Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article SEROMA

SEHOM. (Evunq.x). Ce mot désignant des mesures étalons' figure sur un marbre de Délos (lui porte la dédicace d'un épimélète à Apollon'. Une inscription de Pouzzoles semble employer de même l'adjectif sonomarins : deux défunts y sont qualifiés de mensor idem et saeonaarie.s'l, rSacoma, toutefois, qui se rencontre deux fois chez Vitruve, y a, au contraire, la signification de peson de balance, contrepoids'. Le substantif au moins n'a donc pas été latinisé dans le sens du grec. Nous ne connaissons pas, d'autre part, d'équivalent proprement latin. Seuls les métrologistes modernes ont créé à cet effet l'appellation de ntenrna ponderaria, ou celle I, Plaque de biome mobile. SEK 117 de ponderarluat', qui, on l'a vu [Poxoalimi 1 si , dans l'antiquité, désignait en réalité tout autre chose, l'édifice où étaient conservés les poids et mesures étalons'-. 11 est donc difficile de dire quel était le nom vrai, sans doute simplement mensurae, mensurae exaequalue3 ou ntelra4, des mesures étalons qui ont été découvertes dans le monde romain d'Occident. Nous ne pouvons pourtant. dans cette notice d'ensemble, les passer sous silence. Il n'est, d'ailleurs, question dans ce qui suit que des mesures étalons établies à poste fixe, non des mesures contrôlées mais maniables et transportables comme par exemple le célèbre congius Farnèse ' ou tel vase cylindrique en terre rouge très fine, portant l'inscription ôr(l.awv et deux timbres, l'un avec une double chouette et les lettres Ae, l'autre avec la tète casquée d'Athéna, que M. Dumont a publié comme étant une choisis attique e. La première en date des mesures étalons romaines et la plus remarquable par sa forme exceptionnelle est celle qui a été recueillie en 1816 au forum de Pompéi et qui est conservée au Musée de Naples (fig. 6283). Le bloc de tuf où elle a été creusée présente deux tables sur chambranles superposées s, creusées, la table du bas de (extr. des bien,. d.Ace. d. Sc. di Torino, se. mor. slor. e (Bol. sers Il, L. XXVIII, Pompéi, de Timgad, de Kiranossa, de 6ossovo e,les el-dessous, inscriptions de Brescia (Corp. iriser. Lat. t. V, 4468), de Lambèse (Ibid. I. Vlll, 3294 et 18177), de 'renés (Ibid. t. VIII, 9666), d' Albaeina (Ibid. t. Xl, n693). Exemplaire de Min note 4. Voy. encore V'asquez-Queipo, Essai sur les syst. mé/.r. et ratina. des Vil I. SEK cinq cavités de grandeur décroissante de droite à gauche (tig. 6284) et en outre sur les côtés de cavités plus petites dont l'une est. à demi-couverte par un chambranle, la table supérieure de deux cavités seulement. Un trou, que pouvait fermer une plaque de bronze mobile (fig. 628;), de même qu'une autre plaque de métal servait de couvercle, est percé au fond de quatre des cavités principales et procurait l'écoulement des matières jaugées. 11 reste, près des différentes cavités, des traces de caractères d'on l'on peut conclure que le monument, dans son état premier, remontait jusqu'à l'époque préromaine. Sur la tranche supérieure se lit en outre l'inscription suivante qui parait pouvoir être datée de l'époque d'Auguste: d(ulus)Cl -irusA(uli) f(ilins) nus lti(unbe rias) Ai'cue f) .r( '1. .'; i) flilius) A rellia(n166 Caledus d(uum)v(iri) j(re) .' rns'o) mensurus exaccluanda.s ex dec(urionurn) deep( "Ia)" Naples possède encore une autre mesure, trouvée à Minturnes en 18411, établie à leurs propres frais par les soins de deux autres duumvirs, L. Gellius l'oblicola et C. Caedicius, qu'un sénatusconsulte avait chargés de procéder à la vérification des poids et mesures, pondes et mets exaequarunt ll : elle consiste en une pierre rectangulaire portant cinq cavités dont trois sont munies d'un trou d'écoulement. Telle est aussi, et c'est 1a forme d'un usage constant., une mesure récemment exhumée à 'i ifngad et que la libéralité d'un édile du nom de Celerinus avait fait exécuter pour ses concitoyens lt. Trois grandes cavités, percées par le bas, sont disposées dans la longueur : elles mesurent respectivement 0 m. 30 de diamètre sur t) m. 20 de profondeur, 0 m. 35 sur 0 rn. 30, 0 m. t6 sur 0 m. 15, et correspondraient à l'amphore, au modius et au demi-rnodius; dans les intervalles laissés libres ont. pris place deux cavités plus petites, non percées, de 0 m. 14 et 0 m. 10 de diamètre. Les fouilles poursuivies sur un autre point de l'Algérie, à Kharnissa, ont en outre l'ait découvrir, reposant encore sut' des supports dans un angle du forum, deux autres tables anépigraphes, dont l'une porte, comme les exemplaires précédents, des cavités hémisphériques au nombre de quatre, et l'autre, au contraire, présente la particularité que les cavités, également au nombre de quatre, v sont à ouverture carrée et en forme de parallélipipèdes légèrement arrondis à la base, les cavités les plus grandes ici encore étant percées d'un trou qui communique avec 1a surface inférieure de la pierre ". Les deux prétendues mesures signalées en Gaule, l'une à Agen", l'autre à Maule ", sont trop douteuses pour qu'on s'y arrête. De la première, en admettant que ce soit bien une mesure, le caractère antique n'est pas certain. Breton, Pompeea, p. 117; OverhecK,, Psurpeii, p. 55, 5u; Ibid. 4 cdroi, par Mau, p. 63-64, fig. 23; Vasquer-Queipo, 1_11, p. 875; Egger, Item. de la Soc. nit, Mau, Pompei, p. 92 ; 1Uid. trad. Lelsoy, p. 42-93, fig. 34; Gusman, Pompéi, fig. l'ornp. Stud. p. 71. ll semble qu'on ait encore découvert au forum de Pompéi tln autre exemplaire formé de deux petites tables posées de meure roue sur l'autre et coutcnaut aussi des mesures (Breton, Pmnpei , p. 118). 8 La laide supérieure est aujourd'hui détruite, une copie moderne se voit a Pompéi. 9 Corp. 1 i8 SEK 1 178 SEK Moins établi encore est l'usage de la pierre de Maille, qui diffèrerait complètement des exemples connus: l'opinion la plus autorisée y voit une sorte d'appareil à filtre ou à lavage qui ne serait pas antérieur au xn" siècle'. Il faut, en revanche, rattacher enfin aux exemplaires qui peuvent être qualifiés de romains une intéressante mesure étalon de Kossovo en Bulgarie 2, dont non seulement la dédicace, qui émane d'un gylnnasi]arche eulpori Piretensiuut 3, est rédigée en latin, mais dont les mesures paraissent appartenir à un système romanooriental. Un peu plus seulement de la moitié de la pierre a été conservé. Le milieu en était occupé par deux cavités à orifices rectangulaires, comme sur l'un des exemplaires de Khamissa, désignées par les légendes ar,p.dL(o)v et µd[ôto;j. Sur le côté sont quatre cavités à orifice circulaire, superposées deux à deux, deux semblant destinées à l'huile, 7lpeïva, ;59Triç Ënrio(é ), deux au vin, ïip.eïva, Venons maintenant aux mesures étalons trouvées dans le monde grec et auxquelles convient à coup sûr le terme de aij xea 3. L'un des plus anciennement connus est un bloc de marbre blanc trouvé à Ouchak en Phrygie et dont la surface est percée de sept cavités circulaires de grandeur inégale, désignées comme correspondant à des mesures définies, telles, pour ne citer que les plus connues, que le üo'iLa;, la zoïvt , le ôtxdruaov : la face antérieure porte, au-dessus d'une guirlande, la mention ainsi que l'a compris le premier éditeur M. Wagener, soit Alexandre le l el.eû;, équivalent de ôoxtpxarrç, le vérificateur, e.ractor ou aequator, comme le préfère M. Egger Les trois ou quatre autres monuments métrologiques de provenance athénienne qu'a signalés, en même temps, ce dernier, une sorte de vase cylindrique avec une rigole d'écoulement au fond 8, un autre analogue un troisième encore, qui ne fait peut-être qu'un avec un des précédents10, et un dernier de forme assez voisine, mais plus petit", ne sont, M. Egger lui-même le reconnaît, ni d'une antiquité certaine quant à leur emploi, ni d'une destination indiscutable. Le Musée d'Athènes, cependant, possède au moins trois exemplaires en marbre de véritables 0--r1x(nµarx attiques à plusieurs cavités, deux à cinq mesures ", sur l'un desquels se voit en outre une rigole courant sur deux des bords et aboutissant à une sixième cavité latérale placée en dehors de l'alignement des premièresf3, et un à quatre mesures". D'un quatrième il ne reste plus que la face portant la dédicace va-rlxev lb. Un cinquième se trouve au Musée du Pirée 1°. Trois autres arlxoly.xrx ont été découverts en Thrace. L'un à Ganos, au nord de Gallipoli, taillé avec soin et portant la mention ieod;, a quatre mesures, savoir un 'cûarl)Deux autres, à Panidon, sont : l'un, un fragment ne comportant plus qu'une petite mesure marquée ' ( l'autre un aflxwµx qui comprenait originairement au moins cinq cavités, mais dont trois seulement sont aujourd'hui entières : nulle indication de valeur, mais sur la tranche antérieure la mention Là àyopxvduou (I)xtv(n7tou suivie d'un caducée". Du Péloponnèse vient le ailxwp.a de Gythion (fig. 686), qui est plus qu'une simple dalle, une sorte de meuble 1:f porté par deux chambranles latéraux et excavé en avant, et dont les cinq cavités disposées en quinconce sont désignées comme un -,écû;, un p.dôto;, un 'gp.iexrov, une xoruarl et peut-être une rp.(va20 ; la dédicace nous apprend qu'il fut consacré aux. dieux Augustes, sans doute Marc-Aurèle et L. Verus, par un agoranome du nom de bloc (te marbre façonné en forme de cuvette a été découvert à Trézène". Naxos et Délos, enfin, ont fourni toute une série de , ix04a.Ta. Le n' xmp.« de Naxos était fait pour six mesures, dont cinq sont des mesures très petites et sont réunies dans un même rectangle oit le trop plein répandu s'écoulait dans une cuvette ménagée à cet effet : il a encore ceci de particulier qu'il porte dans deux angles deux matrices rectangulaires qui recevaient évidemment des poids étalons et que l'une de ses extrémités est occupée par une ligne de signes numériques constituant un abaque ou table à compter=". La riche collection des arlxaiuarx de Délos, réunie au Musée de Myconos, n'a pas SEL 1179 SCI. encore été publiée' : signalons, outre un alIxomi.a intact et deux fragments sur lesquels nous n'avons pas de renseignements 2, un c puiota d'un demi-médimne déjà mentionné en tête de cet article pour le mot de a-nxe ea qui y est inscrit 3, trois autres c-gxnL ea-a également d'une seule mesure, l'un portant une dédicace de C(aius) Julius C(aii) f(ilius) Caesar, père du dictateur, les deux autres consacrés à Apollon par Ariarathès E[sttµ] cavités " et deux ar,xn p.tTa à quatre mesures, dont l'un (fig. 6`87) montre bien comment les quatre mesures, munies chacune d'un trou d'écoulement, sont ellesmêmes placées dans une dépression où le liquide, qui avait pu déborder lors du jaugeage, était recueilli 6. Le caractère sacré des a-rixc;y.x.-cx résulte expressément, au moins pour celui de Ganos, celui de Gythion et trois de ceux de Délos, de la mention iepéç ou OEotç EE:xnroiç ou 'A7tÔaa(ovt. ];TIENNE MlcaoN.