Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article SPINTHER

SPiNTHER. (Eptyxr-go, de vptyytn, serrer). Sorte de bracelet, dont le nom fait deviner la forme. Différent des bracelets dont il a été parlé ailleurs [ARMILLA], celui-ci tenait au bras par la seule pression, grâce.à l'élasticité du métal'. Pestais, qui seul nous renseigne, dit que c'était une parure des femmes de l'ancien temps, qui se portait au haut du bras gauche2. Il ne semble donc pas qu'il s'agisse, comme on le croit communément, de ces bracelets qui figurent des serpents ou des rubans enroulés, lesquels appartiennent aux rneilleurs temps de l'art et sont restés en usage pendant toute l'antiquité (il y a aussi des bagues semblables, fig. 343) : ceux-là, qu'ils fassent un ou plusieurs tours, n'ont pas besoin d'adhérer étroitement pour rester en place; mais il en est d'autres qui tomberaient s'ils n'étaient serrés ainsi ou attachés. On pouvait bien les qualifier d'antiques au temps où les grammairiens cherchaient l'origine et la signification des mots, car ils sont de travail étrusque ou préétrusque 3. On en conserve au Vatican (fig. 6551) et au musée Britannique'. Ces bijoux consistent en une bande d'or mince, SPI lii.0 SPO couverte de figures estampées, qui entoure le bras, sans en faire le tour complet, l'anneau couvrirait tout au plus le poignet; des chaînettes ou des brides fixées au bord semblent des ornements plutôt que des attaches qui, au besoin, en erré if( é\ teraient la chute'. i Nous rappellerons à ce propos, mais en évitant de les confondre avec le spinther, les bracelets ouverts, pesants et massifs des âges primitifs, dont le goût se transmit jusqu'aux Barbares qui envahirent l'Empire ; les Romains paraissent l'avoir partagé. Ils eurent des bracelets ouverts. plus légers et flexibles, mais d'une mode nouvelle, qui n'étaient pas ceux des mulieres antiqum. Les Tarentins appelaient aq,r(x'rs 2 la tunique, portée probablement serrée comme un fourreau. Cette acception du mot s'est peut-être généralisée, car on le retrouve ainsi employé chez les écrivains byzantins' ; dans le latin des bas-temps aply t'r ie est l'équivalent de strictoriuni 4 entre l'extrémité du pouce et celle de l'auriculaire 3, quand ces doigts sont sur une même droite, la main à plat et largement étendue'. Cette distance étant anatomiquement la moitié de celle qui sépare l'olécrâne du bout unguéal du médius, on considéra toujours l'empan comme la moitié d'une coudée et ces deux mesures, dès la plus haute antiquité, furent admises, avec ce rapport, dans les systèmes métriques égyptien' et chaldéen °. En Grèce, l'unité de mesure étant le pied, nous ne voyons d'abord le spithame mentionné que par les auteurs ioniens : Hésiode 7, Hippocrate a, Hérodote. Ce dernier l'emploie à propos des deux bas-reliefs de Nimfio et du Kara-Bel10 représentant le Pseudo-Sésostris : âvl7p &ré l'on traduit encore 12 comme au temps de Larcher 13 ou de P. Salie", signifie, ainsi que le montra Schweighauser15, a un homme de cinq coudées moins un spithame », soit quatre coudées et demie té ; ce qui concorde parfaitement avec les dimensions du bas-relief, dont la hauteur" parait être de 2m.40; ce qui prouve qu'Ilérodote employait l'ancienne coudée chaldéenne de 0m. 5312 dont l'empan de Om. 2656 est gravé sur l'une des statues de Tello'a. Aulu-Gelle a donc eu raison d'écrire que sept coudées d'Hérodote font douze pieds romains un quart"; la différence n'est que de neuf centimètres et demi C'est à partir d'Alexandre", et principalement dans l'école d'Alexandrie21, qu'on employa commt1nément le spithame, puisque la coudée resta l'unité légale de l'Asie antérieure et de l'Égypte. Quand les Romains commencèrent à traduire les ouvrages des Alexandrins, ils se servirent d'abord, pour rendre aat6aµ3j, du mot dodrans22; mais ils virent bientôt que leur mesure officielle de Om. 22179 ne donnait qu'une fausse idée des différents empans en usage dans les divers systèmes asiatiques ou africains; c'est alors que les traducteurs créèrent, pour rendre les multiples ou sous-multiples de la coudée, ces mots sernipes, palmopes, palnlus, etc., qui ne figurent nullement dans les arithmétiques romaines. Palntus, qui signifiait déjà nz)zerréi ou le quart du pied grec, fut employé pour désigner le spithame 23 et semipes,qui semblerait valoir un demi-pied, servit à traduire les composés ita7r)Ozp.oç et ôirrlueap.zioç qualifiant des grandeurs d'un pied et demi SoiLtN Donn1NY.