Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article SUPPLICATIO

SUPPLICATIO. D'après l'étymologie, le mot supplicatio désignait en latin l'acte de s'adresser à la divinité, de l'implorer en prenant l'attitude d'un suppliant, supplex. Cette attitude est définie par les termes précis que Tite-Live emploie, quand il décrit les matrones romaines parcourant les sanctuaires en l'année 121 av. J -C., au moment où l'on apprend la marche d'Hannibal sur Rome:... circa deum delubra discurrunt.... nexae genibus, supinas manus ad caelum et Deos'endentes'. En fait, le terme supplicatio, supplicationes, a été surtout appliqué à un rite public et collectif, que les principales autorités, politiques ou religieuses, de l'Etat romain décrétaient dans certaines circonstances, sinon exceptionnelles, du moins particulières et déterminées. Les supplicationes étaient célébrées lorsque des prodiges, des calamités publiques, des malheurs extraordinaires semblaient attester la colère de la divinité envers la cité romaine. La plus ancienne supplicatio de ce genre que nous connaissions paraît être celle de l'an 164 av. J.-C.2; la plus récente, que les textes signalent, date de 64 ap. J.-C., l'année même de l'incendie de Rome qui en fut la cause3. Outre les prodiges proprement dits [PRODJGIA], donnèrent lieu à supplicatio des épidémies meurtrières', des paniques provoquées par de graves insuccès militaires ou la crainte d'un siège', plus rarement des disettes°. La supplicatio, dans tous ces cas-là, était destinée à apaiser les dieux irrités : Tite-Live se sert à deux reprises différentes de la formule caractéristique : pacem deum exposcere7. Parfois, mais rarement, semble-t-il, une supplicatio SUP 1566 SUP avait lieu au début d'une guerre importante, pour assurer aux armes et à la politique romaine l'appui de la divinité. Les consuls et le sénat décrétèrent une supplicatio en 200, lorsque la décision eut été prise de déclarer la guerre à Philippe de Macédoine' ; de même en 191, au moment de la rupture avec Antiochus de Syrie Beaucoup plus fréquentes furent les supplicationes décrétées pour remercier les dieux des victoires remportées par Rome. Les textes nous en font connaître une longue série depuis le premier siècle de la République romaine 3 jusqu'au temps de César' et d'Octaves. A cette dernière catégorie doivent être rattachées les supplicationes en l'honneur d'Auguste et des empereurs. Ce ne fut plus seulement après des victoires remportées sur les ennemis du peuple romain et une fois, ce fut à propos de tous les événements heureux qui se produisaient dans la vie du prince et, dans certains cas au moins, tous les ans au jour anniversaire de l'événement. Sous Tibère, une supplicatio fut votée par le Sénat après l'échec du prétendu complot de Libo Drusus 6 ; sous Néron, des supplicationes eurent lieu, à la suite des victoires de Corbulon en Arménie': après le meurtre d'Agrippine2; après l'exécution de Sylla et de Plautus accusés d'avoir conspiré' ; et même si nous en croyons Suétone, lorsque Néron fut monté sur la scène pour y déclamer des poèmes lyriques". Des supplicationes du même genre furent encore célébrées, au me siècle, au temps de Macrin" ; après le meurtre de Maximin et de son fils Maxime f2 ; lors de l'avènement de l'empereur Tacite '3. L'existence de supplicationes annuelles est attestée par plusieurs documents épigraphiques. Le calendrier des Frères Arvales et celui d'Amiternum signalent pour le troisième jour avant les Nones de septembre (le 3 septembre) : Feriae et supplicationes ad omnia pulvinaria quod eo die Caesar Aug. in Sicilia vicit ". Un fragment de calendrier religieux trouvé à Cumes énumère seize jours de supplicationes en l'honneur et en souvenir soit d'Auguste lui-même, soit de membres de sa famille, par exemple les jours anniversaires de la naissance d'Auguste (le 23 septembre), de la naissance de Drusus (le 5 octobre), de la naissance de Germanicus (le 24 mai), de la naissance de César (le 12 juillet), de la naissance de Tibère (le 16 novembre); ou encore les jours anniversaires de la dédicace de l'Ara Fortunae Reducis (le 15 décembre), de la dédicace de l'Ara Pacis (le 30 janvier), de la première salutation impériale d'Auguste (le 15 avril), etc.'s. Enfin une inscription connue de Narbonne16 nous apprend que dans cette colonie des supplicationes avaient lieu chaque année le neuvième et le huitième jour avant les Kalendes d'octobre (23-24 septembre), aux Kalendes de janvier (le 1"B janvier), le septième jour avant les Ides de janvier (le 7 janvier) et la veille des Kalendes de juin (le 31 mai). De ces dates les unes étaient importantes dans la vie d'Auguste t7; la dernière n'avait d'intérêt que pour la juridiction municipale13 ; quant à la date du lei. janvier, elle avait depuis longtemps dans la vie romaine un sens analogue à celui qu'elle a chez les modernes. Les supplicationes, qui se célébraient tous les ans à des dates fixes, différaient, précisément par ce caractère régulier, des supplicationes de l'époque républicaine, que le sénat ou les magistrats décrétaient à propos d'événements spécialement graves ou importants et qui n'avaient lieu qu'une fois. Si l'on fait abstraction des variétés et des différences de détail, les supplicationes peuvent être divisées en deux classes principales : les obsecrationes, ou supplications destinées à apaiser les dieux irrités ; les gratulationes, ou supplications destinées à remercier les dieux de leurs bienfaits. Les deux termes obsecrationes et gratulationes sont parfois employés pour désigner ces deux genres de supplications ". En général, les supplicationes s'adressaient à tous les dieux qui possédaient un temple dans Rome ; les expressions omnia delubra 20; ad ou circa omnia pulvinaria L1 ; omnibus dus, quorum pulvinaria Romae essent 22 ; per compila tota Urbe 23 ; in omnibus compitis 24 ; circa omnia templa2J, ne laissent aucun doute à cet égard. Parfois cependant la cérémonie était limitée à une divinité ou un groupe de divinités ; elle n'était célébrée que dans un sanctuaire : en 292, la supplicatio décrétée à l'occasion d'une peste ne fut adressée qu'à EsculapeL6 ; en 218, l'année oit les légions furent vaincues par Hannibal sur les bords de la Trébie, il y eut, outre une supplicatio générale universo populo circa omnia pulvinaria indicta, une supplicatio à la Fortune sur le Mont Algide, et une supplicatio particulière à Rome même au temple d'Hercule27 ; plusieurs autres cas de supplicatio ainsi limitée sont mentionnés par les textes". Dans certains cas graves, la supplicatio était décrétée non seulement dans Rome, mais dans tout le territoire romain et même chez les peuples voisins L'. La durée de la supplicatio était de même variable. Souvent elle ne durait qu'un jour30 ; déjà au 111e et au lue siècle avant J.-C., des supplicationes furent édictées pour deux ou plusieurs jours 31 ; mais à la fin de la République, les supplicationes décernées en l'honneur des victoires remportées par Pompée, par César, par Octave, se prolongèrent pendant 10, 15, 20 et même 50 jours32 Si la supplicatio consistait essentiellement dans l'acte d'adresser aux divinités des prières, de s'agenouiller dans les temples et dans les lieux consacrés en tendant les mains vers le ciel, elle était souvent, semblet-il, accompagnée d'autres rites qui faisaient corps avec elle. Tite-Live, à deux reprises différentes33, décrit les matrones romaines balayant les temples de leurs chevelures dénouées, crinibus passis aras verrentes, crinibus SUP 1567 SUP templa verrentes. C'était là une marque de désespoir, tout à fait exceptionnelle même dans les obsecrationes et qui ne se serait nullement trouvée à sa place dans une gratulatio. Quelquefois le peuple se rendait en procession dans les temples, et cette procession était guidée par des magistrats'. Parfois aussi, les suppliants devaient être couronnés ou tenir à la main des branches de laurier2. Mais on se tromperait fort, si l'on généralisait ces détails exceptionnels. Plusieurs textes nous apprennent au contraire que le plus souvent la foule se répandait librement dans les temples 3. Il est vraisemblable que le plus souvent les supplicationes étaient accompagnées de sacrifices, les uns expiatoires lorsqu'il s'agissait d'apaiser la colère des dieux', les autres d'actions de grâces ou honorifiques, lorsqu'il s'agissait de remercier la divinité [sitenle Clua] '. Ces sacrifices étaient offerts au nom de la cité par des magistrats'. Parfois l'Etat fournissait aux particuliers l'encens et le vin nécessaires aux libations'. Mais d'autre part il faut se garder de confondre la supplicatio avec d'autres cérémonies, qui furent parfois célébrées en même temps et dont le caractère était tout à fait dissemblable, telles que les lectisternia, les sellisternia et certaines processions de vierges, dont le sens lustratoire ressort sans aucun doute possible des textes qui les mentionnent'. Marquardt nous paraît commettre une erreur très grave lorsqu'il considère comme partie intégrante de la supplicatio, célébrée en l'an 207, la pompa extraordinaire mentionnée pour la même année par Tite-Live 5 ; il suffit de lire attentivement le chapitre de l'historien pour constater que la supplicatio d'une part, la pompa d'autre part sont deux cérémonies tout à fait distinctes, qui n'ont pas été célébrées pour la même cause et qui n'ont pas eu lieu en même temps. Toutes les conclusions que Marquardt tire de cette confusion sur le caractère de la supplicatio sont par là même réfutées 10. Si nous avons insisté sur ce point, c'est parce que la supplicatio a été considérée par divers savants comme appartenant, dans la religion romaine, au rites graecus. Telle est l'opinion de Marquardt, adoptée par Wissowa". Les arguments, sur lesquels cette opinion a été fondée, sont les suivants : les supplicationes sont inséparables des lectisternia, parce qu'elles avaient lieu ad omnia pulvinaria ; or le mot pulvinar est le terme technique qui désigne les lieux où les lectisternia étaient célébrés ; les rites des supplicationes sont étrangers : les célébrants portent des couronnes de laurier; on chante et on joue de la lyre ; les suppliants partent du temple d'Apollon ; enfin la célébration des supplicationes était ordonnée, quelquefois présidée par les decemviri sacris faciundis, dont on sait qu'ils étaient tout spécialement chargés à Rome des cultes et rites étrangers42. Aucun de ces arguments ne nous semble irréfutable. En premier lieu, le rapport étroit que l'on veut établir entre les supplicationes et les lectisternia n'a jamais existé. Il y a eu à Rome des supplicationes avant que le rite du lectisternium y fût introduit : Marquardt lui-même le reconnaît :u nous savons d'une façon sûre que le premier lectisterne eut lieu en l'an 355-399 av. J.-C., conformément aux prescriptions des Livres Sibyllins 1311. Or Tite-Live mentionne des supplicationes en 464, 463, 449 et 436 av. J.-C. Marquardt ajoute : « Si les supplicationes ont été pratiquées dans la Rome primitive, les lectisternes en ont changé le caractère. » Pour que cette raison fût valable, il faudrait que les supplicationes aient toujours eu lieu en même temps que les lectisternia. Il n'en est rien. Bien au contraire, les textes ne mentionnent presque jamais le lectisternium en même temps que la supplicatio : nous n'en connaissons que deux exemples". Quant à la formule ad ou Cirta omnia pulvinaria, elle est sans doute fréquente, mais elle n'est pas employée exclusivement; dans plusieurs passages, les supplicationes sont dites avoir eu lieu dans les delubra 15, dans les templa i6, dans les compila '7, dans les sacella i". En outre, il est exagéré, pour ne pas dire inexact, d'attribuer au terme pulvinaria la valeur que Marquardt veut ici lui donner. Ad omnia pulvinaria n'a point dans les textes le sens exclusif : dans tous les sanctuaires de rite grec. En 168, lorsqu'on apprend à Rome la victoire décisive de Paul-Emile sur Persée, le consul en résidence à Rome ordonne que tous les temples (omnes aedes sacrae) soient ouverts ; la foule s'y précipite pour rendre grâces aux dieux; puis le Sénat, siégeant dans la Curie, décrète cinq jours de supplicationes Cirta omnia pulvinaria 19. Si l'on ne veut pas admettre dans ce passage la synonymie des deux termes : omnes aedes sacrae, omnia pulvinaria, il faut en conclure que le sénat aurait limité aux sanctuaires de rite grec les supplicationes que déjà le peuple avait commencé de célébrer dans tous les temples sans exception. Cette conclusion est invraisemblable. Aussi bien Servius, le commentateur de Virgile, nous apprend formellement que le mot pulvinaria était employé couramment comme synonyme de templa20. Nous ne pensons pas que les supplicationes aient eu à Rome des relations plus étroites avec les lectisternia ou avec les cultes grecs qu'avec d'autres cérémonies, telles que les sacrifices proprement dits, ou avec les anciens cultes romains. Quant aux rites étrangers qui, d'après Marquardt, caractérisaient les supplicationes, la plupart de ceux qu'il cite ne sont point mentionnés par les textes. Nous avons noté plus haut la confusion, qui se trouve à l'origine de cette erreur. Nulle part, il n'est dit qu'une procession de suppliants soit partie du temple d'Apollon, que les célébrants aient chanté ou joué de la lyre, que la supplicatio se soit terminée au temple de Juno in Aventino 21. Le seul détail exact, dans l'argumentation de Marquardt, est celui qui concerne les suppliants couronnés ou tenant à la main des branches de laurier. Ce détail, qui n'est signalé par les textes qu'exception SUP -1568SUP netlement, est transformé par Marquardt en un trait général, commun à toutes les supplicationes. Il y a eu quelques cas fort rares où les suppliants ont porté des couronnes ou tenu des branches de laurier'. On n'en saurait conclure que ce fût là une habitude et qu'en raison de ce fait la supplicatio fût à nome un rite grec. Quant au rôle des decemviri sacris faciundis, il est exact qu'en plusieurs circonstances les textes en font mention; mais d'autres autorités soit religieuses, soit politiques sont mentionnées avec eux; en outre il convient de bien préciser le rôle qui leur est attribué. II est d'abord toute une catégorie de supplicationes, et ce ne sont pas les moins nombreuses, à propos desquelles les decemviri ne sont jamais nommés : ce sont les supplicationes d'actions de grâces. Les textes, relatifs à ces supplicationes, sont assez nombreux et assez précis pour que l'on puisse reconstituer la procédure adoptée en pareil cas. Il s'agissait presque toujours de remercier les Dieux à l'occasion d'une victoire remportée sur les ennemis du peuple romain. La nouvelle de la victoire était apportée au Sénat; le Sénat délibérait et décidait ou non que des supplicationes auraient lieue. Si la plupart des textes signalent des supplicationes décrétées, nous savons par Cicéron que le Sénat les refusa à Gabinius3. C'est encore à Cicéron que nous devons quelques détails précis sur la discussion qui se produisit alors dans le Sénat. Lors de la guerre de Modène en 43, Octave, après avoir vaincu Antoine, sollicita du Sénat une supplicatio. A cette occasion, Cicéron prononça la 14e Philippique ; là nous trouvons la formule employée par chaque orateur pour résumer son opinion : « C. Pansa, A. Hirtius consules, imperatores, alter ambove, aut, si aberunt, M. Cornutus, praetor urbanus, supplicationes per dies quinquaginta ad omnia pulvinaria constituai » 4. Sous l'empire encore, ce fut le Sénat qui décida les supplicationes extraordinaires en l'honneur des empereurs La même procédure était appliquée aux supplicationes préventives, si l'on peut appeler ainsi les prières publiques décrétées au début d'une entreprise importante, pour assurer à Rome l'appui bienveillant des divinités'. Lorsque le sénatus-consulte, décrétant les supplicationes propitiatoires ou d'actions de grâces, avait été voté, l'exécution en était assurée par les plus hauts magistrats présents à Rome, consuls ou préteurs urbains 7. Dans aucun cas, à aucun moment de ces cérémonies les decemviri sacris faciundis n'apparaissaient ni n'intervenaient. Il n'en était pas de même dans les supplicationes destinées à apaiser les dieux irrités. Mais ici le problème doit être étudié de près. Et d'abord les decemviri ne sont pas mentionnés dans tous les cas que rapportent les textes. Si nous laissons de côté les cas pour lesquels aucune autorité religieuse n'est signalée, et qui par conséquent ne fournissent aucune indication précise, nous constatons que parfois, quand des prodiges ou des calamités extraordinaires se produisaient, le Sénat consultait les Pontifes s ou les Haruspices 9 ; les supplicationes étaient alors décrétées ex decreto Ponti f cum ou bien ex Aruspicum responso. Plus souvent, il est vrai, le Sénat ordonnait aux Decemviri de consulter les livres Sibyllins, afin de savoir comment il fallait procéder pour apaiser le courroux des dieux 10; dans ces cas-là, les supplicationes étaient décrétées conformément à la réponse des Decemviri. Mais plusieurs passages de TiteLive précisent leur rôle; ils sont consultés; leur avis est fidèlement suivi ; néanmoins c'est le sénat qui vote et ce sont les magistrats romains qui édictent les supplicationes. En 344 av. J.-C., libris inspectis, le Sénat décide la nomination d'un dictateur feriarum constituendarum causa ; et c'est ce dictateur, P. Valerius Publicola, qui ordonne la supplicatio ". En 292, les livres Sibyllins ordonnent l'introduction à Rome du culte de l'Esculape d'Epidaure. Mais les consuls étant absorbés par la guerre cette année-là, rien ne put être fait ; on se contenta de célébrer une supplicatio d'un jour en l'honneur d'Esculape t , Le rôle des Decemviri ressort ici nettement du texte : ils sont chargés de consulter les livres Sibyllins, mais ils ne peuvent présider à l'exécution de l'ordre qu'ils en tirent. En 217, l'année de Trasimène, les Decemviri consultent les libri fatales sur l'injonction du Sénat; ils rapportent au Sénat ce qu'ils y ont lu; mais la seule cérémonie à laquelle ils président en effet est le lectisterniumt3. En 181, les Decemviri consultent les livres Sibyllins : « eorum decreto supplicatio circa omnia pulvinaria Romae in diem unum indicta est; iisdem auctoribus et senatus censuit et consules edixerunt ut per totam Italiam triduum supplicatio et feriae essent 14 ». Le rôle des divers pouvoirs est ici encore précisé avec une netteté parfaite : les Decemviri consultés indiquent quelles sont les mesures à prendre ; le sénat censet, les consuls edicunt. Les Decemviri n'interviennent dans tous les cas précités que parce que le Sénat juge nécessaire de consulter les livres Sibyllins; c'est la consultation des livres Sibyllins qui explique le rôle des Decemviri ; la supplicatio en elle-même ne les regarde point directement. En ce qui concerne l'accomplissement ou la présidence soit de la supplicatio soit des sacrifices qui se célébraient en même temps, les textes nous apprennent que l'un et l'autre revenaient parfois aux Decemviri plus souvent aux magistrats, spécialement aux consuls". On doit conclure que la supplicatio était, à l'origine, de rite romain ; que plus tard, à mesure que les influences helléniques pénétrèrent davantage et plus profondément dans la vie romaine, des éléments grecs se mélèrent à l'antique cérémonie, sans cependant l'envahir tout à fait ni obscurcir complètement son caractère primitif. J. TourAnv.