEap en grec 1 et sebum en latin Dioscoride et Pline nous ont laissé la recette de sa préparation : la graisse des ruminants était d'abord débarrassée des fibres nerveuses qui s'y mêlent, lavée dans de l'eau de mer ou de l'eau salée, et pilée dans un mortier; puis on la faisait fondre plusieurs fois jus SEC -116''L SEC qu'à ce qu'elle eût perdu toute odeur, et finalement on la laissait blanchir au soleil'. On employait à cet effet la graisse du boeuf et du veau, de la chèvre et du bouc, parfois même celle aussi d'animaux sauvages, tels que le lion, la panthère, le chameau, etc". I,e suif jouait un grand rôle dans la médecine humaine et vétérinaire des anciens 3; le plus souvent, on prenait soin de l'aromatiser en l'arrosant, après fusion, d'un liquide parfumé'. Il entrait dans la composition du SAPO5. On enduisait le ciment hydraulique des thermes avec du suif fondu mélangé de cendres passées au crible". Enfin les Romains se servaient pour s'éclairer de torches et de chandelles de suif sebaceae candelae 8; ou sebales faces ° [FAX], en même temps que de lampes à huile [LUCERNA], de torches de bois résineux et de chandelles de cire [CANDELA]; ils les fichaient, comme ces dernières, dans des flambeaux ou des candélabres de bronze dont nous connaissons, par quelques documents archéologiques, la forme et la disposition [CANDELARSUM, fig. 1086, 1083 ; sEBACIARIA, fig. 6253]. Columelle range la fabrication des chandelles de suif, candelas sebare, parmi les occupations auxquelles la religion permet de se livrer les jours de