Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article STATERA

S'f'A'I'ERA [LIRRA, p. 1225]. le local et les employés d'un service administratif', surtout fiscal, d'une station postale [cuRsos rUBLlclis, p. 1655 ; RATIO, p. 812] '. C'est aussi le nom du local où se réunissaient à (tome, sous l'Empire, les députés des villes 2, ou les groupes d'étrangers, surtout d'Orientaux 3. Au point de vue militaire, il désigne un poste, c'est-àdire l'endroit et le local aussi bien que la troupe', surtout celle qui est préposée àla garde des camps, des portes °, de la tente du chef, aux principia°, et aussi les déta STA 1169 STA chements chargés d'un service permanent'. En ce dernier sens tout soldat pourrait s'appeler stationarius ; mais ce mot a été appliqué essentiellement aux postes de police, tant de l'État que municipaux. Statio est aussi le lieu où une flotte est rassemblée Contre le brigandage et la piraterie, fléaux endémiques dans le monde romain FLATIFUNDIA, p. 969, LATROCINIUM, PIRATAE], l'Empire a dû établir en beaucoup d'endroits, outre les frumentarii [FRUMENTARIUS], des postes de police. A Rome les cohortes urbaines fournissent des stationarii aux différents quartiers2 [URBANAE COHORTES]. En Italie, Auguste et Tibère établissent de nombreuses stationes aux endroits favorables3. Ce système a dû être développé par leurs successeurs, surtout par Septime Sévère', dans l'Italie 5 et dans les provinces. Les soldats sont fournis par les légions ou par la garde impériale': les postes sont établis soit dans les grandes villes, Ephèse, Utique7, Nicomédie, Byzance', soit dans la campagne, sur les grands domaines impériaux dans les districts miniersf", surtout au croisement, à la bifurcation des routes". Ils sont commandés par des centurions, par des benefzciari'i 12, peut-être aussi par des curatores 13, et des curiosi'". Ils ont les listes et les signalements des malfaiteurs, poursuivent et arrêtent les brigands, les esclaves fugitifs "'. Ils ont une juridiction sommaire 1G. Ils s'occupent aussi de la poste. En Égypte on les voit recevoir les dénonciations pour pillages, voies de fait, désordre public 17. Ils existent encore sous Dioclétien et sous Constantin, qui interdisent aux stationarii de recevoir les plaintes au lieu du gouverneur, d'avoir des prisons, de s'occuper de la levée des impôts f8. Mais ils sont remplacés ensuite par d'autres milices, les agentes in rebus, les curiosi, les praefectiani. Le mot stationarius ne désigne plus que les soldats de garde dans les garnisons et aux frontières' 0. Outre les diogmites, les irénarques, les liménarques et les magistrats spéciaux, assistés d'esclaves publics 20 PALES, p. 1543], la police municipale a eu aussi ses stationarii jusqu'au Bas-Empire ils sont classés parmi les appariteurs et les ministeria 21. On peut les rapprocher des 7tapa!pU1101.1.rat qu'on trouve dans beaucoup de villes de l'Asie Mineure sous la direction d'un 7"apalpé),z; ou d'un rzp jt7raparpu)aç 22 à l'imitation de Pergame sous les Attalides25, et aussi sous les Lagides et à l'époque romaine dans les villages d'Egypte2". En Orient, à l'époque de Justinien, l'empereur met des troupes à la disposition des gouverneurs, mais leur défend d'envoyer pour Les grands domaines, les saltus2G, soit des villes21, soit des particuliers, ont eu aussi leurs gardes, généralement esclaves ou affranchis, appelés en Occident saltuarii 2a