Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article TRIPUS

TRIPUS (Toirauz). I. GISLCE. Le trépied grec est, comme son nom l'indique, un support à trois pieds soutenant un récipient, cratère ou i.éer,C [CRATER, LÉBfS]. Les Chaldéens et les Assyriens 'r nt t.; . TRI sieurs peintures, dont la plus célèbre est celle du vase dit d'Altamura'. Il est désigné par une inscription. Signalons aussi, sur les amphores panathénaïques, Triptolème assis et barbu, superposé à une mince colonnette; c'est le symbole ordinaire des archontes éponymes Pythodélès et Polyzalos 2. Triptolème figuré en laboureur, tenant le soc, ou sur le point de recevoir la charrue des mains de Déméter, est un sujet assez rare dansles monuments figurés Citons, pour le v' siècle, deux vases peints, l'un de style béotien à figures rouges, reproduit ici (fig. 7066)l'autre provenant de Cumes '. Un sarcophage et une monnaie de Sicile présentent aussi Triptolème avec la charrue'. Peut-on trouver, dans les images que nous a laissées l'antiquité, l'écho du drame mystique d'Éleusis, dont la mission de Triptolème et son départ sur le char attelé de serpents étaient la scène finale ? Nous le croyons. Le relief reproduit dans notre figure 7062 a été considéré comme imité librement de quelque épisode de ces spectacles nocturnes ELEUsINIA, p. 5'10. J'ai indiqué ailleurs qu'une Iivdrie de l'atelier de Meidias, figurant Triptolème et Eumolpos en présence des divinités éleusiniennes, présente ces personnages dans une perspective plafonnante et vus d'en bas Le peintre se serait inspiré du souvenir de drames athéniens fondés sur les mythes éleusiniens, cornmele Triptolème de Sophocle, ou peut-être des spectacles d'Éleusis eux-mêmes. Le char du héros, porté par le tréteau roulant de l'ekkyklème [El.hvILÈMA;, devait (fig. 2038) connaissaient cet objet (trépied en bronze fondu de Babylone ', trépieds des ruines de Ninive2), tandis que les Égyptiens semblent avoir employé de préférence le support à quatre pieds 3. Dès une époque reculée, le trépied a été connu en Grèce, en Asie Mineure et dans les îles ''.Selon la mode phénicienne, il était d'abord assez souvent à roulettes, comme nous le savons par les poèmes homériques, et comme en témoignent les restes d'un trépied très primitif retrouvé en Italie On distingue deux sortes de trépieds : 1 n Les trépieds à récipient mobile, lébès ou cratère posé sur un cercle horizontal qui couronne les pieds (fig. 7067) '. Ils paraissent étre d'origine ionienne, dérivant des trépieds assyriens que les Grecs ont dll imiter par l'intermédiaire de l'Ionie, et se rapprochent beaucoup des trépieds étrusques. Les poignées, quand il y en avait, étaien t mobiles dans des bélières (fig. 7069). Les pieds, habituellement terminés en griffes de lion et offrant parfois, à la partie supérieure, l'aspect d'un chapiteau (fig. 7067), étaient quelquefois verticaux, mais le plus souvent s'inclinaient vers l'extérieur, de sorte que l'appareil avait un aspect plus ou moins pyramidal 7. 2° Les trépieds dont la cuve était toujours un lébès cloué aux pieds, et que l'on appelle doriens ou gréco-européens, par opposirtion à ceux de la catégorie précédente (gréco-ioniens). Ils remontaient à la plus haute antiquité; un très curieux spécimen provient de Mycènes. .1 la cuve étaient fixées des poignées (2p(77olo7 a1T(16VT"ui) 8, avec lesquelles on transportait l'ustensile. Les pieds étaient ordinairement coupés 'en bas par une section nette, posée à même sur le sol, mais ils se terminaient aussi en griffes de lion. Leur direction était verticale, ou même obliquait légèrement vers l'intérieur TITI 475 T M Les pieds étaient soit indépendants, soit reliés entre eux par des tiges horizontales, circulaires, obliques, entre-croisées. Le bassin, dans les trépieds à cuve clouée, s'arrondissait inférieurement suivant une ligne circulaire, plus ou moins accentuée ; il était très peu profond dans les trépieds choragiques. Il pouvait être fermé par un couvercle plat ou bombé, et avait quelquefois un col assez surélevé et d'un profil concave (monnaies de Crotone). Les anses des trépieds doriens étaient droites, et dépassaient le ):l,(; de toute leur hauteur (non originairement, comme le prouve le trépied de Mycènes, où elles sont horizontales). Elles étaient au nombre de deux ou de trois (toujours dans les trépieds choragiques). Une colonne médiane allait parfois de la cuve au sol et donnait plus de stabilité à l'appareil; elle n'existait que dans les trépieds du type dorien, et particulièrement dans les trépieds choragiques'. La décoration variait beaucoup, tantôt très simple, tantôt fort riche (série ionienne), empruntant ses motifs au décor géométrique, au règne animal ou végétal, à la mythologie 2. Certains trépieds étaient, entre les pieds ou sous le ?,éôrlc, ornés de statuettes 3. Des bas-reliefs occupaient parfois l'espace intermédiaire entre les pieds 4. Il arrivait même que des caryatides, remplaçant les pieds et groupées autour de la colonne médiane, supportaient le bassin (danseuses de Delphes, trépieds de Corinthe, dont les caryatides sont debout sur des lions couchés (fig. 7068), d'Olympie, de Camarina) Les trépieds étaient généralement en bronze'. Mais il y en avait de cuivre', de pierre8, de bois 9, de céramique 10 (avec ou sans applications de métal), d'or, d'argent''. Les dimensions étaient très variables, depuis les petits trépieds, Tptnoô(cxoc, tré pieds-miniatures ou bassins portés par des pieds très courts (fig. 70G9) 12, jusqu'aux grands trépieds (2 à 3 m.), élevés par les chorèges vainqueurs 13 et aux trépieds monumentaux (4 à 5 m.), consacrés en souvenir de victoires remportées sur l'ennemi 14 D'après les définitions des auteurs etd'après les monuments, on distingue : a) le trépied du temple de Delphes, sur lequel vaticinait la Pythie : N.xvtcx6, ~e7~tx65, ou 7oncrb; Tp:aouÿ; néanmoins on trouve parfois les épithètes de ôz),tptx(5; et 7tu(nxd; appliquées aux trépieds votifs l' ; b) les trépieds d'usage courant; c) les trépieds agonistiques et votifs, dont les trépieds choragiques constituent une classe importante ; d) les tables à trois pieds, que nous n'étudierons point ici (Tpx7te; T(77 de;, ou simplement Tpiétode;, ôs) xxi To 7L6~xt = niensae del Trépied delplaique. Le trépied était l'attribut d'Apollon, dieu prophétique de Delphes, dont il était aussi l'ex-voto préféré A ce Litre, il servait d'armoiries à la ville de Delphes 1', et figurait souvent sur des monnaies. Il était, par exemple, le symbole ordinaire des monnaies de Crotone, attestant la protection d'Apollon sur une colonie dont il avait ordonné le départ". Des trépieds, gravés sur la roche ou rivés au sol, marquaient les limites du territoire sacré de Delphes 20. Les cultes de Gaea, de Thémis, de Poseidon, de Dionysos avaient précédé à Délphes celui d'Apollon [sEPTFR10N, p. 1207]'', et pour cette raison, bien que le trépied appartînt en propre à Apollon, les écrivains et les artistes commirent parfois des confusions, en considérant à tort Thémis comme une Pythie, et en la faisant asseoir sur le trépied (fig. 14245) 22 Celui-ci ne faisait pas davantage partie du culte de Dionysos, bien que, suivant le scholiaste de Pindare, « Dionysos fût le premier qui y monta pour révéler l'avenir » 23. Mais une union étroite s'étant produite entre les deux cultes de Dionysos et d'Apollon, la Pythie, Bacchante de Dionysos, devint, au service d'Apollon, un instrument de révélation [DlytNATlo, p. 311-313]. a Au fond de la crevasse sombre, ouverte par une main divine dans le sein de la 'l'erre, bouillonne l'eau versée par les Nymphes, toute chargée d'exhalaisons enivrantes. Au-dessus se dresse le trépied d'Apollon, emblème du feu, qui subtilise ces émanations ales transforme en intelligence; surie trépied râle la Bacchante » 24 (fig. 7070) 20 Quant à Apollon, lorsqu'il était censé prophétiser lui TRI -476TRI même, il s'asseyait sur l'i4 a),ô; (fig. 5402, 5406), symbole de Zeus, dont on le considérait comme l'interprète'. Les artistes, il est vrai, n'établissaient pas toujours cette distinction'. On voit Apollon lui-même assis sur son trépied dans certaines peintures de vases (fig. 370). Parmi les légendes se rapportant au trépied mantique, la plus célèbre, celle du rapt du trépied par Iléraklès, expression mythique de la lutte que se livrèrent, chez les Doriens, les cultes d'Apollon et d'IIéraklès, est représentée sur un grand nombre de monuments figurés (fig. 376, 1901, 3784?); elle l'était dans le temple même, sur le fronton du trésor des Cnidiens Un bas-relief du musée de Dresde nous montre la consécration du trépied après la reprise de l'objet sacré par Apollon 4 (fig. 1900). Le trépied mantique, qui se trouvait dans l'adyton du temple (fig. 5427), apparaît partout comme ayant la forme d'un trépied dorien à cuve. Néanmoins on a douté que telle fût bien sa forme, et on a pensé que les artistes lui avaient donné, d'une facon erronée et par analogie, l'aspect du trépied ordinaire. Il était, en effet, essentiellement un siège, et un trépied à cuve eût été un siège fort incommode, la cuve étant d'ailleurs parfaitement inutile. Wieseler croit qu'il était plutôt une sorte de Tpnsx To:nouç qu'un trépied proprement dit ; car, selon lui, les Romains voyaient dans le trépied de Delphes le premier modèle de la niensa delphica 6 [AIENsA]. Des écrivains et lexicographes anciens désignent les différentes parties de cet appareil par les termes de il;yd,ç, lieu à de longues discussions et ne peuvent fournir aucune certitude. En s'en tenant aux vraisemblances, on doit considérer le trépied de Delphes comme un appareil soutenant un siège ou support plat, qui était l'D.uoç, appelé aussi x )1û; parce qu'il était circulaire. Cet ~au.oç ou xdx),oç pouvait être, si le trépied avait un bassin (aMrç, x,mv, cortina), le couvercle de ce bassin, constituant le siège ou supportant le siège de la Pythie10. En tout ras, le trépied delphique devait être aménagé de façon àservirde siège, et la prophétesse, sans nul doute, ne s'asseyait pas directement sur le )té triç, comme on le conclurait à tort de certaines représentations''. Y avait-il d'autres méthodes divinatoires que la consultation de la Pythie? Quelques auteurs parlent d'un bassin d'amulettes, boîte analogue à celle des sorts de Dodone, que l'on plaçait sur le trépied''. A l'époque impériale tout au moins, on faisait sans doute virer le trépied, dont un écrivain ,lit, par hyperbole, qu'il tournait au souffle du dieu". Parmi les trépieds votifs dont on avait fait don au temple d'Apollon, l'un, celui d'un certain Glaucon de Chios, lorsqu'il était frappé, rendait le son d'une lyre". De même, à Dodone, il y avait un bassin dont le son fatidique donnait la réponse 'de l'oracle. Selon quelques auteurs, ce n'était même pas un seul bassin, ruais plusieurs trépieds ou bassins de bronze suspendus qui rendaient des sons en se touchant les uns les autres 15 Le trépied mantique, du temps d'Euripide et d'Aristophane, était d'or, c'est-à-dire vraisemblablement de bois recouvert de plaques d'or ". Plus tard, il fut d'airain',, Selon des auteurs de basse époque, il aurait été recouvert de la peau du serpent Python; mais c'est là une pure invention 18. Les monuments figurés nous montrent d'ailleurs souvent le serpent se dressant devant le trépied apollinien ou s'enroulant autour de lui 19, et cet animal apparaît parfois comme motif de décoration des autres trépieds"°. L'(c,anç :o31PIIALOS], qui se trouvait dans le temple de Delphes près du trépied mantique, est souvent, sur les monuments figurés, représenté à côté de lui (fig. 5427) ou sous lui (fig. 5402) 21. En dehors du trépied delphique, cet ustensile a naturellement dans tous les temples, pour les cérémonies religieuses, une place importante. Comme la Pythie, les Sibylles usaient du trépied mantique (fig. 6391). Trépieds d'usage courant. Les anciens distinguaient deux sortes de trépieds : ceux qui portaient un bassin au-dessus des flammes, et ceux qui n'étaient jamais exposés au contact de la flamme. Les premiers s'appelaient E(1.77Upot ou Ëu.rupA`,6-xt "'. Sur un feu à haute flamme, on plaçait un appareil de dimensions plus élevées, sur un feu de charbon un appareil plus bas 23. Le fixe ou mobile, était habituellement assez profond (LI Bés]. On y faisait chauffer les liquides ou cuire les viandes, soit pour les usages domestiques, soit pour les repas sacrés ou sacrifices religieux 2'". Ceux oh l'on chauffait l'eau s'appelaient spéciale ment nouTpo/dot "6. N ous voyons l'image d'un trépied 'u.7tuooç sur une amphore archaïque avec le sujet de Médée rajeunissant le bélier. C'est un trépied assez bas, rappelant ceux du groupe grécoionien ; entre les pieds est allumé le feu, dont les flammes lèchent le fond du vase (hg. 4780)26. lin appareil très analogue est dessiné sur un lécythe du musée de Leyde, représentant un enfant debout dans un chaudron, sur un trépied, entre quatre personnages". On en voit TRI -711.77TRI également un semblable sur une monnaie d'Athènes'. Dans les trépieds non exposés à la flamme (â tuoot) on versait des liquides, vin, eau chaude ou froide, destinés au banquet (fig. 1693) Un Silène, qui puise un liquide, probablement du vin, dans le cratère placé sur un trépied 3 (fig. 7071). se sert à cet effet d'un petit vase, lequel avait pour support un cercle ou anneau soutenu par trois tiges obliques, partant de l'extrémité inférieure des pieds et se trouvant sous le Me ,,, comme le prouvent des trépieds d'Athènes, de Chypre (fig. 7076), etc... 4. Dans les temples, des trépieds «input contenaient l'eau lustrale 5 ; les tré pieds en pierre, à caryatides soutenant le bassin (fig. 7068), avaient, semblet-il, cette desti nation e. On employait les trépieds dans le culte funéraire, notamment dans les repas funèbres; des bas-reliefs nous montrent de jeunes garçons puisant, en cette occasion, du vin avec une cruelle dans un cratère, lequel est placé sur un trépied recouvert d'une draperie 7. Comme, pour cette raison ou pour d'autres, ils pouvaient être utilisés dans le culte funéraire, on en trouvait habituellement dans les tombes ou près des tombes, à la décoration desquelles ils contribuaient'. Les petits trépieds, sur lesquels étaient les fruits et les aliments que l'on offrait aux morts, rentrent plutôt dans la catégorie des -rp77sr,rit que dans celle des trépieds proprement dits'. Des monnaies nous montrent des trépieds dont le ),€.•r,ç, fermé par un couvercle, porte un objet carré qui parait être une urne1e. Le lébès d'un trépied, représenté sur un bas-relief, est surmonté d'un objet carré où l'on a voulu voir un petit autel ; sur cet objet sont placés des fruits, probablement une offrande religieuse ". Il semble donc que le trépied, quand le ),€6v,ç était fermé par un couvercle plat, pouvait être employé comme table à offrande ou comme autel. En ce cas, le a=0rt, devenait même inutile, comme nous le voyons par l'exemple d'une monnaie : l'appareil, que sa forme apparente aux trépieds proprement dits et non aux rpx~e~at est simplement recouvert d'une tablette, sur laquelle il semble qu'une flamme est allumée ; il sert de petit autel pour le feu du sacrifice". Nous retrouverons chez les Romains cet usage du trépied comme autel portatif de sacrifice. Il avait déjà en Orient cette destination 13. Il faut signaler une catégorie de Tpt7iv;' axot, de forme très particulière. L'un des spécimens de cette série est un appareil (haut. 0 m. 11) de bronze, portant un vase rond, du genre du cothôn, avec deux anneaux latéraux. Le haut du vase est en bronze, le fond en fer, ce qui prouve que l'objet était destiné à recevoir des charbons ardents ; vu sa petitesse, la seule supposition possible, c'est que c'était un brûle-parfums. De petits trépieds en céramique, analogues, avaient le même usage. Ils étaient donc une variété du Buu.txc-ijptov [rn;BIBULDu]. Le trépied enfin faisait partie du mobilier de toilette. On voit sur un vase peint deux femmes nues, accroupies auprès d'un bassin posé sur un trépied, et procédant à leur toilette 13 (cf. le brigand Skyron forçait les passants à lui laver les pieds , fig. 688'x) 15 Trépieds ago ni.stiques et votifs.L'usage, dès une antiquité reculée, fut de donner en récompense aux vainqueurs dans les jeux des objets de bronze (considéré alors comme un métal précieux) 11, et entre autres des trépieds qu'ils gardaient comme objets pratiques ou décoratifs, ou encore qu'ils consacraient aux dieux 18. Cet usage explique qu'un très grand nombre de trépieds aient été retrouvés dans certains temples et certaines localités, comme Delphes et Olympie. Ils étaient attribués en prix : 1°Dans les courses de chars, dès l'époque homérique. Le célèbre vase François représente la course des chars aux funérailles de Patrocle l9. Près de l'un de ces chars est un trépied. Un autre vase représente une course de 7111 47S six quadriges, en présence de trois juges du concours, devant lesquels sont les trois trépieds offerts en prix' (fig. 7072 . Le prix d'une course de chars, figurée sur un sarcophage, était un lébès placé sur une colonne 2. Il faut voir une allusion à la victoire du concurrent dans la scène représentant une Aurore ou une Victoire conduisant un quadrige près d'un trépied posé sur une colonnette (fig. 7073,'. 20 Dans les courses de chevaux. Un vainqueur à la course hippique est entre un porteur du trépied et un héraut, lequel annonce: « Le cheval de Dusiknètos est victorieux n (fi g.2720) 4. Sur un vase très archaïque du musée d'Athènes, on voit un jeune cavalier se diriger vers un haut trépied, dans le bassin duquel est dressé un rameau surmonté d'un bouquet de trois feuilles; il tient lui-même à la main deux rameaux (fig. 7074). C'est le vainqueur, honoré de la phyllobolie, qui consacre les deux prix qu'il a remportés, le rameau et le trépied 5. Un monument important, représentant un sujet analogue (cavalier s'avançant vers un trépied), est la base de Bryaxis ". 3° Dans la course à pied CURSUS, fig. 2231]', 4° Dans les jeux de la palestre, le pugilat, les luttes athlétiques (vase de bronze gallo-romain, mais représentant le sujet grec des jeux de la palestre : athlètes, lutteurs, coureurs, et un trépied au-dessus duquel est une couronne 8 vases représentant un athlète vainqueur emportant le trépied 9, des pugilistes se battant près d'un trépied, etc... 10). 5° Dans les concours musicaux et poétiques (fig. 1339) (trépieds gagnés par Ilésiode", par Simonide par le rhapsode Terpsiclès 13, par le joueur de flûte 1kembrotos74 ; tesson représentant un musicien qui joue de la double flûte devant le trépied 15). 6° Dans les concours de danse (coupe décorée à l'extérieur d'une rangée de trépieds, à l'intérieur d'un chœur d'hommes et de femmes, en souvenir d'une danse exécutée le jour d'une grande fête religieuse, probablement d'une fête funéraire 1°; vase représentant deux danseurs, entre lesquels est un trépied" ; danse exécutée devant le trépied" ; trépieds consacrés par un chœur satyrique : fig. 1426). 7° Parfois dans des concours plus rares et plus spé ciaux, comme les concours de magiciens (Tst7n).'arogagné parle magicien Philon, vi° s av. J.-C.) 19. Le trépied fut proposé comme prix dans ces différents concours, jusque vers la deuxième moitié du ve siècle av. J.-C. Plus tard, il ne fut presque plus en usage dans les concours entre individus. Mais il resta le prix proposé, là oit de grandes corporations concouraient ensemble, par exemple dans les concours des choeurs des tribus athéniennes (trépied choragique) 20. Il était consacré par le vainqueur à des divinités. Les documents nous font connaître des offrandes dans des temples de DélosL1, d'Isménion 22, de Messènef3, des dédicaces à l'lléraklès thébain 2:, au Zeus 1Na.ios de Dodone", au Zeus d'Olympie, à l'Apollon de Delphes, etc. 2ti. Originairement, le trépied n'avait pas de rapport avec Apollon; plus tard seulement, parce qu'un objet semblable servait de siège à la Pythie, il prit une place très importante dans le culte apollinien, et devint l'ex voto préféré d'Apollon, tandis qu'il fut de moins en moins employé comme offrande aux autres divinités 2i. Pour le consacrer, on le décorait de branches de fleurs, de feuilles, de couronnes, de bandelettes(fig. 7074, 7081)26 ; une couronne dentelée qui reposait sur les anses et que l'on voit fréquemment sur des monuments figurés, représentant des trépieds anathdmathiques et choragiques, s'appelait ar'svr', 2°(fig. 21429, Nikè se disposant à mettre la at5W7)0 sur un trépied). Des inscriptions nous prouvent que le dédicant inscrivait son nom, soit sur le bord du bassin, soit sur un des pieds 30. Dans certaines circonstances importantes de la vie nationale, on offrait aussi des trépieds aux dieux. C'est le cas pour le trépied monumental qui fut consacré à l'Apollon de Delphes après la bataille de Platées, et dont lers était soutenu au milieu par un serpent de bronze, sur les replis duquel étaient gravés les noms des villes grecques". La belle colonne florale deDelphes devait supporter aussi un trépied de métal, auquel s'adossaient les trois danseusesfaisantofticedeCaryatides:5(cf.lafig 1794 , Trépied choragique. Le trépied était le prix proposé par l'htat athénien aux choeurs dithyrambiques des tribus concourant dans les fétes des Dionysies et des Thargélies [cuonnoIA, CltOIIUS, CVCLICL'S CuoRcs, DITIlYIIAMISU1, nu-mstA]. Une institution analogue existait dans d'autres régions du monde grec : ainsi à Délos et à Rhodes 30. Le chorège, chef du choeur, consacrait le prix en souvenir de la victoire remportée [CIIOREGIA1. Il ne semble pas que les trépieds aient jamais été donnés aux choeurs lyriques des autres fêtes; ils n'étaient pas don TRI 479 Tlll nés non plus aux choeurs scéniques '. N'étant pas destinés à dédommager matériellement le vainqueur, ils convenaient comme présents à consacrer et pouvant être employés au culte du dieu de la fête. On peut considérer l'institution du trépied choragique comme contemporaine de l'établissement des chœurs des tribus, qui fit partie de la réforme de Clisthène 2. A l'époque de l'agonothésie, la consécration du trépied passa du chorège à l'agonothète, lequel exerçait aussi la fonction de la remise du trépied, qui, à une époque antérieure, appartenait au premier archonte'. On ne possède pas de témoignage du deuxième et du premier siècles sur la coutume de consacrer le trépied ; il n'y eut plus alors de chanteurs volontaires, mais seulement des chanteurs de profession, pour lesquels ce prix, honorifique et religieux, n'aurait plus eu de signification Au commencement de l'ère chrétienne, alors qu'on essaya de restaurer l'ancien État athénien et de rendre quelque vie aux institutions du passé, on rétablit les concours choraux : nous retrouvons alors le trépied comme prix et comme objet de consécration Les trépieds choragiques étaient de bronze. Leur bassin, très peu convexe, n'avait évidemment pas une destination pratique. Leur mesure, variable suivant les époques (entre d m. et 3 m.50 environ), était, semble-t-il, fixée par la loi 6. Ils étaient élevés sur des bases dont un certain nombre ont été retrouvées, et dont les formes étaient différentes: plaque quadrangulaire' ; base quadrangulaire à deux ou trois marches" ; base à trois côtés, avec les parois des côtés concaves et les angles coupés, la mieux appropriée à la forme du trépied ; base circulaire et colonne, employée spécialement, semble-t-il, à l'époque classique pour les trépieds obtenus aux Thargélies t°. L'inscriptionqui rappelait le nom du chorège, son choeur, sa tribu, le to?0'iu er.21o; et l'aû),rirc, était gravée sur cette base, laquelle était parfois décorée de sculptures. Une base, qu'on a attribuée à Praxitèle, représente Dionysos et deux Victoires"; une autre 13 représente Dionysos tenant un thyrse et un canthare, une Nikè, et une femme ailée tenant une coupe. Les chorèges, par amour-propre, apportaient tous leurs soins et tout leur zèle à la consécration du trépied, qui était faite à leurs frais et avait un caractère officiel. On éleva, d'abord le trépied sur une base simple, dans le sanctuaire approprié, Dionysion ou Pythion" ; mais, à partir du ive siècle, le iéuoso du dieu de la fête ne suffit plus aux chorèges; le désir d'exposer l'âvâ0-r,µa dans un lieu très en vue les poussa à choisir d'autres emplacements, dans le voisinage du sanctuaire ou du théâtre, par exemple les rochers au-dessus du théâtre ". I1 faut signaler aussi la consécration de trépieds sur l'Acropole 1f. Dans la seconde moitié du ive siècle, alors que s'introduisit la coutume de construire un édifice spécial pour le trépied, on éleva toute une série de constructions en forme de temple. Le plus anciennement connu de ces monuments est celui de Lysicrate (:135/34 av. J.-C), qui était dans la rue des trépieds t7, ainsi nominée à cause du grand nombre de trépieds qui y étaient exposés, et allant du Propylon du temple de Dionysos vers le Prytanée'". Ce monument (fig. 6868) se composait d'une base carrée, supportant un édifice rond avec des colonnes cannelées à chapiteaux corinthiens, surmontées d'une frise (fig. 688). Dans les entre-colonnements, des plaques de marbre étaient décorées de trépieds en relief (fig. 2703). Le toit de l'édifice supportait un fleuron servant de base au trépied (fig. 80 et 6868). Une inscription célébrait la victoire de Lysicrate (fig. 688) ". D'autres édifices avaient la forme de petits temples doriques, dont la niche recevait le trépied (monuments : de Nikias, appuyé contre la paroi de roche, au-dessus du théâtre 20, de Thrasyllos, construit en façade d'une grotte, au même endroit91). Les chorèges ne commémoraient pas seulement leur victoire par l'érection du trépied, vriM-r;p,x public, mais aussi par des ex-votos particuliers, par exemple des bas-reliefs rappelant leur activité choragique et portant une reproduction du trépied 27. Sur un de ces bas-reliefs, le vainqueur est vêtu d'un long himation ; près de lui, un petit satyre barbu place sur une base à deux degrés un grand trépied (serviteur de Dionysos occupé à l'érection de l'objet consacré) 23. Une autre catégorie d'exvotos était, ainsi qu'on l'a supposé, constituée par des tableaux, r.(vxxe„ rappelant le sujet du dithyrambe exécuté 2«. De ces tableaux se seraient inspirés les céramistes qui fabriquèrent des vases où sont représentées des scènes mythologiques et légendaires, et où figurent des trépieds (fig. 921, 2367).On ne peut expliquer la présence des trépieds sur ces vases qu'en admettant qu'ils sont « une estampille indiquant que le sujet avait fait l'objet du dithyrambe » 25. Apollon et Marsyas 26, Thésée chez Amphitrite 21, Dionysos et Ariane 2d, Créon et Créuse au secours de laquelle s'élance Ilippotès 29, la chasse du roi de perse 30, des scènes tirées de la légende d'Apollon et de Dionysos, d'Apollon et d'Héraklès 31, tels sont quelques-uns des sujets auxquels sont associés des trépieds. Les vases en question, de même que ceux où est représenté le sacrifice du taureau après la victoire ou la consécration du trépied, servaient dans les fêtes et les banquets qui suivaient les concours. Le trépied choragique figurait aussi sur des marques de théâtre Le chorège, pour embellir son trépied, le faisait par TRI 480 TRI fois dorer ou argenter ', l'ornait de statuettes placées au bord du bassin, ou de statuettes et de bas-reliefs entre les pieds'. Des artistes célèbres avaient décoré des trépieds 3. Un certain nombre de monuments, vases et basreliefs, nous renseignent sur l'érection et la consécration du trépied choragique. Les principales scènes sont les suivantes. Une Nikè symbolique vole devant un trépied qu'elle s'apprête à orner d'une bandelette 4 ; une autre se dispose à le parer de la cre;fixv-r1 5 ; une autre encore apporte une libation au trépied gagné par la tribu Akamantis et par le chorège Glaucon (fig. f422) fi. Ailleurs, c'est une colonne sur laquelle une Nikè volante dépose un trépied ; à gauche, un homme barbu prend dans un plateau, que lui présente un enfant, des objets qu'il va placer sur l'autel pour le sacrifice célébré en l'honneur d'une fête musicale apollinienne (fig. 1331) A côté de l'érection et de la décoration du trépied, ce sont les apprêts du sacrifice des boeufs (fig. 705, 2428, 2429) 8. Une ligure ailée, symbolisant porte un trépied avec une couronne Un homme (probablement le magistrat chargé de remettre le prix) ou une Nikè ailée remet un trépied à une femme personnifiant la tribu victorieuse 10 IL ÉTnuni . Tous les trépieds étrusques ont été retrouvés dans des tombes. On en peut donner deux raisons: en premier lieu, ces ustensiles servaient dans le culte funèbre ; en second lieu, les dimensions spacieuses des chambres funéraires étrusques permettaient d'y mettre des objets mobiliers en grand nombre et de dimensions importantes. Il existe de grandes différences entre les trépieds étrusques, pour la taille, la forme, l'ornementation. Notons toutefois, en ce qui concerne le schéma général, que leurs pieds sont presque toujours inclinés vers l'extérieur, ce qui leur donne un aspect pyramidal; sous ce rapport, comme sous celui de la décoration, ils se rapprochent singulièrement des trépieds grecs de la série gréco-ionienne. Ils en sont même peut-être les plus beaux et les plus intéressants spécimens, si l'on admet, ce qui est plus que vraisemblable, que non seulement ils dérivent de modèles grecs, mais qu'ils ont été soit importés des pays grecs, soit exécutés en Étrurie par des ouvriers grecs. Le trépied, chez les Étrusques, semble avoir été parfois une table à libations. C'estàcet, usage que servait, croyonsnous, un petit trépiedsupportant une tablette ronde attenante aux pieds, et très légèrement creusée au milieu ". Un trépied de bronze (fig. 2789), dont la tablette circulaire est également creusée au milieu, est décoré extérieurement d'anneaux mobiles, et porte à droite et à gauche deux patères, dans lesquelles furent retrouvés des noyaux, probablement les restes d'une offrande funéraire". D'une tombe de Vulci provient un petit bassin hémisphérique de bronze, monté sur trois pieds (deux fois coudés dans leur partie supérieure et à la base) qui s'attachent sous le rebord au moyen de clous. On y a trouvé des os d'animal (de chèvre probablement), ce qui s'explique par l'usage de déposer des aliments dans les tombes '•'. Dans un autre support de style archaïque, les pieds coudés sont décorés de statuettes de cavaliers (fig. 2793). Les trépieds €urtupot étaient connus en Étrurie comme en Grèce. Citons comme spécimen un petit trépied, haut de 0 m. 50 et portant un cercle de fer, qui servait sans doute à soutenir audessus du feu le chaudron mobile de bronze trouvé dans la même tombe". Les trépieds x7tupot, dans lesquels étaient versés et mélangés les liquides, supportaient un récipient de bronze, parfois attenant à l'appareil, mais le plus souvent mobile. De leur extrémité inférieure partaient trois Liges obliques qui se réunissaient en bas ou à mi-hauteur de l'appareil, pour soutenir un anneau où l'on plaçait un plat ou un vase, avec lequel on puisait ou versait le liquide dans le lébès. Telle est, par exemple, la disposition du beau trépied de la Garenne, trouvé en France et décoré de têtes de grillons saillantes (fig. 7075) et d'un trépied de Falerii (fig. 7076). Un autre trépied, découvert à Falerii, avait un lébès contenant une eenochoé et un cyathos. Des avec le vase à puiser. cyathoi étaient probablement suspendus à de petits crochets, qui sont parfois attenants aux pieds de l'appareil ou au récipient". Des trépieds, qui servaient de réchauds, constituent une série spéciale aux fouilles étrusques. Les pieds sont composés de deux branches divergentes et arrondies en forme d'arcade vers la partie supérieure, et d'une tige verticale qui les sépare. Ils sont inférieurement reliés entre eux par le moyen de trois tiges horizontales qui, partant du même plan de section, s'unissent au milieu avec un anneau intérieur et équidistant des trois pieds". Un cylindre à fortes moulures, qui avait un fond aujourd'hui disparu, surmontait l'appareil. Tandis que le cylindre était de bronze, ce fond était de fer, comme on peut s'en rendre compte d'après les traces subsistant dans certains exemplaires ", et d'après un trépied provenant de Durkheim, dont la plaque de fond s'ouvrait au moyen d'une soupape, tandis que le cylindre était TRI 481 TRI recouvert d'une grille, sur laquelle on plaçait un grand vase (celui qui a été retrouvé avec le trépied) '. Comme on le voit, l'appareil lui-même servait de foyer. Le feu était allumé dans le récipient cylindrique, et par la soupape on vidait les cendres et le charbon. La décoration était très variée et très riche ( fig. 7078 et fig. 7079). Des figures étaient disposées autour du cylindre, au-dessus de l'arcade formée par les branches divergentes, au sommet des tiges qui les séparaient. C'étaient des scènes mythologiques; on y a reconnu des épisodes des lé gendes d'Hercule, d'Hermès, de Persée, des Dioscures, etc. Des palmettes, des oiseaux, des chevaux, des panthères, des bêtes sauvages dévorant des taureaux ou d'autres animaux, des sphinx, des griffons (symbole apollinien) entraient aussi dans la compo t-t re sition comme motifs de décora Fia. 7077. Trépied àgrillage taon. Des tortues, des grenouilles étaient parfois sculptées sous les pieds, qui se terminaient en griffes de lion. Des Silènes, des lionceaux, des oiseaux ornaient l'anneau intérieur qui était à la base du trépied 2. Trois trépieds, récemment trouvés dans les environs de Pérouse, constituent un groupe fort curieux. Leur forme est analogue à celle des précédents. i.e cylindre à moulures qui les surmonte supporte un lébès très bombé, décoré à son extrémité supérieure de statuettes de guerrier, de sphinx ou autres figures. Ce qu'ils ont de particulier, ce sont les plaques ornées de bas-reliefs(fig. 7080) (scènesmythologiques : Bellérophon et la Chimère, Persée et laGorgone, Pélée et Thétis, Héraklès et le lion de Némée, etc.), qui occupent l'espace intermédiaire entre les pieds'. Il semble qu'ils n'aient été que des objets décoratifs. IN. III. Rom. Les monnaies et les bas-reliefs nous font connaître un trépied analogue à celui des Grecs : pieds droits soutenant un lébès (cortina), recouvert ou non d'un couvercle bombé'. Voici, par exemple°, un trépied modelé en relief sur un vase romain, qui rappelle le trépied grec : le lébès est, par-dessous, travaillé en forme de coquille; les anses sont figurées entre dei sphinx surmontant les pieds; sur le rebord de l'appareil, une couronne en forme de guirlande (large croLxvrl) (fig. 7081). Souvent les pieds, quand le trépied est ouvragé, sont ornés de guirlandes de feuilles ou de fleurs, et ont la forme de colonnes à chapiteau '. Des masques surmontent aussi les pieds ou décorent le lébès qui est soit cloué à l'extrémité supérieure des pieds 8, soit enfoncé profondément entre eux et reposant sur une plaque horizontale qui traverse l'appareil par le milieu', soit mobile et suspendu par les oreilles à un crochet, placé derrière un fleuron, d'où émerge le masque ou le buste couronnant le pied'''. Les pieds, au lieu d'être droits, ont quelquefois une direction oblique. A côté du trépied à cuve, il faut signaler le trépied à tablette, qui se rapproche de la mensa, mais qui, à cause de sa forme étroite et haute, est plutôt un trépied proprement dit qu'une mense à trois pieds. Il faut ranger dans cette catégorie le trépied d'une peinture murale de Pompéi, de forme très curieuse: sur la tablette est un petit objet(cassolette?), et, au-dessous,l'appareil al'apparence d'un cône renversé" (fig. 7082). Signalons aussi le haut trépied, d'une ornementation si élégante, décoré de sphinx, qui provient du temple d'Isis. On le représente généralement comme surmonté d'un cylindre, ce qui l'appar e n t Brait aux trépieds étrusques; mais ce cylindre est, semble t-il, une adjonction moderne ; une plaque ronde surmontait anciennement l'appareil 12 (fig. 7083). Une forme particulière est celle du trépied pliant, dont les trois tiges pouvaient être appliquées les 61 qui lui-même environnait la partie inférieure d'un buste de femme; les trois bustes, qui semblent ètre ceux de Bacchantes, portaient, par derrière, des épaulements rectangulaires destinés à recevoir et à retenir la cuve de bronze » Le système pliant a été fort employé, semble-t-il, pour les trépieds à tablette et pour les mensae proprement dites 2 [MENSA]. Le trépied était l'emblème du quindécemvirat. Il figure à ce titre sur les monnaies (fig. 2b93), quel i-s quefois surmonté du praefericu Fig. 7082. Trépied pue., symbole des rites sacrés que le quindécemvir devait accomplir'. On s'en servait dans le culte public ou privé, comme d'autel à offrandes ou à libations (fig. 2591), qu'il fût muni d'une cuve, à l'instar du trépied grec, ou seulement d'une tablette comme le prouve un basrelief représentant une scène de sacrifice : sur la tablette du trépied, qui occupe le milieu du bas-relief, sont des fruits. A droite, le victimaire amène le taureau; à gauche le prêtre étend une patère audessus du trépied' (cf. aussi fig. 487`2, (3685). Ailleurs, un personnage, sans doute un magistrat, fait de même une libation sur le trépied 6. Ailleurs encore, c'est un jeune Romain qui fait avec une patère une libation au-dessus de fruits placés sur un trépied oit brûle une flamme, (levant un temple 7. C'est aussi la repré sentation, très fréquente sur les peintures murales de Pompéi, du genius familiaris avec sa corne d'abondance et une patère, qu'il tient audussus du trépied domestique pour faire une libations. Le trépied forme, avec la patère et le simpulum, le mobilier indispensable du sacrifice (fig. 5522). On voit, sur des peintures ou des bas-reliefs, des personnages puisant ou versant un liquide dans le bassin du trépied, et se servant à cet effet d'un petit vase 9, TRI 482 TRI unes contre les autres. L'un d'eux est décrit ainsi, d'après d'anciennes gravures: « Chacun des montants était formé d'une colonne cylindrique, terminée an sommet par une sorte de quart-de-rond dorique, d'où Les trépieds jouaient leur rôle dans la magie [SIACIA] lo Pour la consultation par le feu, on jetait des cheveux sur la flamme qui brûlait dans le bassin d'un trépied 11. Pour la consultation par les œufs, ceux-ci étaient placés sur une sorte de petit trépied à tablette 12 Le trépied figure très souvent sur les urnes et cippes funéraires romains Sa présence s'explique par l'usage de représenter, dans ce cas, des objets servant au culte des morts ". Elle s'explique aussi par le fait que le culte apollinien est un de ceux dont les symboles apparaissent le plus fréquemment sur les autels funéraires. Ces symboles sont le laurier, le dauphin, le corbeau, le griffon, le trépied; celui-ci apparaît en relation fréquente avec le griffon, et assez souvent un corbeau est posé près de lui 15, Cu. Disais. TRIREiIIS. Trirème romaine NAV1S'.