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TIGILLUM SOROIt1Ui11. Ces deux mots, bizarrement associés, figurent dans la légende primitive de Rome pour désigner la localité de Rome où aurait été expié, par une cérémonie purificatoire, le meurtre, par le jeune Vorace, de sa soeur, après qu'il eut sauvé la ille en triomphant des Albains représentés par les trois Curiaces'. Tite-Live en fournit l'explication la plus simple, sans doute empruntée aux anciens annalistes. Lorsque le jeune Vorace eut été absous par le peuple,
malgré l'évidence de son crime [PAHRICIDIuSI, p. 338], le roi Tullus obligea le père, afin de laver la ville de toute souillure, de faire passer le fils, la tête voilée, sous une poutre qui avait été jetée par-dessus la ruelle où il avait versé le sang de sa sour2. Cette poutre, dans la suite, réunit deux autels, l'un en l'honneur du Juno b'ororia [JuNOSES, p. 691], l'autre en l'honneur de Janus Curiatius [JANIJS, p. 614], celui-ci rappelant à la fois la lutte de Rome contre Albe-la-Longue et l'institution des Curies romaines. C'est là que tous les ans, le 1" octobre, on continuait d'offrir le même sacrifce3. La poutre y subsistait encore au ne siècle de notre ère, comme le prouve la mention qui en est faite dans les Actes des Arvales4. Lorsque l'empereur Claude, qui était archéologue, s'occupa d'expier par des cérémonies publiques les scandales et le ché.tirnent de Messaline,'il excita les risées du public en rattachant ces cérémonies à l'antique tigillum sororiums. En ce qui concerne la coutume de passer sous une poutre pour conjurer le mauvais sort et corriger une influence funeste, on peut rappeler une pratique des anciens Germains qui, dans ce cas, passaient par la fente d'un arbre coupé en deux ou pénétraient en rampant dans des grottes souterraines ou des cavernes ouvertes au flanc d'un rochers. J. A. Nll.u.