Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article SKIROPHORIA

SKIROPHORIA (Extpopêpta) ou SKIRA (Ex(pa). Fête célébrée à Athènes en l'honneur d'Athéna Skiras et des déesses éleusiniennes, Déméter et Coré'. C'était une fête d'été; le mois skirophorion en a pris son nom. Le 12 (22 juin, c'est-à-dire quand commençaient les grandes chaleurs), une procession partait de l'Acropole conduite par le prêtre d'I rechthée, par celui d'Hélios et par la prêtresse d'Athèna ; des hommes de la famille des Etéobutades y portaient un parasol blanc (ex(pov)2. On se rendait, à peu de distance sur la voie sacrée d'Éleusis, à l'endroit où se trouvait, disait-on, le premier champ ensemencé par les Athéniens 3, appelé Skiros à cause de la nature du sol, qui était une roche crayeuse ou gypseuse (ax(pov) 4, dont Thésée, après sa victoire sur le Minotaure, avait fait, disait-on, une image de la déesse ; on disait aussi que de cette craie blanche on frottait l'idole 5. De là le surnom (Ex(pa) donné à Athèna. Selon d'autres, ce surnom lui serait venu de l'invention, qu'on lui attribuait 5, de l'ombrelle (a)((pov =(ixtôntov) pour se préserver des rayons du soleil. Ces diverses explications, entre Iesquelles les anciens hésitaient déjà, se ramènent toutes à ce fait que l'on invoquait Athèna aux Skirophoria pour obtenir sa protection contre les chaleurs torrides. Les Skirophories étaient une fête des femmes, comme les Thesmophories [THESMOPHOHIA] ; il faut expliquer sans doute les rapports signalés entre les deux fêtes et la place que les déesses d'l;leusis avaient dans les Skiro Luit) ; une coupe du Louvre, coll. Campana, n' 978 ; P. Girard, O. c. p. 203, f. 23 ; Jiilhner, Ueber tint. 1 rngerathe, Vienne, 1896, fig. 25, 26, 36, 43. 9 Vase Theocrit. IV, 26. 13 C'est ainsi qu'à Siphno, la pioche se nomme ;6r„ mot qui désigne, à Athènes, la hache, la cognée du bûcheron. I.e dict. de Ch. Byzantios n'indique quo ces deux derniers sens, alors qu'on trouve dans le Lexique de Venloti (Vienne, 1790) : « hache, coignée, score, mani.ia, houe, pioche, zap(.a s. 14 Suid. s. SKIEREIA. 1 Pans. VIII, 23, 1; cf. édit. Hilzig-Bluemncr, III, p. 188. 2 Cf. Immerwahr, Myth. u. KuIt. Ar/cad. p. 189. 3 C'est l'explication des anciens es s. nslnsi,s s ainsi Philostr. Vit. Apoll. Vf, 20,2; elle ne rend lias compte des circonstances particulières, et de personnes, durite, 4 Cf. Grappe, Griech. M Iiiol. p. 911, n. 10. 5 Cf. Thomson, Orl hi«, Copenhague, 1902, explication acceptée par S. Beinach, SKIROPIIORIA. 1 Sehol. Aristoph. Eccl. 18, et Pies.. 835; Steph. Byz. £xfpos, 2 Ilarpocrat. s. v. X.ipn.; Phot. et Suid. s. e'. o.lpo, et e,,pos. -3 Bekker, Anecd. p. 305; Strab. IX, p. 393 ; Plut. Conj. pracc. 42. b Bekker, L. e. ; Pausais. I, 4, 36 ; Elym. Magn. 5 Arist. Vesp. 925. 5 Phot. Suid. Bekker, L. e. 7 Arist. Thesm. 834 et Scho1 ; C. ins. lat. II, p. 422, n. 573. V. aussi Soho'. I.ueian. Piaf. mer. II, 1, cité par Roide, Kl. Schriff. Il, 315; Miss Harrison, Prolegoss. to the stud. of greek Religion, p. 133, propose une nouvelle explication : les femmes auraient fait des gàteaux comme aux Thesmophories, en mêlant de la craie à la farine. 171 phonies à côté d'Athéna, en rappelant que celle-ci fut, la première en Attique, une protectrice de l'agriculture Les Skirophories étaient aussi pour ceux qui y prenaient part un temps d'abstinence et de lustration, où la peau de bélier appelée DIOSKODmN servait à se purifier'.