Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article STADIUM

STADIUM. gaz&ctStade. 10 Course pédestre athlétique sur une piste droite et longue de 6(10 pieds ; 2° carrière spécialement aménagée pour ces courses ; 3° mesure de longueur de 600 pieds grecs ou 100 coudées. De ces trois significations, on ne saurait distinguer le sens primitif d'avec les deux dérivés, car ar7''tav resta toujours un terme équivoque; son genre même ne fut. jamais fixé', et son origine étymologique demeure inconnue'. Les anciens inventèrent une légende 3, pour rattacher ce mot à l'adjectif homérique aTxôtoç4 ; les modernes crurent que sa parenté avec le latin spatillltl permettait de le considérer comme appartenant au fond primitif de la langues; mais stapium, transcription r, de o7cxôtov, n'est qu'un doublet de stadium marquant l'un de ces nombreux emprunts que les Romains avaient déjà faits, directement ou non, aux colonies éolo-doriennes de l'Italie avant d'asservir la Grèce : spatium doit dater de l'institution des ludi magni et de la célébration de ces jeux dans le Cimes maximus, où l'arène, contrairement à tous les usages grecs, servait tour à tour pour les luttes gymnastiques et les concours hippiques ; de là ces expressions purement latines : equos spatia probant 9 ; exspatiantur equi 1 °, C'est même à l'époque où furent institués lesludi magni à Rome t', que l'on trouve en Grèce cnzôtov sur les inscriptions12 et eTxôtov dans les auteurs ; Théognis13 l'employa peut-être au va' siècle ainsi que Simonide" ; mais ce furent les écrivains de la première partie du v' siècle, et plus spécialement Pindare13, qui firent le plus fréquent usage de ce terme dont la langue homérique et les poésies d'llésiode ne fournissent aucun exemple. 1. Course du stade. A toutes les époques et chez tous les peuples, la course athlétique figure parmi les réjouissances publiques; en Grèce, oit l'on prisait le 7toôeov peTi1'0et oit l'on se glorifiait d'épithètes comme 7toôàç Txyûç f7, 7.oôç ôtxûç'a, 7.oôdxuçil était habituel de décerner des prix de vitesse, TIX,3T:',TO6 1E0a612", lors des maria ges, de l'arrivée d'un hôte 21 ; mais aucune des courses de l'âge héroïque n'est qualifiée de course du stade, même celle qui eut lieu entre Ajax, Ulysse et le fils de Nestor pour les funérailles de Patrocle 22. C'est à vue de pays qu'Achille montre le but, TEpu.x 23, et rien n'indique que sa distance fût à 600 pieds du point de départ, â77) vûcarlç24. On ne sait, d'une façon certaine, où et quand l'expression homérique 'a6ôoaat TpiyEtv2o, fut remplacée par oTxw,v TE zEty °, mais il est probable que ce fut à Olympie. Primitivement, le téménos de l'Altis était un STA 14.50 STA carré à peu près parfait de 360000 pieds ou 36 pléthres de superficie '. D'après une légende, propagée par les étoliens d'Élis et les Héraclides 2, ce fut Hercule qui mesura la surface de ce téménos et qui prit l'un des côtés de ce carré comme longueur de la carrière des courses pédestres. II se peut qu'avant 1a construction de la terrasse nord de l'Anis les coureurs eussent à parcourir la distance de 600 pieds qui s'étend du Prytanée au point où fut construit, en 580, le trésor de Géla (fig. 5397), tandis que les chars devaient faire le tour complet des quatre côtés du péribole de l'Altis. De là serait venue l'idée de donner au êe uoç du stade une étendue de 600 pieds, et à l'T7 7cvc ô, 61t.oç ° une longueur quatre fois plus grande Quoi qu'il en soit, s'il est permis, avec la légende, de conjecturer que c'est à Olympie qu'on fixa arbitrairement à 600 pieds l'étendue de la course pédestre, tous les indices semblent montrer que ce fut seulement après l'invasion dorienne qu'on décida de conserver à jamais celte même longueur pour tous les concours qui devaient périodiquement se succéder. Les poèmes homériques'' ne connaissent point de jeux célébrés près du tombeau de Pélops, fondateur de la plus illustre dynastie achéenne ; le titre d'Énnavob,;z 1, réservé à l'agonothéte olympique ne peut se rapporter qu'aux descendants de ces Hellènes dont l'Iliade ignore presque l'existence" et que l'Odyssée ' place encore en Thessalie. Si les Héraclides eurent réellement part à l'ordonnance des courses olympiques', leurs règlements durent être formulés immédiatement après le pacte de famille' qui créait la Messénie pour l'attribuer il Cresphonle 10 ; mais, à la mort de celui-ci, ses états ayant été conquis par 1°Arcadien Aepytos, l'l lide se trouva séparée du monde dorien et les réunions pour les courses devinrent précaires. Ce l'ut pour remédier à cette situation et pour rendre la fête « plus solennelle et plus fixe '1 » qu'au rx' siècle, l'Oxylide Iphitos, s'appuyant sur un oracle de Delphes ", conclut celle convention qu'Aristote « considérait comme le monument le plus important de l'histoire du Péloponnèse ' I. » Ce traité, instituant la trève olympique pour chaque cinquième retour du solstice d'été'', n'eut son entier effet que vers 560, époque où, par suite de la paix conclue avec Tégée, les Héraclides furent reconnus comme héritiers des Pélopidas et de l'Hégémonie d'Agamemnon 1'. Jusqu'alors, Pise avait souvent combattu les prétentions des Oxylides et même Pheidon, tyran d'Argos et « créateur du système métrique péloponnésien 1G », chassa les Spartiates et les Éléens d'Olynmpie et y organisa les jeux 17. Par suite de ces guerres et de la rivalité séculaire de Pise et d'Élis, l'histoire des courses olympiques jusqu'au vre siècle fut toujours mal connue, même des anciens. Pausanias. à propos de l'érection du Trésor des Mégariens, dit qu'en ces temps lointains on ne drossait point de catalogues d'olynipionikes ; Plutarque accuse Hippias d'avoir composé ses listes d'après des documents qui méritentpeu de confiances'; quant àTimée, en créant sa chronologie des Olympiades, inconnue aux historiens du ve siècle20, il avait moins en vue d'étudier les divers modes de concours olympiques que de doter l'histoire d'une ère fixe, préférable au système des éponymes qu'abandonnaient ses contemporains, et de remplacer par des années vraies ces années de 354, 360 ou 365 jours21. On ne doit donc admettre qu'avec réserve l'assertion attribuée 22 à Hippias et à Timée, d'une véritable course du stade à Olympie en juillet 776, et, dans l'état présent de nos connaissances, on ne peut affirmer que le mot e'râôtov, ou c7âhtov, fût connu des contemporains de Koroibos. C'est seulement dans la première moitié du vie siècle que les jeux olympiques furent imités dans beaucoup de villes grecques, et bien que Solon ait reconnu, avec raison, que les pugilistes et les coureurs de stade, ctaiisiç, étaient peu utiles à leur patrie 2J, on chercha alors à créer des luttes athlétiques auprès de la plupart des sanctuaires, soit en rendant périodiques d'anciens àyï,vc; ilt--i.-tut dont les mythographes avaient transmis le souvenir, soit en instituant de nouveaux concours par la voix des oracles2'° ou le caprice des tyrans". C'estainsi que les jeux pythiques furent organisés en 590 ; les isthmiques en 58`2 ; les néméens en 573 ; les panathénaïques en 566, etc. Pour l'organisation et les règlements de la course du stade, depuis les guerres médiques jusqu'à l'édit de Théodose, à Olympie, voy. OLYMPIA et HELLANODIIAI ; à Delphes, PY'rHIA; dans l'Isthme, ISTnMmA; à Némée, NEMEA; à Athènes, PANA'i'IIENAtA. Pour l'admission et la préparation des concurrents, voy. coxsus et LUDr Pusracr, p. 1365; leur division en catégories d'après l'âge, 3j?txixt, STA 1451 STÀ p. 1645; pour les juges du concours, AGONOTIIETES, EPIMELETAI; la proclamation du vainqueur par le héraut, PRAECO, p. 608; les récompenses, COIONA, p. 1520; LLnI II. Stade pour les jeux. 1° Le cv 2ios est une piste, ôp µo,', longue de 600 pieds, droite, plane', encaissée, excavatum, entre deux talus, margines, formant terrasses, semitae, et garnis de gradins 3. Les Achéens d'Homère désignent la carrière des lutteurs par deux termes: auawv espace plat et découvert, qualifié xa)rdc, :üp~c5; c'était la place du marché, zlcpzs, ou les alentours immédiats de l'autel funéraire : Ajax, en courant, trébuche dans le sang des victimes ; èpégsc, champ de course, le plus souvent dans un pré, ),ujvov 8, ou dans l'ombreuse allée d'un bois. C'est la carrière la plus facile à établir et à entretenir ; les Hellènes la conservèrent et certaines villes, comme Sparte 9, n'en eurent jamais d'autre ; son usage se répandit dans toute l'Asie romaine et y subsista jusqu'à la fin de l'Empire10; son grand inconvénient est de ne permettre qu'à un millier seulement de spectateurs de voir la lutte. Bien que le terme xûadc " se rattache à d'anciens vocables homériques 2, ni l'Iliade, ni l'Odyssée ne mentionnent ce prototype du stade"; d'après son étymologie t`,l'aéaéc était une carrière encaissée, véritable boyau, entre deux collines, deux terrasses ou une colline et une terrasse artificielle comme le serait à Olympie une piste établie entre les pentes du Kronos et le mur sud de la terrasse des trésors. Aéadc ne nous est guère connu que par son dérivé ô!a.uaoc signifiant soit une course de demi-fond", soit un péristyle bordant les côtés rectangulaires de la cour", des palestres et des gymnases [GVM1XAeICM, fig. 36661. On ne sait à quelle époque, ni pourquoi, l'aûadc fut remplacé par le En Grèce, beaucoup de cantons sont comme Ithaque et n'ont pas de prairies, )ctgoés il, seuls endroits naturellement plats oit les athlètes ne risquent pas de soulever ces nuages de poussière qui dérobent aux spectateurs la vue des courses ln. Quand on ne pouvait disposer d'un terrain propice à un dromos, on construisait un stade sur les flancs d'une colline. Deux solutions se présentent : couper horizontalement la pente du sol ou suivre le self même de cette pente. II semble qu'on ait d'abord adopté le premier système el, 'lue plus tard on se soit rallié au second. Les stades d'Olympie, de Delphes et d'Amrith s'allongent latéralement suivant l'horizontale; leur côté nord n'est autre que le sol qui s'élève naturellement; leur côté sud est formé par un talus artificiel reposant sur un mur de soutènement qui a toute la longueur du stade £0 ; bien souvent les eaux torrentielles dévalant du sommet emportèrent ce talus qui leur formait comme une digue de plus de 200 mètres. On changea alors la manière d'asseoir le stade sur une pente et on l'établit dans une de ces ravines d'érosion que les eaux pluviales ont cavées sur le flanc des collines. Je ne sais comment est posé, par rapport à la déclivité STA 1452 STA générale du sol, le stade d'Épidaure ce beau spécimen du ve siècle 2, mais celui d'Athènes, construit vers 330 av. J.-C. n'est pas parallèle à la rivière permanente, il est perpendiculaire aux rives de celleci; on l'a placé sur les dernières pentes de l'Ilymette entre deux contreforts naturels dont les cimes, éloignées l'une de l'autre d'environ 200 mètres, dominent l'Iljssus d'une hauteur de 30 à 50 mètres (fig. 6563) `• Le stade des jeux isthmiques est également dans une échancrure; au tiers inférieur d'un coteau de 120 mètres d'altitude ; bien que la largeur de ce stade ne soit que d'une vingtaine de mètres, il y a une différence de niveau de plus de huit mètres entre l'aire actuelle de la piste et la place qu'occupaient les derniers gradins latéraux. A Messène, le stade a, édifié après 370, au point le plus faible des remparts' ; suit la pente générale du mont Ithome et la rivière qui coule de la Clepsydre a maintenant son lit dans toute la longueur de la piste (fig. 6564). 3. Ce second mode, que les anciens nommaient 6S7Eto' IXÛTOpulç °, nécessitait moins de travail10 pour les remblais et le mur qui les soutenait était plus court que dans le type delphique. On voit à Sicyone un bel échantillon en pierres polygonales de ces terrasses, construites à l'époque hellénique", pour y placer l'extrémité d'aval d'un stade; il ne reste que la partie médiane soutenant la piste et avançant de plus de 20 mètres au delà des soubassements latéraux des gradins : c'est un quadrilatère dont, les trois côtés libres sont curvilignes et formés par des murs à la l'ois concaves sur leur longueur et inclinés, d'arrière en avant, (le dedans en dehors, de près de 1 mètre sur une hauteur d'environ 7 mètres 12. 2° L'écouleraient ales eaux du fond supérieur devait être dans les deux types de stade la préoccupation des constructeurs Imais on manque de renseignefnents positifs et précis pour l'époque hellénique f4. M. Homolle a retrouvé à Delphes, au milieu du mur sud et sous la plus basse assise, a une large bouche qui ne peut être que l'exutoire d'un égout »'°. On attribue au Ive siècle les restes de deux conduites parallèles placées chacune sous le couloir qui séparait de l'arène le premier rang des gradins du stade d'Athènes t0. C'est l'époque romaine qui offre les plus beaux types de conduites d'eau; il était facile de préserver un petit stade de l'inondation quand on exécutait de si beaux collecteurs sous les amphithéâtres de Pergame'', de Cyzique f3, etc.19, et qu'on poussait le soin jusqu'à drainer les promenades plantées d'arbres avoisinant les théâtres". 3° Le plan général des stades a varié selon les époques. On admet qu'ils eurent d'abord la forme d'un quadrilatère oblong. Les deux grands côtés étaient-ils égaux et parallèles ? On ne saurait l'affirmer en étudiant le stade de Messène (fig. 6564) et en se rappelant que dans les cirques romains l'un des côtés oblique légèrement en dehors (fig. 1517). A Olympie, le talus sud est plus long que celui du nord, et cette inégalité ne résulte pas des remaniements de l'époque macédonienne, mais de la situation même du Trésor de Géla bâti vers 582. Peutêtre qu'à cette époque, il n'y avait pas encore de talus sur les petits côtés du stade' ; à Épidaure, on n'en trouve point et on ne voit de sièges que sur les talus latéraux. Il est impossible de dire comment étaient les extrémités de ces monuments construits sur plan quadrilatéral et c'est par hypothèse que l'on joint les bouts des côtés longs par une droite qui leur est perpendiculaire. Le plan général du stade pythique (fig. 5904) peut être considéré comme une courbe fermée se composant de quatre arcs de cercles qui se raccordent" : deux grands arcs forment les côtés longs; la corde qui sous-tend chacun d'eux parait23 avoir 178 m. 50 et la flèche, un peu moins de 2 mètres. Quant aux petits arcs des extrémités est et ouest, ils ont respectivement 24 une sous-tendante de 25 m. 65 et une de 32 mètres avec 10 m. 40 et 13 m. 30 de flèche. Aux époques hellénistique et romaine, les stades sont construits sur le même plan que celui que Domitien fit élever au Palatin (fig. 5455) : trois des côtés STA 1453 STA sont droits, le quatrième est curviligne, sa courbe est aménagée le plus souvent en Asie Mineure de façon à variant de l'arc surbaissé ou bombé, comme dans former au besoin une salle spéciale de spectacle. l'exemple précédent, jusqu'à l'arc surhaussé et même à G. Wheler 2' en fit la remarque àÉphèse au xvir' siècle 22. l'arc outre-passé dont on retrouve déjà un spécimen 5e Les places des spectateurs étaient-elles marquées par dans le vieux stade phénicien d'Amrith '. Il est à noter des sièges? On admet qu'à Olympie23 les assistants qu'il existe rarement une symétrie parfaite par rapport s'asseyaient comme les compagnons d'Énée « sur un lit au grand axe de la piste. Un des côtés longs est souvent d'herbes verdoyantes"» ; systèmedangereux, causant une plus large que l'autre : la différence, à Olympie, est d'une grande perte de terrain ou pouvant amener des accidents vingtaine de mètres nous verrons pour Delphes qu'il a d'autant plus graves que la foule, parfois énervée, se pres douze gradins sur le côté nord et six seulement sur celui sait sur des pentes de 15 à 20 centimètres par mètre 25. du sud Falkener ' a fait une remarque semblable au De prochaines découvertes montreront peut-être que les stade d'Ephèse, qui s'appuie sur les pentes occidentales habiles charpentiers hellènes avaient su garnir ces rem du Pion 4 parallèlement à l'ancien estuaire, aujourd'hui biais de gradins en planches, (idOp« 26, comme il y en comblé, du Caïstre. Même asymétrie à Cibyra', à Priène avait dans le cirque des 'l'arquins à Rome 27 et dans le sur les pentes rapides du Mycale 6; à Délos, sur le verthéâtre d'Athènes àl«IpoqueottAristophanefaisaitallusion saut sud-est de la colline de l'ancienne citerne au 7r pwrov ÔÀov28. Ce premier banc réservé aux autorités Ch. Benoit 3 pensait même qu'on retrouvait là un spéreligieuses, civiles et militaires, aux proxènes et aux cimen du cr«f5tov µtÿ 7rirEUpà. théores étrangers et en général aux personnes honorées L'emplacement réservé aux spectateurs se trouve de la PROEDRIA, était-il occupé également par les juges du toujours sur les talus qui encadrent la piste et la dominent. concours 2"'? Pausanias dit seulement pour Olympie que Que ces talus se profilent sur la pente d'une montagne les hellanodikes avaient leur place, x«fJÉÔp« 50, du côté de ou qu'ils soient formés de remblais, les Grecs les noml'hippodrome et en face du mnèç muon ÀEuxoû sur lequel niaient Cette expression semble ne désigner s'asseyait la prêtresse de Déméter 3'. Dans tous les autres que le gros oeuvre' et si Pausanias l'emploie à propos stades, à l'exception d'Olympie, on a trouvé des sièges des stades de Thèbes]°, d'Olympie ", d'Épidaure " et de sculptés dans le rocher ou faits de pierres rapportées. En la plupart de ceux que l'on voyait en Grèce" à l'époque Grèce, ce sont des blocs équarris, polis sur leurs faces des Antonins, c'est pour mieux montrer combien visibles etalignés en gradins formant des étages que sépa ces édifices rustiques mais illustres, établis par simples rent un ou deux paliers, ôtaV uar«, auxquels on accède terrassements, différaient des amphithéâtres tout en par des escaliers 32, perpendiculaires aux longs côtés de charpente ou des stades de marbre, de pierres et de la piste ou, dans la partie cintrée du xoïàov, convergeant briques que l'on voyait alors à Rome" et en Asie Mineure vers le centre de l'hémicycle 33 [THEATRUM]. Ces bancs, sur et que l'on avait construits avec la même richesse décochacun desquels pouvaient s'asseoir une ou deux per rative que les cirques et les théàtr-es15. M. Kavvadias" a sonnes 34, n'ont aucun ornement à l'exception de ceux qui émis l'idée que le mot fJ_«rpov trouvé deux fois jusqu'ici sont près des marches 35 et de ceux qu'on nommait rà en relation avec crxôwv 13, désignait l'emplacement des 7cpsara et qu'on trouve aux premier et dernier rangs de spectateurs, le théâtre du stade. L'idée est heureuse ", chaque précinction 36. En Europe, on se contentait de mais ce terme ne convient probablement qu'à l'hémicycle poser ces sièges directement sur le sol nu du y-i)ç yïJw.« placé à l'extrémité d'amont des stades du type athénien. ou sur un lit de pierres et de chaux qui l'en séparait 37 ; en Cette cavea, xoënov, que les archéologues appellent d'un Asie, les sièges reposent sur le gros oeuvre en maçon nom byzantin 90, 7~EVÔÔVri, et que l'on retrouve dans nerie, substruction analogue à celles des théâtres et tous les monuments postérieurs au ive siècle av. J.-C., formant des voûtes dont la disposition change selon les STA 1454 STA époques et les régions; tantôt ce sont de longues voûtes parallèles au grand axe de l'édifice, tantôt c'est une suite de petites voûtes perpendiculaires à cet axe et fermant comme à Perge ' des chambres s'ouvrant sur l'extérieur et qu'on a pu louer à des boutiquiers. Les gradins sont rarement en nombre égal sur les deux côtés longs du stade. On n'observe de symétrie que dans les édifices asiatiques construits en terrain plat comme à Magnésie du Méandre', Aizanis, Perge, etc. Partout ailleurs, il y a une différence d'autant plus grande que l'un des côtés repose sur une pente plus rapide. A Delphes, on trouve six rangs sur le côté sud et douze sur le côté nord 3 ; à Épidaure, il semble qu'il y ait eu une trentaine de gradins sur le côté nord et une douzaine seulement sur le flanc sud, le plus rapproché du torrent qui coule au fond de la vallée sacrée. Ce manque de symétrie empêche souvent de se rendre compte du nombre des spectateurs que pouvait contenir un stade : on estime que celui d'Éphèse contenait 76 000 personnes': celui d'Athènes 47 000 ou 69000: d'Olympie' 45000; de Delphes' 7000. 6° Les portiques que l'on devait construire, d'après Vitruve pour préserver les spectateurs de la pluie, ne nous sont guère connus. On cite celui de Tralles' comme exemple ; Blouet a donné une restauration de celui de Messène 10, dont le plan rectangulaire encadre la courbe surhaussée que dessine la cavea. 7° La piste qui s'allonge entre les talus et qui formait le dromos est toujours droite et oblongue. Elle n'est rectangulaire que dans le stade d'Épidaure". A Olympie, elle ne l'est pas. On voit nettement dans la partie ouest déblayée par les Allemands, que les deux côtés longs obliquent en dehors12. L'écartement progressif bien qu'insensible 13 fait soupçonner un plan hexagonal ou mieux octogonal, cette forme-ci répondant mieux à la courbe que dessine chacun des grands côtés dans les stades pythique" et panathénaïque ". Les limites de la piste sont toujours nettement fixées ; à Olympie, par un « petit seuil de pierres"; » à Delphes, par un « socle élevé, xpgic(s ou podium" ; » à Athènes f 8 par un mur de marbre qui « avait une hauteur constante de 1 rn. 66. » En dedans de cette barrière, et parallèlement, on trouve d'ordinaire une rigole entaillée dans la pierre, faisant le tour de la piste et communiquant avec des cuvettes rec tangulaires placées à égale distance les unes des autres 19. On ignore le none et l'usage de cette canalisation qui est peut-être le prototype de l'Euripe20 des arènes romaines. Le champ de la course du stade est marqué par deux raies blanches formées de dalles plates « plantées dans le sol comme des pavés21 » et barrant presque la piste à ses deux extrémités. Ces dalles portent sur leur face libre une suite de deux sillons parallèles incisés en biseau et séparés des suivants par une surface unie au centre de laquelle est un trou carré pouvant recevoir un piquet. Tout concurrent se plaçait entre deux piquets et emboitait chacun de ses pieds dans les entailles des lignes parallèles. A Olympie, il y avait vingt postes de coureurs 22 ; à Delphes, dix-sept ou dix-huit 2' ; à Épidaure, onze 24 ; à Sicyone, Beulé les décrit sans les compter 2,. Ces deux raies blanches sont appelées ypcyp:ii 26, par les auteurs du ve siècle 27 et le mot désigne aussi bien celle du but" que celle du départ29; celle-ci, dans Aristophane, est plus spécialement nommée R«? o(c 30 par les Athéniens et baanaylç 31, par le héraut spartiate ; les grammairiens de l'empire et les archéologues préfèrent les expressions La distance entre ces deux raies blanches varie en raison de la longueur du pied employé; elle est de 192 m. 27 à Olympie 36 ; 181m. 08 à Épidaure 3n ;177 m. 55 à Delphes"; on estime qu'elle devrait être de 177 m. 60 à Athènes 38. Ces quantités représentent la longueur du stade local de 600 pieds ou 6 pléthres; les pléthres sont marqués, à Épidaure, par des colonnettes de tuf et les demi-pléthres par les cuvettes du canal bordant la piste S9. M. Homolle a remarqué qu'à Delphes, les escaliers sont également placés « de demi-pléthre en demipléthr e 4Ô » par rapport au champ même de la course". 8° Affectation des stades. Ces monuments servaient pour la course du stade qui durait de seize à vingt secondes, le diaule le doliehos, la course armée [crases] et les courses de jeunes filles [HEHAIA, v. p. 77], la lutte [Lucl'A], le pugilat et le pancrace [PUGILATUS], ]e pentathle [ou1NQUEHTIUM], et, parfois, la danse43. Avant chaque concours, on mettait en adjudication les travaux d'aménagement et de nettoyage, T.x Exxàlapaty dit une inscription de Delphes". On retournait la terre de la STA 1455 STA puis on répandait, à la surface une terre blanche, 'rit surâ'. Avant les luttes à main plate, la boxe, le pancrace, on disposait des installations, spéciales, Toûç ruxT1XO1 3. Pour les concours musicaux ou lyriques, dans des villes ne disposant pas d'un spacieux Odéon, mais où se trouvait un Oéarpov oraà(ou ", comme à Éleusis, à Athènes, à Delphes, etc., on séparait ce théâtre et son orchestre d'avec l'arène en élevant, « un proskénion, évidemment de bois n Ce système qui existait à Delphes au me siècle av. J.-C., fut perfectionné en Asie; nous avons déjà vu que l'on trouve à Éphèse", à Aizanis7, à Perge 3, sur les deux longs murs paramétraux de la piste, des éperons ou doubles écoinçons en maçonnerie sur lesquels venait, s'appuyer le proscenium, décor mobile ou toile de fond fermant cette scène improvisée qui s'ouvrait devant les spectateurs assis dans la caves. Au commencement de l'Empire, les Romains firent élever, à Rome, des stades° pour les jeux gymniques 10 et, en Orient, des amphithéâtres" pour les luttes de gladiateurs et les combats de bêtes [VENATIO]; mais beaucoup de cités levantines n'eurent jamais qu'un seul édifice pour toutes les représentations; on l'aménagea pour qu'il servit successivement au certamef graecam et aux wp.a:x lorsque, sous les règnes d'Hadrien et des Antonins, « les jeux furent relais en honneur dans une foule de villes grecques 1" ». C'est alors qu'on suréleva le mur vertical du PODIUM OU Xp1t.i7c(ç des stades pour en faire une barrière semblable à celle des amphithéâtres 73, cancelli, pectoralia, cTr10r. Hérode Atticus construisit dans le stade d'Athènes un mur de 1 m. 66 de haut sur lequel étaient scellés des barreaux de fer formant une grille continue'. Grâce à cette instal lation, il fut possible de voir une chasse de mille fauves donnée par Hadrien lors de sa présidence des jeux panathénaïques15. On transforma également la xaeélpa des agonothètes en loge impériale, xi0tcp.x, TptvouvâÀtov, cv ov, pour que l'empereur ou le représentant du pouvoir présidât lesjeux '", fit lire les proclamations{],rendit la justice15, prononçât les peines capitales10 et assistât aux exécutions 20 qui, même sous le Bas-Empire, continuèrent à avoir lieu iv T", cyevôév121. C'est au stade, dont les ruines existent encore" sur les pentes occidentales du Pagus, à Smyrne'', que saint Polycarpe fut conduit, jugé et condamné à mort24. Comme ces exécutions de chrétiens" avaient lieu indifféremment dans les cirques, les amphithéâtres, les hippodromes et les stades, les noms de ces différents édifices furent confondus par les hagiographes et leurs traducteurs'76; les poètes byzantins ayant pris la licence d'appeler stade leur hippodrome27, cette confusion persista et se retrouve encore dans les écrits des voyageurs" et des meilleurs humanistes L0. III. Métrologie. Hérodote, l'un des plus anciens auteurs qui aient mentionné le stade comme mesure de longueur30, rapporte que de son temps" c'était l'unité itinéraire des contrées plus petites que l'Égypte et la Perse 3", mais plus grandes que les pays où l'on comptait par orgyies 33. La remarque, vraie pour l'IIellade, ne convient-elle pas à certaines monarchies de l'Asie Mineure, la Lydie, par exemple, où furent, dit-on, inventés les jeux, ludi9l, et la monnaie 33? Brandis 3c considérait le stade comme originaire de l'Asie et il en retrouvait même le prototype à Babylone, oubliant que le stade grec vaut 400 coudées et que la mesure babylonienne qui s'en rapproche le plus et à laquelle il l'assimilait sur la foi d'Oppert 37, ne vaut que 360 coudées 36 STA 1156 STA Il est vrai qu'Hérodote a connu cette dernière mesure' et qu'il lui a donné par analogie le nom de arxôtov 2, ainsi qu'il la donne à des sous-multiples de la parasange perse', du chêne égyptien et à toutes mesures étrangères d'une longueur de 150 à 200 et quelques mètres'. Cette assimilation fut d'autant plus aisée que le véritable stade grec, le er . iov é;x7neA?ov de 600 pieds ou 400 coudées variait de longueur selon les villes. On a vu plus haut qu'il était de 192 m. 27 à Olympie, de 177 m. 55 à Delphes et en Attique, de 181 m. 08 à Épidaure (longueur de l'ancien stade argien du v' siècle selon M. Kavvadias 6). Les Alexandrins adoptèrent le stade comme unité de mesures itinéraires et ils s'en servirent pour mieux convertir toutes les longueurs exprimées en pléthres ou pieds grecs, sthènes égyptiens, coudées orientales et brasses marines 7; leur stade de 600 pieds ptolémaïques valait 184 In. 8375. On ignore si Érathosthène l'employa dans sa Géographie ou s'il en déduisit un autredes dimensions mêmes du globe terrestre ; il estimait la longueur d'un méridien à 250000 stades'. Quand les Romains tracèrent la carte de leur empire [roIMA, v. p. 1251] et dressèrent leurs itinéraires 'o, il conservèrent leur mille passuum, mais admirent que le stade alexandrin en serait la huitième partie 11 et serait compté pour 125 pas ou 625 pieds romains 13, ce qui a permis de l'évaluer à 184 m. 8375. Cependant, on ne trouve jamais de bornes milliaires romaines avec l'indication hodométrique en stades; mème si l'inscription est purement grecque 13, les lettres numérales indiquent toujours un nombre de milles romains". On a prétendu qu'en Asie et en Égypte, les empereurs n'avaient fait que convertir en milles les stades inscrits sur les bornes que les monarchies hellénistiques avaient placées' en remplacement des bornes perses 16. Le fait est peu probable, puisque, même en Égypte, les explorateurs de Néron corrigèrent les anciennes évaluations des Alexandrins" et il n'est nullement prouvé que les successeurs d'Alexandre aient jalonné de bornes les b3o( (lxatatxxl'R. On ne connaît pour les périodes helléniques que deux inscriptions qui puissent être considérées comme û ov o:aop!as : la première, transcrite par Chandler 'g sur la route du Pirée, mentionne une distance de 40 stades depuis l'autel des Douze dieux ; la seconde copiée également en Attique 20, mais par Fourmont, serait un spécimen de ces légendes versifiées que Pisistrate21 fit écrire sur des hermès [RERMAE, p. 131] à mi-distance d'Athènes et des bourgs. Les Byzantins nommaient aTxôto' pop.txdv une note, remise au commandant de la flotte à, la veille d'une expédition, et comprenant la nomenclature des échelles et l'indication en milles des distances qui les séparent" ; Le stade n'a point de multiple20. SOBLIN DoaicNY. indiqué à l'article RYDRIA (p. 319) toutes les réserves que l'on doit faire sur la façon d'identifier les formes des vases grecs avec les termes employés par les auteurs ou les lexicographes anciens. Les archéologues modernes ont voulu, bon gré mal gré, rendre précise et rigoureuse une nomenclature qui est restée vague et flottante dans l'antiquité ; Letronne l'a démontré dans un remarquable mémoire que nous avons souvent cité'. Le mot stamttos a eu le même sort que les autres. Depuis Panofka et Gerhard, on l'emploie couramment pour désigner un vase qui Lient le milieu entre l'amphore et l'hydrie (fig. 6565)', STA 1 L~7 STA plus court et plus trapu que l'anaphore, les anses pareilles à celle de l'hydrie, mais au nombre de deux seulement'. Il est probable que cette forme rentre, en effet, dans la série des vases que les anciens appelaient ceZp.voç ou aT«p.v(ov 2, niais ce qui est inexact, c'est de croire que cette forme seule ait droit à cette appellation. Comme l'a dit Letronne ', il ressort des textes que ce mot est synonyme, au sens large, d'amphore et devait désigner beaucoup de variétés de récipients à vin ou à huile tantôt avec deux anses', tantôt avec une anse t, ou même sans anse 7. Chez les lexicographes ou dans les inscriptions, on le rapproche de l'AmI'nonA, de l'nvuRIA, de la KALPIS et du CRATER Ailleurs on l'assimile au 13IKOS°. C'est évidemment un récipient d'assez grande taille, d'argile ou de métal 10. Dans les temples, des jarres de ce genre servaient à conserver l'argent produit par les revenus du sanctuaire ; on plaçait dessus une inscription indiquant la quotité de la somme, la provenance du revenu, l'année et le mois du dépôt, les noms et qualités des magistrats chargés de cette comptabilité, l'année de leur magistrature 11. Ailleurs, ce sont de menus objets de bronze qui sont déposés dans une hydrie ou dans un stamnos'". D'autres inscriptions qui énumèrent la vaisselle de bronze ou d'argent apportée en offrande par les pélerins offrent le même mot avec des épithètes qui parfois en précisent un peu la forme ou la nature : grand stamnos a une seule anse, stamnos béotien, stamnos à huile, etc. 13. Letronne reproche avec raison à Panofkad'avoirfait du aT«p.v(ov un vase différent 14 ; c'est un synonyme ou peutêtre un diminutif de a-tZp.voç. On connaît des aTxyv(« yoCxï«, c'est-à-dire n'ayant que la capacité d'un tuons (= 3,2233 litres) '°. C'est aussi un récipient d'argile, ou même de verre 10, dans lequel on mettait du vin 77. On dit encore aTagv(axoç's et aTngv' p;ov 19 dans le même sens. Le aTxp.v(ov est également synonyme d' (ç, vase de nuit [Amis, MATuLA] 20, ce qui montre bien que le mot s'applique à des formes très variées. E. Psi rien.