Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article SIMPULUM

SIMPULUM. Nous avons dit, en parlant du CYATHUs (p. 16771, que ce petit vase à puiser, pourvu d'un long manche, comme une cuillère, est semblable à celui que les Romains ont nommé .i mpuluvi. Varron constate que 169 SIN 13i6 SIN dans les banquets le cyathus grec avait peu à peu pris la place du simpulum, mais que celui-ci était resté en usage pour les sacrifices. Ce fait montre que, malgré la ressemblance, il y avait entre les deux récipients une certaine différence. Cette différence. en effet, est visible sur les monuments. La cuillère grecque, élégante et longue, offre une très petite vasque, peu profonde, emmanchée à une tige qui se recourbe à l'extrémité supérieure en forme de tête d'animal [CYATHUS, fig. 2237, 2233; '. La cuillère romaine rentre dans une série qui a déjà été étudiée à l'article cous, CAPEDO ; c'est une écuelle ordinaire, de capacité moyenne, à laquelle on a soudé sans art un manche vertical, afin de ne pas toucher le liquide avec ses doigts [cerfs, fig. 113i]; plus tard on a perfectionné la forme et l'on a donné au récipient une forme ovoïde que la poignée incurvée accompagne d'une façon plus commode et plus artistique [exils, fig. 1135]. Au temps de Cicéron 2 on opposait à l'élégance de la vaisselle des riches contemporains la rusticité vénérable de ces vases d'argile ou de bois, dont on prétendait faire remonter l'origine au règne du roi Numa. Le simpulum figure sur plusieurs monnaies et bas-reliefs avec d'autres objets du culte religieux [ARA, fig. 423 ; PATERA, fig. 55à2] Krause a voulu faire une distinction entre le simpulum et le simpuziutn', bien que ces mots soient souvent pris l'un pour l'autre dans les manuscrits et dans les textes latins, Le simpulum aurait été l'instrument de banquet ordinaire et usuel, le doublet du cyathus grec ; le simput'ium, l'ustensile réservé aux cérémonies religieuses. Cette division parait assez arbitraire, puisque certains auteurs emploient le mot sintpalant précisément pour désigner le vase ri fuel ; on peut seulement dire que simpuvium est plus usité dans ce sens'. Ce qui prouve aussi la confusion habituelle entre les deux mots, notée d'ailleurs par Nonius Marcellus ', c'est que les mots simpulatrix et si/ltput,iatrix s'appliquent à une femme chargée de la libation dans les sacrifices'. Parmi les mots qui se rattachent encore à simpulum, notons simpulo et simpulator, se rapportant à un convive, en particulier à un ami du marié qui l'assistait dans le banquet de noces 0, et silrtpulariarius, qui parait être le nom du fabricant de vases de ce genre 1U. E. POITIEB.