Entrées proches
TRACTATOR. Masseur. Il est inutile de donner du massage une longue définition, depuis qu'il a été remis en honneur chez les peuples civilisés; on sait assez aujourd'hui quels services la thérapeutique peut en attendre, quand il est pratiqué avec méthode par des spécialistes bien préparés à leur triche. Les anciens, depuis le temps d'Alexandre au moins', ont connu ces auxiliaires de la médecine, auxquels on enseignait à « malaxer les articulations, à détendre les doigts» de leurs clients' ; un: poète a même, en termes heureux, dépeint le masseur occupé « à parcourir un corps avec un art agile et à promener sur tous les membres sa main savante 3 ».
C'est cette habileté, résultat d'une éducation technique, qui distingue avant tout le tractator du serviteur vulgaire, chargé de frotter d'huile les baigneurs ou les athlètes luxe' on], quoiqu'il y ait eu probablement des points de contact entre les deux professions [ALIPTESj. Le tractator opère à sec et il semble n'exercer son art ni dans les bains ni dans les palestres ; chose curieuse, on l'appelle parfois au milieu des festins, afin que le bienêtre qu'il procure s'ajoute à tous les plaisirs des sens ; on le voit alors mêlé aux mignons, aux eunuques, aux bouffons et à tout le personnel de la débauche'. Mais il est probable que ce raffinement, qui s'accorde mal avec les principes de l'hygiène, ne nous a été signalé que parce qu'il était exceptionnel : les Romains surtout, hostiles partradiLion à toute recherche dans les soins du corps, ont parlé avec mépris de ces masseurs affectés au service de la volupté 5. Il ne s'ensuit pas qu'ils aient méconnu les bienfaits du massage réellement hygiénique, pratiqué sous la surveillance du médecin. On a trouvé à Rome l'épitaphe d'un certain Xanthus, affranchi impérial, qui fut tractator de 'l'ibère et de Claude ; or ce même personnage a exercé aussi les fonctions de sous-préfet dans la flotte d'Alexandrie [CLAssls] Les femmes, comme aujourd'hui, excellaient dans cet art délicat, à cause de la légèreté et de la souplesse de leur doigté ; la tract atri.r donnait indifféremment ses soins aux deux sexes