Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article STABULARIUS

STABULARIUS 1, aubergiste qui loge à pied et à che STA 18 STA STABULUM(}}r19p.éç).Gîteoùséjournentdesanimaux'. 1° (Bdavaoç, (iolBaiaàp.ov, ënauat:, bovile, buvile) 2 étable à boeufs. En Grèce comme en Italie les boeufs étaient souvent entretenus en plein air dans des parcs isolés, hors de l'habitation, quelquefois même assez loin [RUSTICA IVES, p. 913 et 9'271; c'étaient des espaces nus, qu'on entourait de hautes palissades pour protéger le bétail contre les attaques des fauves [SEPTUM] ; sur les côtés s'ouvraient les cabanes des bergers (xà;x at, crixoi). Une peinture de manuscrit (fig. 6559) nous donne de ces enclos une idée sommaire, mais assez fidèle; on voit au fond, enfermé dans la clôture, une sorte de hangar, d'où les bergers pouvaient surveiller le troupeau Cependant on dut aussi sentir de bonne heure la nécessité d'avoir des étables dans la ferme, ou à proximité, là où les boeufs, employés comme animaux de trait, servaient journellement aux travaux de culture. A l'époque romaine l'étable destinée à ce service est comprise dans les bâtiments de la ferme [VILLA] : les boeufs sont attachés devant la crèche (pruesepej, où l'on apporte les feuillages dont on les nourrit, et le sol est recouvert d'une litière (stramentunt), sans cesse renouvelée ; une fable de Phèdre nous montre avec quel soin l'oeil du mitre veillait à l'entretien de ce local'. Les agronomes recommandent que les étables ne soient ni trop chaudes, ni trop froides ; l'exposition du midi est considérée comme la meilleure, pourvu qu'il y ait du côté du nord des fenêtres qu'on puisse ouvrir pendant l'été. Il est même bon que les boeufs ne soient pas trop loin de l'âtre et qu'ils puissent en voir la flamme. Huit pieds d'espace suffisent à une paire de boeufs lorsqu'ils se tiennent debout, et quinze lorsqu'ils sont couchés. Les liquides devront avoir un écoulement facile pour que la corne de leurs pieds reste saine; il faut donc ménager une pente sur le sol, qui sera pavé, couvert de gravier ou de sable Les auteurs qui ont enregistré ces principes prévoient cependant eux-mêmes que dans les grandes exploitations on veuille avoir deux sortes d'étables : l'étable d'hiver et l'étable d'été. Dans ce cas l'étable d'été n'est pas autre chose que l'antique (ixés'r Oµov, espace à ciel ouvert, entouré d'une enceinte. Là on n'a pas à s'occuper de la nourriture des boeufs; chaque jour ils vont paître au dehors ; il faut seulement placer auprès de l'enclos des auges remplies de sel, dont ils s'approcheront le soir, lorsqu'on les rappellera au son du cor (buccine) °. 2° (Oeile et eaprile), bergerie pour les moutons et les chèvres. Comme pour les boeufs, ces stabula sont souvent des parcs en pleine campagne [RLSTIC.A MES, p. 915 et 9'271; mais les greges villatici7 exigent aussi une autre installation plus confortable dans la ferme même. La bergerie sera exposée au levant ou au midi, basse et. spacieuse et plus longue que large ; il est important d'y concentrer autant que possible la chaleur en hiver, parce que ce bétail est naturellement frileux: il faut prévoir un espace de quatre pieds et demi à six pieds par bête. On préviendra les maladies en éloignant toutes les causes d'humidité et de pourriture; certains agronomes recommandent un plancher percé de trous. La nourriture sera versée dans des mangeoires et il y aura, aussi bien que dans les parcs, des cloisons (septa), pour isoler les animaux malades et les mères 8. On voit ici représentée (fig. 6560), d'après une mosaïque romaine, une de ces constructions à demeure, faites pour abriter dans la ferme même le petit bétail ; debout sur le seuil, le berger rappelle ses moutons et ses chèvres, qui reviennent du pâturage 9 . 3° Écurie pour les chevaux [EQUILE] f0. 44° Auberge, hôtellerie. Dans ce sens il n'y a qu'une seule distinction à faire entre le stabulum et la CAUPONA ; c'est que le stabulum comprend une écurie, d'où son nom; et par conséquent on y loge à cheval aussi bien qu'à pied; on ne loge qu'à pied dans la caupona ". Il est probable, d'autre part, que les clients du stabulum se contentaient souvent d'y remiser leurs bêtes et leurs voitures les jours de marché, comme on le fait encore dans toutes les petites villes ; eux-mêmes n'y couchaient pas; le soir venu, ayant terminé leurs affaires, ils reprenaient avec leurs bêtes le chemin de la campagne i2. Il y avait à côté de l'écurie un cabaret et aussi STA 14f9 STA quelques chambres pouvant servir en cas de nécessité; en un mot, le stabulum, c'est par excellence l'auberge des rouliers, 1'osteria qu'on rencontre au bord des grandes routes, à l'entrée des villes'. Plusieurs auberges ont été découvertes à Pompéi 2. Nous donnons dans la fig. 6561 le plan d'une de celles qui paraissent le mieux correspondre à l'idée que l'on peut se faire d'un stabulum ; elle est située tout près de la porte de Stabies'. Sur la rue, de chaque côté de l'entrée, s'ouvrent deux cabarets (b d); le corridor (a) est orné d'une peinture, où l'on voit, auprès de ses Lares et de son Genius, un personnage nommé Hermès, occupé à transvaser du vin, sans doute l'aubergiste lui-même. Au delà s'étend la cour où l'on remisait les voitures, avec un abreuvoir dans un coin, puis l'écurie (Ir), qui remplit toute la largeur de l'habitation. La cuisine se faisait sur un fourneau dans le vestibule ; eglt désignent des chambres à coucher: il y en avait certainement d'autres à l'étage supérieur, auxquelles on accédait par des escaliers encore visibles4. Le plan (fig.656l) d'une autre hôtellerie de Pompéi présente une disposition analogue i six chambres (b, c, d, e, f, g) sont rangées sur deux côtés de la salle commune (a) où l'on mangeait; la --I cuisine (h), sur le troisième côté, est I a à la même place que dans ie plan précédent, mais elle est séparée de la salle par un mur. Un couloir (i) mène aux écuries (k) et à l'abreu de Pompéi. voir; les voitures ont leur remise (nt)àgauche de l'entrée. A droite est un logis qui ne communique pas avec le reste de la maison, ruais qui a derrière la salle ,n) où l'on entre de la rue deux chambres réservées (o, p). Ces établissements n'avaient pas toujours une bonne réputation , on était exposé à y rencontrer une société peu choisie et le stabulum, comme la CAUPONA, devenait facilement un lieu de débauche 5° (C)rnithon, gallinarium) a, poulailler, basse-cour VIII. 7° (Apiarium), ruchera [Anas, Mal. G. LAFAYE.