Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article TRISPASTOS

TRISPASTOS (TFfl-raat(,). -Nom d'une machine, qui a été décrite en détail, d'après Vitruve', à l'article 1IAC1((NA, p. 1463 sq. Pour les machines de même type, mais plus compliquées, dites penlaspastos et pol yspastos, voyez ibid. p. 1463 et 146. Dans ses Mectianica, aujourd'hui perdus, mais dont une version arabe est parvenue jusqu'à nous 2, Héron d'Alexandrie avait décrit des appareils de construction identique ou analogue 3. D'après le principe de la TE!Gr«cTOç, la chirurgie ancienne avait imaginé un appareil de bandage pour la réduction des luxations et des fractures, qui portait également ce nom 4 )cf. MEDICVS, p. 1686 et fig. 4890]. O. NAVARRr. TR1TI. (Tanin). Tiers du statère. Dans les systèmes monétaires grecs où le statère était l'unité, on taillait comme divisions : l'héini-statère, le tiers de statère ou trilè, le quart de statère ou tétartè, le sixième de statère ou becté, l'llémi-hertè ou un douzième de statère. L'héttlibecté équivalait à l'obole des systèmes dont la drachme était prise pour unité, par exemple dans le système attique. D'où il suit que la tritè équivalait au tétrobote. Quoique moins commune que Filmé, la leitè est assez fréquemment monnayée dans les séries d'électrum d'Asie Mineure, à Phocée, à Mytilène, à Cyzique. Dans le système d'argent de Corinthe, le. Kopivhtoç cTETŸ1p (8 gr. 72) a pour principale division une tritè de 2 gr. 90 (un tiers de statère), qu'on désigne plus ordinairement sous le nom de drachme corinthienne ; cette pièce, qui est mentionnée par Thucydide et dans une inscription de Corfou, équivalait au tétrobole attique [DIACIIMA, TotTr(TETxFI-fip etov). En latin triquadrans ; petite monnaie grecque de trois tarlèmorions, c'est-à-dire de trois TRI 483 'l'Rt quarts d'obole ou un huitième de drachme [nnhcu3iA, TRITON(TtT(uv). -I. Avant de connaître Poseidon, les populations mari limes de la Grèce ont honoré, sous le nom d'Daoc yÉCmv, 1un dieu marin dont Nérée, Protée [NEREOS, PROTEUS], Phorkys, Glaucos et Triton lui-même ne sont que des formes particulières et locales. L'appellation iz)toç yéplav se trouve jointe aux noms de Nérée2, de Phorkys 3 et de Protée 4, jamais à ceux de Glaucos ou de Triton s, évidemment plus récents. Cependant c'est Triton qui parait avoir hérité des attributs et même de la personnalité de la vieille divinité ' des navigateurs 7 et qui, dans la suite, devient le dieu marin par excellence. Son nom, qui est aussi celui de plusieurs fleuves, con tient le radical Tpiro qu'on retrouve dans 'Au.rp[Tp(Trl et qui exprime sans doute l'idée de « couler avec impétuosité )). Le dieu marin Triton serait donc la personnification du flot impétueux, de même qu'Amphitrite symboliserait la mer qui entoure le monde de son courant 0. Rappelons, sans en tirer aucune conclusion, qu'il y a dans le panthéon védique un dieu des eaux nommé Trita 10, La Théogonie attribuée à IIésiode, où le nom de Triton apparaît pour la première fois le rattache au groupe olympien en le faisant naître de Poseidon et d'Amphitrite. Mais cette généalogie est évidemment inspirée par le désir de réduire en système les légendes religieuses ; en fait, Triton est originairement un dieu indépendant. On le trouve établi très anciennement dans deux régions du monde grec peuplées d'Éoliens, et oùlacivilisation égéenne a laissé des traces profondes : en Béotie et en Crète. Sur ces deux points, il est le « parèdre d'une déesse dite Tritogéneia ou Tritonis12, que l'on a identifiée avec Athéna, et son culte est localisé au bord d'un fleuve ou d'un lac Triton. En Béotie, sa patrie est près du lac Copals, à Alalcomenae, où se trouve un fleuve Triton i3. C'est là que la légende place sa lutte contre lléraclès" [HEltcct.ES]. À Tanagra, Pausanias '° vit dans un temple, entre autres merveilles, un Triton dont la tête manquait 16. Il y recueillit une vieille légende d'après laquelle il y aurait eu autrefois, dans le pays, un Triton ravisseur de femmes qui fut vaincu par Dionysos, ou du moins enivré et enchaîné par les habitants de Tanagra 17EnCrète, à [trios 18, il figure sur les monnaies (fig. 7( 84). On peut se demander si cette divinité crétoise n'est pas le dieu dauphin Delphinios, dont le nom devint une épithèted'Apollon et dont le culte, originaire de Cnossos, se répandit dans le bassin de la Méditerranée et s'installa à Delphes, où il se transforma 10, De même, sur la côte libyenne, où les citoyens d'llanos contribuèrent à la fondation de Cyrène, il y avait un fleuve et un lac Triton (aujourd'hui Farooun ou El-Loudeah), sur les bords duquel sont localisées maintes légendes cosmogoniques20. Ici l'on ne peut méconnaître, au moins dans la formation du type artistique, l'influence des dieux-poissons de la côte de Syrie : Dagon adoré à Azoth et à Gaza sous la forme d'un monstre mi-homme, mi-poisson 21 ; Der kèto, divinité féminine analogue, qui avait un temple à Askalon Il est même `fit r tt ~~ ~j probable que le Triton africain est une divinité purement libyenne, assimilée par les Grecs au plus caractéristique de leurs dieux marins. Il joue un rôle important dans la légende des Argonautes ; il aide les héros dans leur navigation, les fait échapper aux dangers des Syrtes et leur enseigne les choses futures 23. Les habitants de l'Attique et de l'Eubée2'`, les villes de Corinthe", de Byzance 20 de Trézène27 semblent également avoir connu Triton à une époque ancienne. Enfin on le trouve représenté sur les monnaies de Karystos d8, de Cyzique (fig. 7085) 29, de Nicomédie en Bithynie 3e, d'Agrigente 31 et de Skyllétion 32. Lorsque l'empire des mers appartient sans conteste à T H1 484 Till Poseidon, Triton n'est plus qu'une divinité subalterne. En dépit des épithètes de ôetvdç, d'a4iAIT,ç' de t.I..Eyzç 2, que lui décernent les poètes, il est désormais placé au même rang que Protée, Phorkys, Glaucos, Palaimon et Aigaion. Comme fils de Poseidon et d'Amphitrite, il habite, avec ses parents, un palais d'or au fond des eaux3. Dans la Gigantomachie, on le voit combattre aux côtés de son père 4 et le son terrible de sa conque met en fuite les adversaires des dieux 5. C'est lui qui fait reculer les eaux du déluge, lorsque Zeus, apaisé, veut rendre la terre à la race humaine Il semble que Poseidon lui ait délégué une partie de ses pouvoirs. Il peut, à son gré, par les appels de sa conque, soulever ou calmer les flots de la mer Il ébranle les rochers de son trident 8 et fait jaillir des îles du fond de l'Océan 9. Comme les autres dieux marins, Nérée et Protée notamment, il possède le don de prophétief0 ; comme eux on le prend à témoin des serments solennels, on implore sa protection sur les navigations aventureuses. Il remplit auprès de son père le même rôle qu'hermès auprès de Zeus : il porte les messages du dieu, le sert dans ses aventures amoureuses ", conduit son char 1', exécute ses ordres. C'est à ce titre qu'il prête assistance à Thésée dans son aventure sous-marine (fig. 6887) 13, qu'il escorte Phryxos et Ilellé 14, les Argonautes '° et les Dioscures 16. Il se fait, de même, le serviteur d'Aphrodite, d'Amphitrite et des autres déesses de la mer 17 Éternel comparse, Triton n'a pas de légende personnelle. Dans sa lutte contre Iléraclès, il n'est que le substitut de l'â),to; ç pmv (fig. 7087), et même parfois Nérée ou Protée l'ont dépossédé de son rôle (fig. 5316) 18. A l'époque romaine, on lui prête quelques aventures amoureuses avec des nymphes de la mer 19, mais il semble que ces récits s'inspirent d'oeuvres d'art plutôt que de légendes. De même Pausanias 20 lui donne pour fille une certaine Tritia, prêtresse d'Athéna, fondatrice d'une ville du même nom en Achaïe ; mais il est probable que c'est là une généalogie étymologique. Enfin, bien que, dans l'épopée d'Apollonios de Rhodes, les Argonautes lui dédient un autel, il n'est jamais question d'un culte de Triton à l'époque historique ; nous ne voyons même pas qu'il ait été asssocié à celui de la Tritogénéia. Sa valeur individuelle comme divinité est si faible qu'il n'est plus bientôt qu'une métaphore désignant la mer 21. Dès le ive siècle, comme Éros et Silène, il se multiplie en une infinité d'êtres semblables à lui 22, les Tritons, race lascive et bruyante qui folâtre avec les Néréides et fait retentir l'horizon marin du son de la conque. Les Tritons forment le cortège obligé des grands dieux de la mer, qu'ils égaient de leurs bonds et de leur musique. Ils symbolisent évidemment les souples jeux et les chansons des flots. Leur bande bondissante traversera toute la littérature antique pour aboutir, avec les temps modernes, aux opéras de Quinault et à la féerie nautique du second Faust". II. Les descriptions de Triton que nous trouvons chez les écrivains grecs et latins sont évidemment inspirées de créations de l'art : son corps est terminé par une ou deux queues de poisson 24. « Au-dessus des hanches, dit Apollonios de Rhodes 2a, son corps était d'une conformation pareille à celle du corps des dieux bienheureux, mais au-dessous de ses flancs, de part et d'autre, s'allongeaient les deux extrémités d'une queue de monstre marin. » A vrai dire, cette forme mixte n'est pas caractéristique de Triton ; à l'origine, elle appartient a l'«Âtoç yÉ?mv et parfois à certains de ses dérivés, Nérée 26 et Glaucos 27 notamment. Mais ce ne sont là que des exceptions. Comme nous l'avons dit, Triton est l'héritier du vieillard de la mer et c'est lui qu'il faut reconnaître dans les représentations de monstres marins mi-hommes et mi-poissons. Rien ne permet de supposer qu'on lui ait donné à l'origine une forme purement humaine comme à Nérée 23 mais nous avons noté l'influence de modèles orientaux silr son type artistique. Le dieu Dagon est souvent figuré dans les reliefs du palais de Sargon 29, sur les cylindres babyloniens '0, sur les monnaies phéniciennes et perses 31, sur les scarabées dits grécophéniciens 32, avec des formes assez semblables à celles du Triton grec. Les très nombreuses représentations fournies par la céramique et la sculpture permettent de reconstituer exactement l'évolution du type. Il semble qu'il se soit introduit au ville siècle par l'Asie Mineure 33. Peut-être faut-il voir une adaptation maladroite d'un modèle oriental dans une peinture de vase TRI 485 TRI ionien', représentant un personnage à jambes humaines, muni dans le dos d'une queue de poisson. Sur une pierre gravée, qu'on peut attribuer au vue siècle 2, Triton est entièrement poisson, sauf la tête. Mais la plupart des oeuvres d'art de la fin du vue siècle et du rcc~ vie siècle nous le montrent homme jusqu'au thorax. Nous citerons une grossière idole de Tanagra, sur la poitrine de laquelle sont peints deux Tritons affrontés' ; le relief d'architrave du temple d'Assos (tig. 3766) 1 et deux frontons en tuf de l'Acropole d'Athènes re présentant son combat contre lléraclès ; une plaque votive de terre cuite provenant de Corinthe «fig. 7086), où Triton est figuré àcôté de Poseidon ; enfin toute une série de vases à figures noires (fig. 7087) 7 et de monnaies archaïques s. Dans toutes ces représentations, la transition entre les deux natures est cachée par un long chiton ou par une ceinture de plantes marines. L'attribut du dieu à l'époque archaïque est un poisson qu'il tient dans sa main droite une corne à boire, parfois une couronne ou un rameau 10 Peu à peu on voit changer la proportion entre les deux éléments et prédominer la nature humaine h1 Au Ive siècle, Scopas contribue à fixer le type en sculptant un groupe où figuraient Poseidon, Thétis et Achille entourés de dieux marins, parmi lesquels on pouvait voir, pour la première fois sans doute, des Tritons multipliés t2. On a cru pouvoir faire dériver de cette oeuvre de Scopas une statue de Triton conservée au Vatican 13, dont la partie inférieure a disparu, et qui, en fait, présente tous les caractères de l'école de Pergame i4. Désormais le dieu n'a plus du poisson que ce qui est indispensable pour le caractériser comme être marin. Il est homme jusqu'au milieu des cuisses, qui se terminent chacune par une queue munie de nageoires ; forme étrange qui marque le terme de l'évolution, et fut peutêtre imitée du monstre Typhée, dont les jambes étaient prolongée par des queues de serpent. C'est de ce type, conforme à la description d'Apollonios de Rhodes, que dérivent la plupart des représentations des époques hellénistique et romaine. Citons-en un très bel exemplaire de la Glyptothèque Ny-Carlsberg 15 (fig. 7088). provenant d'Italie. A partir du ve siècle les attributs ordinaires de Triton sont le trident", la rame 17, des accessoires bachiques 'a comme la corne à boire, le skyphos, le canthare, le thyrse, mais surtout la conque marine (fig. 275 et 7089) Par leur caractère mythologique et par leur type artistique, les Tritons s'apparentent aux Satyres [SAT]RI] et aux dieux des vents [vE.TI]. Ils ont parfois, comme les Satyres20, le front cornu, les oreilles pointues ; sur un relief de sarcophage 21 on trouve même un Triton à queue de Silène. Comme eux ils ont l'humeur lascive et turbulente, comme eux ce sont des ravisseurs de nym 48fi TRI phes ' ; et nous avons vu que le thiase de Poseidon emprunte volontiers ses attributs au thiase de Dionysos. De hème le type physique des Tritons est très analogue à celui des Vents qui ont, eux aussi, la conque pour attribut ordinaire 3. Rappelons que, dans la décoration du trône amycléen, Triton faisait pendant à Typhée , que la Tour des Vents d'Athènes avait un Triton pour girouette ; enfin, sur une mosaïque trouvée en Italie, Borée a la forme d'un Triton 5. Dès le Ive siècle apparaît une contamination de Triton et de l'hippocampe, que l'on a désignée par le nom d"IyOuoxsvz«upo; Tels sont les centaures marins que l'on a, par erreur, rapprochés d'un buste de Commode au Musée des Conservateurs 7. A une époque bien antérieure, l'art grec avait adopté le type des 7ap0évot Tpiiwvo; 3 qui, comme nous l'avons vu, est né sur la côte de Syries.PausaniasJO rapporte qu'à Phigalie la déesse Eurymone était honorée sous forme d'un monstre mi-femme, mi-poisson. Des vases à figures noires de la fin du vue siècle, et surtout des oeuvres de date hellénistique, nous fournissent des exemples de ces Tritons femelles (fig. 7090) ". Le type se développe parallèlement à celui des Tritons et en reproduit toutes les variétés. A l'époque romaine, il semble qu'on les ait ordinairement désignées sous le nom de Néréides". Leurs attributs sont le plus souvent des instruments de musique, ce qui les fit confondre avec les Sirènes, ces autres musiciennes de la mer, qui, dans l'art grec classique, sont toujours figurées avec des corps d'oiseaux 13 De:très nombreux monuments, bas-reliefs, mosaïques et pierres gravées, montrent les Tritons dans l'exercice de leurs fonctions auprès des divinités de la mer : traînant le char de Poseidon, ou lui servant de montures 14, l'escortant dans ses courses à travers les plaines de l'Océan 16. Le cortège nuptial des deux grands dieux marins est surtout un des thèmes favoris des décorateurs romains. Nous voyons encore les Tritons accompagnant Okéanos16, Aphrodite" ou Amphitrite". Ils assistent au rapt de Thétis 19 ou I'aident à transporter les armes forgées par Iléphaistos pour Achille 90. Ils gardent les troupeaux de Poseidon ou combattent les monstres marins "1. Parfois la fantaisie des artistes les groupe en familles 2'. Plus souvent encore ils ne sont qu'un élément purement décoratif dans l'architecture hellénistique et romaine. Ils ornent les phares 23, les chftleaux d'eau, les thermes les digues Ils sont placés en figures d'acrotères sur les temples de Cronos ". Leur corps arqué sert de clef de fontaine 27, ou d'anse d'hydrie 2a, de figure de proue etc. 11s décorent de très nombreux monuments funéraires, cippes et sarcophages, tant en Grèce 30 qu'en Italie 31 et en Étrurie 32, Enfin ils courent en souples broderies sur les vêtements historiés 33. TpEr; ou TpUrO72z'ooE;' se rencontre dans des inscriptions et dans des textes littéraires, pour désigner des divinités qui paraissent être essentiellement athéniennes, mais sur la nature desquelles nous ne sommes qu'imparfaitement fixés. Les documents littéraires sont principalement des fragments réunis par les lexicographes. Ils semblent répondre à deux traditions différentes. Les uns nous représentent les TidTOirv.T' E(; comme les gardiens 2, ou, ce qui revient au même, comme la personnification des vents3. Pour les autres, les 'l'ptrs7ix-rpe:; sont les âp'T ç txt, les premiers fondateurs des familles `. C'est sans doute à cette conception qu'il faut rattacher celle qui voit en eux les fils d'Hélios et de Gè, et les premiers êtres qui aient paru sur la terre'. Le sacrifice aux TotTOax.TpET; faisait partie du cérémonial du mariage athénien : les époux leur demandaient une postérité'. Les sacrifices offerts TRI -~k87TRI sont un nouvel indice de la haute antiquité du culte de ces divinités en Attique. Nous connaissons quelques-uns des sanctuaires où l'on honorait les TpttotrxuEiç. Le musée d'Athènes possède une des bornes qui délimitaient le hiéron des TpTo7raTpaT; de la famille des Zakyades ; nous ignorons la provenance exacte de ce monument'. A Délos, c'était sur un carrefour que s'élevait la petite enceinte circulaire à l'intérieur de laquelle on sacrifiait au TptTo7r ru? de la famille des Pyrrhakides'. L'abalon des Tptro7T1Tpeiç qu'on a retrouvé récemment au Céramique se trouvait également à la croisée de deux routes, et de deux routes importantes, la voie des tombeaux et la `Iapx. bi ç d'Éleusis3 : leur mention n'est. suivie de celle d'aucune famille : et il est possible que les TptTOaxTpoiç honorés dans ce sanctuaire soient ceux de tous les y=vr, qui avaient leur sépulture dans la nécropole athénienne. L'étymologie du terme de Tot;o7cx;pEiç est obscure: qu'on le rattache à TpéTOç, ou au radical Tpvrw qui se retrouve dans plusieurs noms géographiques ou mythologiques', les explications qu'on a tenté d'en donner ne nous sont pas d'un grand secours pour mieux comprendre la personnalité de ces êtres mystérieux. Pour la rendre plus claire, il n'est pas légitime, en tout cas, d'éliminer, comme on l'a fait parfois, une des sources de renseignements que nous possédons sur leur compte t. Il semble qu'une tradition orphique sur le pouvoir fécondant des vents se soit fondue avec le culte essentiellement attique des âpz-rlETx, qui protègent le yisoç et en assurent la perpétuité 6. Furtwtingler, qui a bien montré ce double aspect de la nature des Tptro77xrpEï;, a pensé, par une hypothèse ingénieuse, à les reconnaître dans le triple monstre serpentiforme et ailé du fronton ouest du premier IIékalompédon de l'Acropole d'Athènes'.