Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article SYLLOGEIS

SYLLOGEIS (Ÿ1u)0toyetç) Ce mot désignait à Athènes deux catégories distinctes de fonctionnaires. 1. Les lexicographes donnent le nom de syllogeis à des commissaires spéciaux, élus par le peuple pour dresser l'inventaire des biens qui devaient être vendus au profit du trésor. Les procès qui résultaient de ces enquêtes étaient portés devant les syNDhxo12. Bien que les textes ne le disent pas formellement, il est probable que ces fonctionnaires n'ont été nominés que dans le cas particulier des poursuites exercées contre les oligarques après l'expulsion des Trente Tyrans 1I. Les inscriptions seules nous font connaître les 'u),)oyeiç Toè ô-r~gouw. C'était une commission du Conseil, composée de trente membres, trois par tribu, et présidée par les trois représentants de la tribu qui avait la prytanie. Les syllogeis du peuple étaient chargés de convoquer les membres du Conseil et de l'ecclésia Avec l'aide des lexiarques6, munis des listes des citoyens, ils contrôlaient les présences et distribuaient les jetons (symnola) qui donnaient droit aux misthoi [EHKLÉSIA, p. 5181. Ils avaient aussi à accomplir, au nom de l'État, des sacrifices à Athéna.', et, lors de la fête des Olympia, à Zeus Olympien'. A leur sortie de charge, ils pouvaient obtenir des couronnes honorifiques'. l ehter10 a supposé que cette institution remontait au Ve siècle av. J.-C. Les témoignages épigraphiques sont du nid siècle. On ne sait pas jusqu'à quelle époque les syllogeis du peuple ont subsisté. Cu. MICHEL. SYMMACII1,4 (Eupuceyb). Thucydide nous a conservé les instruments diplomatiques qui règlent ce qu'on a appelé la Paix de :Nicias, conclue entre Sparte et Athènes à la tin oie la première partie de la guerre du Péloponèse. 11 y a dabord un traité d'armistice pour un an, Ecs/EiYi«', conclu au printemps de 422 ; avant l'expiration de l'année, un traité de paix est conclu, c-aovâx(', pour une durée de cinquante ans ; enfin, peu après, les deux peuples s'unissent, encore pour une durée de cinquante ans, par un traité d'alliance, cugp.xy(s 3. Mais un an ne s'était pas encore écoulé après cette alliance avec Sparte, que les Athéniens s'alliaient avec les ennemis de Sparte, les Argiens, les Éléens et les Mantinéens °. Thucydide nous a conservé aussi ce traité; et, par un hasard heureux, un fragment du texte officiel a été trouvé sur l'Acropole 3. Thucydide a pris soin de bien indiquer le nom particulier qui désigne chacun de ces quatre traités. I1 emploie pour cela les mêmes expressions, on peut dire la même formule, qui revient ainsi chaque fois avant et après le texte de chaque traité. Ainsi IV, 117, 3: y(yvET«t oIs ÉxEyEtp(a r1ôn. 119, 2 : ' p..v XEyetp(« aür~ iy€vETO. De même pour citovâsi, V, 18, 1 et 20, 1; et pour eap,g,xy(«, V, 22, 4 et 24, 2. Pour le traité conclu par Athènes avec Argos, Elis et Mantinée, la formule change un peu ; il est question à la fois de ariovâ«( et de au. C'est qu'en effet le traité comprend les deux choses : d'abord des s ronéo(, qui sont conclues pour cent ans, et en vertu desquelles les peuplescontractants s'engagent à s'abstenir de tout acte d'hostilité Ies uns envers les autres ; ensuite une nouu«i/f«, qui est aussi conclue pour cent ans et qui n'est autre chose qu'une alliance, dont les clauses sont réglées. Cette fois encore, Thucydide distingue donc les n tovôx( de la auu.µ«i.(«. Il en est de même pour le traité conclu entre Argos et Sparte après la bataille de Mantinée ; les Argiens du parti aristocratique veulent conclure un traité de paix pour arriver ensuite à une alliance'. Le mot cirovâat, en vertu même de son sens primtif, signifiant a libations o, prenait un sens plus étendu que celui qui lui est attribué ici et s'appliquait à toute convention qui devait être ratifiée par une cérémonie de, ce genre: Thucydide lui-même l'applique au traité d'armistice dont nous avons parlé. Il en est de même des mots iipxot, no'iO x«t, bEto),oyG' ; le mot Eipijvrl ne paraît dans les textes épigraphiques qu'à partir du ive siècle`'. A côte de la symmachia, Thucydide parle de l'épimacltia, qui serait un traité d'alliance purement défensive t0 Le mot ne s'est pas encore rencontré, avec ce sens, dans les inscriptions. La symmachia est de beaucoup la plus fréquente de ces conventions internationales1l. Dans nos textes, ce mot est souvent accompagné des motso'pxo;, 'ÛΫ, ouonoy(x 12. La formule la plus usitée consiste à dire : nous aurons les mômes amis et les mômes ennemis 13. On 1577 -SYM semble lui parler; Athéna debout préside à la scène. Le bas-relief, qui décore le décret conclu en 36°d entre Athènes, les Arcadiens, les Achéens, Élis et Phliunte", représente Zeus, armé de la foudre et assis sur un trône; deux femmes debout représenteraient l'une le PélopoWise 12 ou la Symmachia'", la seconde Athéna. Sur le basrelief (fig. 6693) du décret relatif à l'alliance avecNéapolis SYM promet aussi d'exécuter le traité loyalement', d'être des alliés fidèles et sûrs2. Le plus souvent les conditions de l'alliance sont indiquées en détail: elles consistent, en général, dans l'obligation de se porter mutuellement secours en cas d'attaque et de ne pas faire la paix séparément'. Il ne s'agit le plus souvent, nous l'avons dit, que d'une alliance défensive. Souvent ces conditions sont répétées dans la formule de serment que les deux parties doivent prêter'. La durée des traités à partir du Ive siècle est généralement pour un temps indéfini 5. Tout traité était sanctionné par des cérémonies religieuses, qui consistaient en un sacrifice, des libations et un serment`. Le serment comprend une invocation aux dieux protecteurs de chacune des cités qui contractent alliance'. Il est prêté par les magistrats, les autorités militaires, par des corps entiers, comme les cavaliers, les juges, tous les citoyens adultes Il est quelquefois stipulé que le serment sera renouvelé ". Les décrets athéniens sont assez souvent gravés audessous de bas-reliefs, dont les sujets sont empruntés aux décrets eux-mêmes ; ce sont, en général, des figures allégoriques. Ainsi, pour le traité conclu en 375 entre Athènes et Corcyre i0, la sculpture représente (fig. 6692) un homme assis, qui est le Dénies athénien: devant lui une femme debout, qui est la cité de Corcyre, et qui VIII. de Thrace, en 355, la jeune tille, IIx2Bévoç, qui représente Néapolis ", est beaucoup plus petite qu'Athéna. On admet cependant que c'est une figure d'Artémis. C'était l'usage de représenter les États par leur divinité protectrice'°. Dans un décret d'Athènes relatif aux Samiens'", les deux peuples sont représentés par leurs déesses, Athéna et 'Héra. L'usage de ces bas-reliefs commencerait vers le milieu du v` siècle 17e Nous n'avons pas parlé des symmachies qui ne sont autre chose qu'une réunion d'états fédérés. Telle fut la symmach ie à laquelle présidait Sparte aux vie et ve siècles. Le lien fédéral était, en somme, assez lâche. Il n'en fut pas de même de la confédération athénienne, organisée par Aristide: de bonne heure, les alliés furent réduits à l'état de sujets. Au Ive siècle, Athènes tenta de rétablir ce système d'alliances, niais sur des bases nouvelles et sans succès durable. C'est surtout à partir de l'époque des diadoques que les ligues fédérales se multiplièrent ; les plus connues sont les ligues des Nésiotes, des Étoliens, 198 SYM 1.178 SYM SYMMETKIA (Elyp,ezpiv). Tunique longue dont le pourtour inférieur était bordé 'cf CYCLAS]'. E. S.