Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article SYMPOSIUM

SYMPOSIUM (Euµxcdctov). Le symposion (littéralement « buverie en commun n) était une coutume particulière aux Grecs. On appelait ainsi la seconde partie du souper(ôstnvov), Pendant toute la première, qui constituait le repas proprement dit, les convives mangeaient sans boire' ; le vin n'y faisait apparition que tout à fait à la fin, sous la forme d'une libation religieuse « au Bon Génie » ou « à la Santé »: chaque convive avalait alors une gorgée de vin pur (âxpa7ov), en prononçant la formule 'A•?afü A«Euovoç ou `Y' ?te(a; 2. Puis, après que les serviteurs avaient enlevé les tables (â fxtoe%v, ër.osoely 3§; 3; a7tt OEç), et nettoyé le sol de tous les débris et reliefs qui le souillaient, le symposion commençait 3. Il se prolongeait souvent jusqu'à l'aurore. On ne saurait énumérer' toutes les occasions dans lesquelles se donnaient les symposia. Citons, en particulier, les différentes cérémonies de famille, mariage' fête du dixième jour (are Ty,) anniversaire de naissance les victoires remportées aux jeux', le départ ou le retour d'un ami', et cent autres événements de ce genre. En toutes ces circonstances on conviait parents et amis à un souper, toujours suivi d'un symposion. Mais souvent aussi le goût du plaisir tenait lieu de tout prétexte. On a vu ailleurs [MERETRICES, p, 4828] la vie dissipée que menaient, à Athènes, la plupart des jeunes gens de famille riche, dans les années qui séparaient 1«lphébie du mariage. Les soupers, en compagnie des courtisanes, y tenaient la première place. Les convives du symposion n'étaient pas toujours exactement ceux du ictavov, qui l'avait précédé. Après celui-ci les personnes graves avaient coutume de se retirer. Par contre, il n'était pas rare qu'une bande de jeunes fous (xtliu.o;)°, plus ou moins avinés, fit soudain irruption dans la salle du banquet, et s'invitât d'ellemême sans façon: cet incident se produit même deux fois dans le Banquet décrit par Platon ° De ces réunions les honnêtes femmes et les enfants étaient naturellement exclus ". En revanche, les courtisanes en étaient une des principales attractions : dans les buveries de jeunes gens, chacun amenait sa maîtresse ou du moins une Siltengeschisch. Roues, III, 353, .357.