Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article SPATHA

SPATIIA, SPATULA. 1 Babelon et Blanchet. Calai. des Grouses de la Bibi. sut. n.1597 sq. ; Ceci, Piccoli bronsi del Mus. di Napoli, lav. VII Fricderiehs, Berlios Mus. n. 294 sq.; Lindenschmil, nô.. Gerntan. Ceralralnauscum, pl. xxu; .1. Stewart M ih.e, Greele and roman surpical instrum., Oxford, 1907; Dendre, Etude sus médecine d'autrefois, Paris, 1900. 2 Galçu. L. IV, p. 191. 3 1bid. SPA 1!1,20 SPE barbe et sur les cheveux. [Accu, fig. 102]. Les athlètes, les gymnastes et leurs aliptes:ALu'TA'q s'en servaient pour les onctions'. E. SAGLIO. V. Spathe est le nom d'une épée caractérisée par la largeur de la lame 2, qui se maintient sensiblement égale de la garde à la pointe. La lame est plate ou, s'il y aune nervure centrale, elle est aplatie ou peu accentuée. A ce Litre, on pourrait déjà donnerle nom de spatha à la rapière qu'on rencontre dans la nécropole de Knossos3, les tombes de l'Acropole de Mycènes', quelques cimetières de Sicile. Au début de l'àge du fer, cette arme paraît avoir passé au centre et dans le nord de l'Europe ° pour redescendre en Italie avec les invasions des Gaulois. C'est en parlant de leur grande rapière en fer de mauvaise trempe, sans nervure et à pointe mousse, attachée au flanc droit par une chaîne, que Diodore 7 donne un des premiers exemples de ce terme appliqué à une épée'. La spatha parait être entrée dans l'armée romaine par les cavaliers auxiliaires gaulois et germains; elle est figurée sur plusieurs tombeaux(fig. 11522) 0. On doit sans doute la reconnaître dans une arme trouvée à Carnuntum (fig. 0523) : longue de 0 m. 85, la lame plate se termine en haut par une soie de 0 m. 10; en bas, elle est à peine arrondie et mesure 0 ni.05 de large contre bila; cf. Schol. ad Iliad. II, 45. Lorsque le terme appelait chez Euripide, Ménandre et Philémon (ap. Poli. X, 145), il n'a plus que le sens général de ,gladius. -A.-J. Evans, The prehist. Iambe of Ifnossos, 1906, p. 70. 4 Tsountas-Manatt, The Alyeenean age, 1899, p. 910. 5 T. E. Peel, Stone and Bronse ages of Italy Sur l'épée des Gaulois envahisseurs de l'Italie, voir S. Reinach, L'épée de Brennus, dans Cultes, Mythes 'el Religions, III. 8 Par anachronisme Lumen, Dial. mer. XIII, 3 donne la spatha à un sarissophore macédonien et Diodore (Ere. p. 546, 59) aux Alliains du roi Silvius. 9 Voir le cavalier Bilurige de I 'ala Longiniami et les références données par Lehner, Donner Jahrb, 1908, pl. u. Notre fig. 6522, d'après Duruy, Hist. des liom, I. Vl, 1° suc la spatha germanique, Lindensehmil, liandb. d. deolneh. Alterth., Merou. Zeit, p. 217, et les références dans Globes, 1898, p. 122. n Von Groller, Der rdm. Limes in (Ester 0 m. 055 à la garde10. La spatha des auxiliaires s'oppose au gladius des légionnaires chez Tacite". A l'époque d'Arrien 12, la cavalerie se divise, au point de vue du glaive, en deux classes; les machairophores qui paraissent comprendre les pélékophores, longchophores, doratophores, xystophores et kontophores, seraient la cavalerie lourde, tandis que les hippotoxotes et les akontistes dits tarantinoi forment la cavalerie légère sous le nom de spathaphores. A la fin du ne siècle, le nom de spatha s'étend au glaive de l'infanterie romaine ", A la fin du Ive, Végèce 14 désigne sous les termes de spatha et de seinispatha les armes des légionnaires qu'on appelait à l'époque classique gladius et pugio. Une épingle à che Fig. 8523. Lame de spatha. veux en argent du musée du Louvre [ACES, fig. 98] est la reproduction d'une spatha du Bas-Empire 1", En raison de son poids, cette épée était portée par un baudrier, tandis que la semispatha pendait à la ceinture (fig. 775) ; c'est ce que recommandent les Tactica byzantins. Au début du Bas-Empire, la 1Votitia mentionne à Lucques, Reims, Amiens, des fabricae spalhariae; toutefois, deux spatharii, nommés dans des inscriptions, semblent être des écuyers porte-glaive plutôt que des ouvriers des fabriques 17.11 faut distinguer ce terme de celui de c7rxOa-ot donné parfois à tous les militaires en tant qu'ils étaient tous spatha cincti, comme dit Ennodius". Le nom de irrzezowr fut réservé par la suite à ceux des gardes de l'Empereur qui ne portaient pas la hache ou la hallebarde (péléirophores et rholnphaiophores) mais le glaive (ils étaient dits aussi xiphephores) imité de la =10t, l'un des insignes impérian x'5. Le7rom-oraztzî,toc,un des principaux officiers de la couronne, était à l'origine leur chef20. Cette fonction perdit bientôt tout caractère militaire : spathaire candidat, spathaire et protospathaire devinrent de simples titres honorifiquesL1. En Occident, le nom de l'arme restaen usage". C'est de son nom queviennentl'italien spada, le français espadon et épée. A,-J. ItEINACH.