STLOPPUS. Jeu, amusette d'enfant, qui consistait à gonfler ses joues et à taper dessus, du bout des doigts, pour en chasser l'air avec bruit.
Ce mot a dû êtreà l'origine une onomatopée; un poète latin l'emploie par métaphore pour désigner une parole retentissante et creusez. G. LAFAYE.
STOLA (Eto s ). Les Grecs employaient le mot 6TOÂ71 dans un sens très général pour désigner le vêtement, quel qu'il fut, d'un homme ou d'une femme, àpeu près comme nous nous servons du mot habit. Le mot latin stola, comme le remarque Nonius, fut à l'origine d'une acception aussi vague', Mais bientôt il ne s'appliqua plus qu'à une forme de vêtement déterrni née. Il désigna la robe des dames romaines. Le costume habituel des matrones se composait de trois pièces.: la tunica (interior ou intima), qui tenait lieu de chemise ; la stola, qui était la robe proprement dite; et la palla, simple manteau carré, pareil au pallium grec, qu'on jetait librement sur le tout [PALLIUM, TUNICA].
Les textes, où il est fait mention de la stola, nous la montrent comme une longue robe (ad tains stola demissa» qui tombait à terre avec de nombreux plis3. C'était, sauf les exceptions qu'on verra plus loin, un vêtement exclusivement féminin4. Le droit de la porter était le privilège des matrones'. Le mot stola en vint par suite à s'employer comme synonyme de matronas.
Quand on passe de l'examen des textes à celui des monuments, il apparaît que la stola est dans sa forme identique au chiton des femmes grecques [TUNICA]. Les figures, peintes ou sculptées, de
dames romaines qu'on doit nécessairement supposer vêtues de la stola, ne portent jamais sous le pallium qu'une même sorte de vêtement: la longue tunique plissée, dont l'usage s'était généralisé en Grèce à partir du vi0 siècle. Ce n'est pas comme le ptplos dorien un habit sans coutures [PéeLOS], mais un ample fourreau cousu, retenu à la taille par une ceinture, laissant parfois les bras à découvert, parfois ayant des manches cousues ou agrafées. Cette robe ne se distingue par rien d'essentiel de la tunica intima, qu'elle recouvre. Ce n'est qu'une seconde tunique, plus ample et généralement plus longue. Quel
quefois, lorsqu'elle est sans manches, elle laisse voir
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les manches de la tunique (fig. 6641) 1 ; lorsqu'elle est un peu courte, elle découvre la bordure inférieure de celle-ci (fig. 6612.) ' Mais à l'ordinaire rien ne dépasse du vêtement de dessous, et par suite les figures romaines qui portent la stola par-dessus la tunica sont malaisément discernables de celles qui sont, à la mode grecque, vêtues (lu seul chiton.
La ceinture qui fixe à la taille cette robe matronale est tantôt visible 3, tantôt cachée par le pli retombant de l'étoffe qu'elle relient. A la bordure inférieure et à
l'échancrure du col, court souvent une broderie [PATAc1uM]. Parfois, une large bande ornée descend dans l'axe du corps, de la ceinture jusqu'aux pieds (fig. 3835). Par son nom, comme par sa forme identique à celle du chiton, lastola dénonce son origine hellénique. Dans les premiers siècles de Rome le vêtement commun des deux sexes était la toge [TOUA]. C'est la toge sans doute que continuaient de porter les femmes du peuple etles courtisanes, auxquelles l'usage de la stola semble avoir été interdit `.
I1 faut probablement identifier avec la stola cette longa vestis qui est mentionnée comme étant. àl'époque de la deuxième guerre punique, le privilège de certaines femmes mariées. Pour un lectisterne l'État accepta, (lit:Macrobe, la contribution de celles des libertinae qui avaient droit àla longue robe°. On entend généralement qu'il s'agit ici des affranchies ayant épousé des citoyens romains. On a justement rapproché (le ce texte l'épitaphe d'une femme, d'abord affranchie, puis mariée à un citoyen, où se lisent ces mots « ita leibertate illei rue, hie me decor'a(e)at stola e. Dans quelques inscriptions funéraires, du ne et du me siècle ap. J.-C., des femmes mariées fout suivre leur nom du titre de stolata femina Il n'est pas vraisemblable que ces mots
veuillent seulement signifier la qualité de citoyenne. Ils désignent un privilège plus rare et qu'on a supposé identique au LIBERORLM 3US. Un texte de Properce, commenté par Aiibner, laisse entendre qu'un costume spécial était l'insigne de ce droit Cornélie, femme d'Aemilius Paulus, se vante de n'être point restée stérile et d'avoir ainsi obtenu les generosos vestis honores. Le titre de stolata feniina, les vestis honores et le jus liberoram ne sont apparemment qu'un seul et même privilège. On sait que ce privilège n'était pas seulement reconnu aux matrones mères de trois enfants et plus, mais à toutes celles qu'on voulait honorer d'une distinction officielle. La robe des stolatae feminae n'était évidemment pas la stola commune, que toute matrone avait droit de revêtir, mais une stol(' d'un type particulier que sa décoration sans doute distinguait entre les autres. IIübner suppose qu'elle était bordée d'une bande de pourpre. On sait en effet que des lois spéciales réglementaient l'usage de la pourpre pour les habits d'hommes et de femmes 8. Rien d'étonnant à ce que pour les femmes, comme pour les citoyens et les magistrats, la pourpre ait été l'insigne de certaines distinctions.
La stola avait pour habituel ornement une pièce d'étoffe qu'on nomme instita et dont la forme prête 't discussion. D'après le scholiaste d'Horace, l'inslita, que les Grecs appelaient T.s9e7 uil)rov, était une bande d'étoffe cousue au bas de la robe °. Plusieurs textes semblent confirmer ce renseignement10. Mais il n'est pas demonument figuré où l'instite se laisse reconnaître avec certitude. Rich voulait y voir une sorte de traîne, rectangulaire, fixée à la ceinture et tombant de là jusqu'à terre. Mais la peinture antique qu'il citait à l'appui de cette opinion ne lui était connue que par un dessin fort inexact et n'a rien à faire avec l'instita11. Le sens habituel du mot (ceinture, lien) ferait plutôt penser à une bande courant en cercle au bas de la robe, et s'accorde avec l'interprétation du scholiaste.
En outre de la robe des matrones, le mot stols pouvait aussi désigner la longue tunique flottante des citharèdes", celle (lu'on appelle encore la pelle et que nous montrent des images d'Apollon [PALLIUM, fig. 5467]. Quelquefois aussi le même nom était donné à la robe que portaient les prêtres ou les princes chez certains peuples de l'Orient. Dans Apulée l'initié aux mystères d'Isis est revêtu de douze stolae. Le plus beau de ces vêtements, et le plus sacré, auquel l'auteur applique d'ailleurs quelques lignes plus haut le terme de chlamys, s'appelait, nous dit-il, stola olympiaca. La Vulgate désigne encore communément du même nom le costume des rois et des prêtres 13. Enfin, dans la littérature chrétienne, la stola candida est le vêtement sacré que doivent revêtir les élus et qui symbolise la pureté du coeur ". G. LEROUX.
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