Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

SYNDICUS

SYNDICUS (Elivètxoç). Ce nom littéralement signifie : qui prend part à un procès, intervient, dans une cause (cùv, ô(xrl). Aussi est-il parfois synonyme de auv-f,yoço; [AnvoCATIO, sYNEGOROS] et désigne-t-il quelqu'un qui plaide la cause d'un autre, en justice ou ailleurs' euvitxsïv s'emploie alors indifféremment pour euvr,yo?Eïv, euvay ov(~Enlat, cuvEt7EEty 2. Les états corporations, simples particuliers', peuvent se faire ainsi représenter. Les cinq orateurs publics chargés à Athènes de défendre les lois anciennes contre les innovations [NoMof] sont appelés aûvàtxot " ou auveyopot7 ; d'autres plaident la cause de leurs compatriotes devant le conseil des Amphictyons; Eschine eut cette mission à propos du temple de Délos, mais, pour une raison mal connuel'Aréopage le rappela et le remplaça par Ilypéride"; ces envoyés spéciaux s'opposent aux pylagores, députés amphictyoniques ordinaires [AMpulcrroNEs, p. 236] ; leur élection était entourée de garanties et prescriptions spéciales ; elle ne pouvait être renouvelée10 et de bonnes moeurs étaient exigées ". Des syndics, élus chaque année, prenaient part à la ôoxtgcn)n des nouveaux membres d'une association f2 [ERANOS]. Une autre catégorie de syndics apparaît après le ren 1 Meier, Sehûmann et Lipsius, Der attische Process, p. 678, note 538; Cf. Meier, Schômaan et Lipsius, p. 676, note 530. 4 V. notamment Isae. De t. 4, p. 16. 6 Meier, Schûmann et Lipsius, p. 676. 7 Gneist, p. 435, 436 ; et 234. 2 Un petit bronze du Musée du Louvre représente le dieu avec la tète de chacal couronné d'un diadème, tenant de la main droite une torche et de la gauche une épée; De Longpérier, Bronzes antiques da Nus. du Louvre, n^ 537. 150. 3 Quand deux villes soumettent à l'arbitrage leurs contestations, chacune choisit des ni,l,xo,. (Scbæmann-Lipsius. Griech. Altert. Il (1901), p. 7). 4 heurs syndics sont choisis ordinairement dans leur tribu (Andoc. L. 1. ; Dent. versement des Trente; ils durèrent peu, à tout le moins de 398 à 38713. Leur juridiction s'étend sur tous les procès dans lesquels les biens d'un particulier sont revendiqués par l'État, et ceux dans lesquels un particulier revendique contre le lise ses biens confisqués [maulNASIAj; c'est à la pitié des syndics que fait appel celui qui prétend retirer des biens d'Ératon une somme de trois talents que son aïeul avait prêtée au condamné''; à une autre époque, ces contestations ont dû rentrer dans la compétence des Onze [HENDEEA]. Ces syndics tenaient des phylarques leur information contre les personnes qui avaient servi sous les Trente comme cavaliers et qu'un décret du peuple avait obligés de restituer la x%TbnXnatç à eux fournie par le trésor pour leur équipement16. Lorsqu'un dème attique ne recevait pas le loyer que lui (levait un de ses fermiers, celui-ci se voyait poursuivre devant l'assemblée des déliantes par le démarque, assisté de syndics". Nous ignorons leur mode de désignation et les conditions d'âge et de moralité auxquels ils étaient soumisf9, La sentence rendue, l'assemblée pouvait les récompenser de leur zèle dans la défense de ses intérêts, leur accorder les éloges et privilèges ordinaires'". Des auv~txot assistent aussi le démarque quand il défend le dème attaqué devant les héliastes [DÈMOS, p.86]. Il y avait à Sparte des abvôtxot, dont la qualité reste obscure; Boeckit inclinait à y voir des magistrats véritables et de haut rang, faisant office de juges AOrchomène, le mot prend un sens tout autre, celui d'•(yuot; le trésor public, asséché, avait été obligé d'emprunter ; des citoyens s'étaient portés garants sous ce non 2J. A l'époque romaine 22, le cuvôtroç est un avocat du peuple'', élu24 et envoyé devant l'Empereur ou le gouverneur de la province, pour plaider une cause où la ville est engagée '0; le sens s'est restreint' , et il est devenu un peu flottant En principe, le syndic s'oppose à l'ambassadeur (açsc oé;), qui ne fait qu'une visite d'étiquette, et aussi à l'Exbtxoç [EI1Dtholj, qui reste dans sa ville et sert d'avocat permanent devant les juges que le pouvoir central y envoie; le syndic, lui, désigné ad litet7m 27, va plaider au dehors 28 et peut recevoir souvent cette mission 29. Pratiquement, la distinction s'atténue ; te même personnage a d'ailleurspe-ut-être éténésltxo;, sans cesser d'être Ëxatxo;30; il ne serait même pas impossible que le sens eût changé de ville à ville 21. On retrouve Leipzig, [909, p. 405. 13 Meier-Selaen.nu, Der tel. Proeess, I, p. 124 ; ils étaient élus ou tirés au sort, ce point est controversé; Lys. XIX, 33. 14 Add. leur rôle (temporaire) dans l'neoc unraé (Meier. Schcmann, p, 310) et dans la Mediol. (930), V, p. 170) ; l'.eauehel, Op. cil. III. p. 73o. 16 Lys. XVI, 7; llarpoce. s. e. 17 Corp. inscr. Mt. II, 609, 1. 13 sq. r.8 B. Haussoullier, La rie nzuuici p. -20 Cog, i. gr. 1, p. 010. 2r. Daresle, Haussoullier, Reiuach, luser. jar. gr. I 499: ,aIe!c.-25 Ex. Cos'p. lucre. site. IlL 38 fà propos dé l'édit d'Hadrien sur les exportations d'huile); le sophiste Polémon est s. de 4nvrne dans une affaire concernant un temple (Philostr. V. soph. I, 25. 8). 26 Pourtant toute collectivité peut encore se faire représenter par un syndic (Gains, Dig. III, 4, 1, 1; Ulp. ibid. jurisconsultes tardifs flermogen. Dig. 1„ 4, 1. 2 Defensio cieitolis, id est, ut syndicus fiai; et Justinien (Nov. 15) traduit par iot,xo;, deésiisor ciuit$112. SYN 1.383 SYN yop(a'. Récemment, on a découvert en Syrie la mention d'un cw3txoç vou.zLov; c'est à tort qu'on a vu en lui un cheikh» reconnu vassal de l'Empire', car le nom qu'il porte (Théodoros) n'est pas arabe; c'est plutôt un Grec choisi comme porte-parole par une tribu, ou par son ethnarque ou stratège'. VICTOR CHAPOT.