Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article TYMPANUM

TYMPANUM (Tvi.7cx'sv). I. Tambourin, instrument de musique en usage chez les Grecs et les Romains. Il appartient à la catégorie des instruments à percussion (xpeuatx, xoouiLe'I , genus percussionale)', classe inférieure que certains auteurs2 omettent dans l'énumération des instruments de musique [musical,. D'ordinaire ces instruments ne sont pas considérés comme consacrés aux Muses. Les auteurs anciens, les lexicographes et les monuments figurés où paraît le tympanon s'accordent pour nous montrer celui-ci comme lié à tous les cultes orgiastiques venus d'Orient. jl était, par excellence, propre à exciter l'enthousiasme des dévots qui participaient aux Bacchanales. Mais il servait aussi à rythmer des danses d'où tout caractère religieux était exclu. A ce double point de vue il est l'équivalent d'instruments en usage de nos jours, tambourin des derviches tourneurs ou derbouka des Ai-Saouas, et simple tambour de basque accompagnant des danses animées. Le tympanon se compose d'une peau tendue sur un cercle de bois ou de bronze €. On frappait la peau soit avec les mains, soit avec un plectres. Frapper le tym panon se dit xooÛEty 6, itou e 'i 7, Té ttet'i 8, xru tafV 4456'Eto 10, t) rzyeiv ", atgop.eEiv 12, percutera. Les tympanons sont dits aoûlou7ca, [i«pvr,pou0t13 et leur son est rendu par les nie imitative de Lucrèce 2€ est célèbre : tympana tenta topant. Le joueur de tympanon est dit TUU.7:7.vlrT7f)ç 2' ; lorsqu'ils'agit d'une femme lelnot employé est Tuu7cev(6'Tet oc"s Nombreux sont les témoignages de l'origine orientale du tympanon. M. Heuzey a récemment expliqué comme un tympanuln un ustensile employé dans une cérémonie religieuse chaldéenne, grand disque de métal à rebord dentelé 25. L'Ancien Testament nous le montre employé par les Hébreux (Mariam au passage de la Mer Rouge28, la fille de Jephthé29). Il appara.it sur les Eue. Bacch. 124 (p„paoroooo eli a.oer). On employait la peau de boeuf ou de taureau Anth. Pal. 6, 94; Catul. 64, 261, etc. 6 Arr. Ind. 14, 3. 7 Dion. Hal. 2, 19. Luc. Somn. 12. Les deux mots sont transcrits en latin tymponzstaet tymponistrca. Cet épisode est souvent représenté sur les sarcophages chrétiens de la Gaule. Cf. monuments hittites 30 et sur des statuettes archaïques de Phénicie 3' (fig. 7194). Les auteurs anciens le considèrent comme importé de Phrygie 32 ou de Syrie 33, et l'associent aux cultes orientaux de Cybèle et de Dionysos". On a voulu le reconnaître dans les prétendus « boucliers votifs » de Crète 3'. Le tambourin joue un rôle mystique dans l'initiation aux mystères de Cybèle et d'Attis [CIBELE] 3l' Il est un des attributs de la déesse, qu'on représente tenant le grand tympanon levé sur la main gauche (fig. 2241) ou posant la main sur l'instrument (fig. 224b)37 ; il figureparfoisaux mains d'Attis(fig.2247 ). Associé aux flûtes et aux cymbales f cYM BAT.UM], il exalte le délire religieux des Corybantes des furètes, des prêtres de la Grande 1Mère3' (fig. 6977), en particulier dans la procession qui précède le taurobole [rAUROBOLIGM]. Le tympanon figure sur un basrelief, parmi les attributs d'un archigalle (fig. 3482)" Dans le culte dionysiaque le rôle du tympanon n'est pas moins important. Dionysos se réjouit du son des tambourins". Dans le cortège de Bacchus cet instrument est aux mains des Bacchantes, des Ménades", des Satyres ou Silènes'i3, en particulier dans l'expédition aux Indes (fig. 676). La plupart des tympanons figurés dans les bas-reliefs, les peintures de vases, sur les terres-cuites, appartiennent à des représentations dionysiaques (fig. 681, 703, 2237, 2267). A Éleusis, le tympanon est aussi employé dans le culte de Déméter, en même temps que les cymbales €€. Le sens primitif de l'emploi religieux du tambourin nous est sans doute donné par son usage dans la religion égyptienne pour écarter les mauvais esprits'', pratique qui se retrouve de nos jours dans les religions des non-civilisés. C'est sans doute le souvenir de ce rôle magique du tympanon", qui fait de lui dans la Grèce ancienne un instrument du rite des funérailles€7. Il est parfois l'attribut de la Sirène, oiseau funéraire" ; c'est dans le même sens qu'il faut interpréter les figurines au tympanon (fig. 7194) que renferment de nombreux tombeaux archaïques de Grèce et de Phénicie". Cette signification funéraire s'accorderait avec l'emploi du tympanon dans le culte des divinités chthoniennes. 1913, Ans. p. 49, fig. 1. 36 Clem. Alexand. Protr. II, p. 14. 37 C'était là, aux yeux de quelques anciens, un symbole du disque terrestre. Cf. Varr. ap. lieu sur les représentations de Cybèle au tympanon, A. von Salis, Die Gottermutler pide (Bacch. 125) attribue aux Corybantes l'invention du tympanon. 39 Strab. 12 llesych. s. v. s:',uieia ; Sind. s. v. ei vov. Les représentations de Ménades au tambourin sont innombrables. On consultera les répertoires, p. ex.: S. Bel 235, 4, etc. Statue d'un Silène au tympanon dansleDionysion de Délos, Bull. Cure. du tympanon dans les scènes de caractère funéraire et sur l'emploi de cet instrument par les Bienheureux dans l'Hadès, cf. A. Delatle, La musique au tombeau Sidon (Bev. arch. 1905, 11, p 46 sq.). L'interprétation serait la ménie pour le tambourin que tiennent deux des pleureuses du sarcophage de Sidon. TYM 5GOTYM On rencontre aussi dans les monuments figurés le tambourin comme jouet d'enfant ou de jeune fille, accompagnant ou non des danses'. Il était enfin employé au théàtre dans certaines scènes comiques (fig. 5327) 2. Nous choisirons, parmi les très nombreuses représentations du tympanon, quelques exemples caractéristiques qui montreront les différentes formes et les détails d'ornementation de cet instrument. On distingue plusieurs tailles de tympanons. Le grand tympanon, de type simple et, en général,sans décoration, semble le plus ancien; c'est celui que tient Cybèle dans la plupart des monuments figurés. Pour frapper le tym panon de la main droite, on le tenait dressé, soit en passant la main gauche entre le cercle et une courroie destinée au maintien de l'équilibre (fig. 7195, dr.) ', soit en saisissant le cercle à pleine main 4. Le tambourin de petite taille est le plus fréquent à partir du Ive siècle. Outre les courroies servant de poignées', le cercle du tambourin reçoit parfois une ornementation : on y attache des bandelettes (fig. 676, 2237, 5236, 6932)6, on le décore de motifs géométriques (peintures, rubans, tresses; cf. fig. 7195) Enfin dans certains monuments plus récents (terres-cuites hellénistiques, vases de l'Italie méridionale), le pourtour du tambourin est parfois garni de grelots (fig. 7195, g.) 3. Démosthène 9 parle de peintres de tambourins. Leur industrie consistait à dessiner et peindre sur la peau de l'instrument des motifs décoratifs, comme on en voit dans de nombreuses représentations, cercles f', rosaces", fleurs 12, animaux 13. Une sorte de baudrier attaché au cercle permettait de porter le tambourin suspendu à l'épaule 14. Le plus souvent la courroie, plus petite, se passait au poignet". Cette bande souple (cuir ou étoffe), assez large, était parfois brodée". Quant au plectre, qui, comme on l'a vu, n'était pas indispensable pour l'emploi du tympanon, on ne le rencontre que dans un petit nombre de monuments t'. L'emploi du tambourin à l'armée semble avoir été assez rare. Plutarque" le signale chez les Parthes. Suidas 1° appelle -rr!.t civsv un instrument de musique particulier aux Indiens : c'était un cylindre de bois creux, fermé par une peau tendue, contre laquelle venaient frapper des grelots de bronze contenus à l'intérieur. Le ' ;r-rov 2° ne semble pas avoir différé du ,rûaN.xvov proprement dit. II. Terme d'architecture, tympan, mur triangulaire qui domine l'entablement des petits côtés du temple, et qui détermine par sa forme l'aspect général du couronnement de l'édifice21. C'est la partie essentielle du fronton [FASTIGIUM]. Les Grecs n'avaient pas de mot spécial pour le désigner. Les termes E'rds, L'6tl U.x22, qu'emploient les auteurs23, s'appliquent à l'ensemble du fronton; on les retrouve dans les textes épigraphiques 24, en même temps que des composés 26 qui désignent des parties attenantes au fronton 2G. Ni le mot Évatiitov, ni le mot xEpx:S, où l'on a proposé de voir l'équivalent du mot tympanum 27, n'ont pour eux l'autorité de textes indiscutables. ln Crater:. Origine du tympan triangulaire. Le fronton triangulaire apparaît dans l'architecture grecque en même temps que le toit à double pente dont il est la résultante nécessaire : la nécessité de soutenir le faîtage central, et d'assurer un appui aux extrémités du comble, conduit naturellement à l'idée d'ajouter à la façade primitive, à front horizontal, un mur dont la forme est déterminée par les parties hautes à soutenir. Rechercher l'origine du tympan, c'est donc poser la question de l'origine du toit ['l'ECTUSI]. La théorie qui voit dans le temple grec d'époque classique le développement du mégaron mycénien suppose que le passage du toit en terrasse, fait de terre battue, au toit à double rampant, couvert en tuiles de terre cuite ou de marbre, s'est fait avant le vue siècle par l'intermédiaire d'une terrasse à deux versants, légèrement inclinés pour assurer l'écoulement des eaux (fig. 6674)28. Le poids considérable de la terrasse pleine ne permit pas tout d'abord d'accentuer cette inclinaison : élever la ligne faîtière, t'eût été augmenter la hauteur du terras TYM 5~i1 TYM sement et charger outre mesure le comble de bois qui le soutenait. Lorsque se répandit l'usage de la tuile de terre cuite [TECTUM, p. 6171', on put poser directement cette couverture légère sur un comble de bois et donner à celui-ci la forme pratique du toit à double versant fortement incliné. L'existence d'un acrotère central [ACROTEItl(JM] àl'lléraion d'Olympie 2 prouve que l'édifice comportait un fronton à chacune des extrémités d'un toit à double pente, modification apportée au système primitif du toit en terrasse, lorsque devint d'un usage courant le mode de couverture en argile. 11 semble bien toutefois qu'il faille chercher ailleurs le prototype du toit à double pente et l'origine des frontons. D'après des remarques faites sur les plus anciens monuments de certaines régions de l'Asie-Mineure, Phrygie, Lycie', Paphlagonie'', un type de toit primitif à double versant aurait existé dans ces contrées et, sans doute, aussi en Grèce, concurremment avec le toit en terrasse. La structure de ce type de charpente en bois à fronton triangulaire est reproduite par un grand nombre de tombeaux rupestres d'Asie-Mineure (fig. 6762). Un des exemples les plus frappants est le « Tombeau de Midas », en Phrygie, qui offre déjà, au-dessus d'un fronton, la décoration d'une sorte de double acrotère 6. Lorsque l'invention de la tuile d'argile permit d'adapter au temple un toit à double pente et des frontons, ce mode de construction des parties hautes fut partout adoptés. Dans les édifices de l'âge classique, le toit achève ainsi l'unité du monument, et le tympan triangulaire complète heureusement, au IX. dessus de la colonnade, la façade du temple (fig. 781. Structure architecturale du fronton et rôle du tympan. La construction de ce nouvel élément soulève quelques pro blèmes architecturaux. Comment les avait-on résolus? La partie inférie.u re du fronton est constituée par l'assise des dalles de la corniche horizontale. Elles sont posées en bascule sur la frise et la contre frise, et leur saillie atteint parfois un tiers de leur profondeur totale. Les risques de rupture résultant de ce surplomb sont encore accrus quand la corniche doit supporter le poids d'une décoration sculptée. Le rôle architectural du tympan est de parer au danger en lestant la corniche en queue. Que le parement antérieur du tympan soit, comme le veut Vitruve ', à l'alignement de la face de l'épistyle, ou qu'il soit, dans le cas d'une décoration sculptée, reporté en arrière', il assure l'équilibre de la corniche 9. A cet effet concourt aussi un contre-mur, jointif ou non au tympan 10, mais toujours lié à celui-ci par des crampons. Quant à la structure même du tympan, elle peut être de deux sortes. Dans les temples en tut' de GrandeGrèce et de Sicile t1, le tympan consiste en un muret formé d'assises horizontales de blocs en liaison l'un avec l'autre ; le parement antérieur est stuqué pour que disparaisse toute trace des, joints(Gg.7196). Dans les temples en marbre, au contraire (Égine 72, Parthénon (fig. 6788)13, Théséion") et dans les édifices en tuf de l'Acropoles°, le tympan est fait de dalles 16, dressées verticalement " et 71 TYM 562 TYM reliées entre elles par des crampons (fig.7197). Le contretympan est toujours un mur élevé par assises. C'est sur ces deux parements qu'était posée et cramponnée la corniche rampante'. La pente du toit, dont le minimum est fixé par la nécessité du rapide écoulement des eaux, détermine le rapport de la hauteur à la longueur du tympan Des raisons esthétiques interviennent également, qui permettent, après quelques tâtonnements à l'origine, de fixer ce rapport, pour les temples doriques, aux environs de 1 : S Dans les temples ioniques, la hauteur est en général moindre'; Vitruve' indique pour ces édifices un rapport moyen de t : 9 6. Décoration du tympan. Ce fut d'abord sur le cadre formé par les corniches que portèrent les premiers efforts du décorateur. Si la corniche rampante perd les mutules qui caractérisent le larmier horizontal elle se charge, dans les premiers temples doriques, d'une riche décoration de terre cuite peinte, par exemple à Sélinonte s et à Thermos (fig. 6791). Le champ du tympan reste vide encore., tandis que le cadre et la cimaise qui le surmonte se rehaussent des tons vifs de la polychromie. Ailleurs, des caissons sculptés et peints ornent la face inférieure de la corniche rampante (temple hexastyle de Paestum) 9. Dans les édifices où apparait une décoration sculptée du tympan, la richesse de ces motifs ornementaux s'atténue '9, pour être réduite, dans les monuments du ve siècle, à quelques détails peints le long des lignes directrices du cadre du fronton''. De bonne heure apparaissent les tentatives en vue d'utiliser pour la décoration du temple l'espace libre du tympan12.S'ilnesemble pas que les sculpteurs de GrandeGrèce et de Sicile se soient jamais risqués aux grandes compositions des sculptures de frontons L3, ce mode de décoration plastique est de règle en Grèce propre. Du moins le temple dorique y possède-t il toujours des frontons sculptés ; l'architecture ionique, au contraire, conserve en général les frontons vides 14. Aussi bien, le fronton ionique, plus bas et moins profond, offrait-il moins de facilité pour une semblable décoration. D'abord réduit aux seuls procédés du bas-relief, le sculpteur peu à peu s'enhardit ; les figures se détachent du tympan jusqu'à devenir de véritables statues travaillées à part'. Une évolution dans ce sens est indéniable depuis les découvertes de l'Acropole 16. Le fronton de l'Hydre ne présente qu'un relief très plat, dont la saillie ne dépasse pas trois centimètres. Le premier fronton d'Héraklès et de Triton, traité encore comme un basrelief, offre cependant des saillies plus fortes (0 m. 21 au maximum). Le sculpteur se rend compte que l'effet à chercher est dans les jeux d'ombre et non dans le simple contour des silhouettes souligné parla polychromie. Les frontons suivants (Triton et triple Typhon, Assemblée des Dieux, etc.) sont déjà des hauts-reliefs et presque de la ronde bosse; certaines parties sont entièrement détachées du tympan. Il en est de même dans le fronton archaïque de Corcyre et, à Delphes, au Trésor de Cnide". Le fronton de l'llékatompédon des Pisistratides, avec ses statues sculptées à part, montre l'évolution terminée. Tous les grands ensembles de l'époque classique (Égine, Olympie, Parthénon, etc.) sont composés de figures de ronde bosse. La partie postérieure des statues est en général traitée avec moins de soin. Parfois certaines figures de second plan sont sculptées en trompe-l'oeil, comme par exemple un groupe de chevaux du fronton Est d'Olympie ". La solidité des statues mises en place dans le fronton était assurée par divers moyens79. Dans les temples les TYM daires de l'Attique Partout ailleurs on peut saisir le lien plus ou moins serré qui unit les compositions sculpturales des frontons au temple ou à la cité. Dans le fronton archaïque de Corcyre, Méduse, Pégase et Chrysaor rappellent des mythes en faveur dans la métropole, Corinthe. A' Égine, dans les combats entre Grecs et Troyens, figurent les héros de file. A' Olympie, au temple de Zeus, le fronton Est met en scène une légende de l'Élide, les préparatifs de la course de Pélops et d'OEnomaos en présence de Zeus, tandis que la légende thessalienne du combat entre Lapithes et Centaures, représentée dans le fronton Ouest, se rattache au culte par Pirithoos, fils de Zeus, et à l'Élide par Thésée, descendant de Pélops la A Tégée, la chasse de Calydon et le combat de Télèphe contre Achille se rattachent à des légendes locales, sans lien avec le culte d'Aléa Athéna. La forme triangulaire du fronton imposait à l'artiste une composition pyrarnidante, dont l'intérêt fût au centre 11. Les premiers essais sont gauches 12 et n'aboutissent en définitive qu'à une formule étroite et trop factice, à une composition symétrique et froide. Dans les frontons en tuf de l'Acropole la loi de symétrie s'élabore: pour tirer parti des angles, le sculpteur met en scène des serpents ou des monstres composites à corps de serpent ou de poisson. Puis la règle de composition se fixe suivant une formule: de chaque côté d'une figure centrale 13 se succèdent des personnages d'abord debout, puis assis ou agenouillés, enfin, dans les angles, couchés 14 (temple archaique de Corcyre, fronton du musée de Thèbes, Hékatompédon de marbre'', temple d'Apollon à Érétrie, etc.). C'est la formule réalisée à Égine, où, de part et d'autre de la statue centrale d'Athéna, les figures de combattants se correspondent symétriquement. A Olympie apparaissent déjà d'une aile à l'autre des variantes qui, sans exclure la symétrie, rompent la monotonie de l'ensemble et animent la composition. Enfin, au Parthénon, la formule s'assouplit : Phidias a la hardiesse de renoncer à la figure centrale; tout en respectant la symétrie imposée par la forme du fronton, il introduit une certaine liberté dans les attitudes et dans les groupements. Les frontons du Parthénon, où le mouvement va s'atténuant du centre aux extrémités, réalisent l'adaptation parfaite de la composition sculpturale aux exigences de l'architecture l( Frontons des monuments profanes et des petits édifices. Ce que nons avons dit des frontons des temples et TYM 563 plus anciens « Égine, temple de Zeus d'Olympie) les statues sont dressées sur une sorte de degré, sculpté dans les blocs de la corniche inférieure ou travaillé à part 2, le plus souvent en retrait sur la face antérieure dela corniche (fig. 7197). Plus tard ce degré disparaît et les statues sont placées sur la corniche même (Parthénon, Épidaure). Chaque figure est munie d'une plinthe qui fait corps avec elle et qui est, soit fixée à la partie supérieure de la corniche (Hékatompédon de Pisistrate, temple de Zeus à Olympie, Parthénon 3), soit encastrée dans un trou préparé à cet effet (Égine, Trésor des Athéniens à Delphes, Théséion). Dans l'un et l'autre cas on emploie, pour fixer la plinthe, des crampons et des goujons de fer ou de bronze, scellés au plomb 1. Parfois des barres de fer, dont une extrémité est encastrée dans les blocs du tympan, maintiennent les statues les plus lourdes 5. Ailleurs des traces encore visibles indiquent que la face postérieure de certaines statues s'appuyait contre le tym pan s. Sujet et composition des sculptures de frontons. Nous n'avons pas à faire ici l'histoire de la sculpture en frontons [sCULPTCRA'. Nous nous bornerons à indiquer quelles règles présidaient au choix des scènes représentées et quels principes de rythme et de composition s'établirent peu à peu. Le sujet sculpté dans le fronton devient, par son emplacement même, le motif principal de la décoration du temple; il a donc une signification particulièrement importante '. Les scènes représentées sont empruntées, soit à la mythologie religieuse, mais sans être nécessairement liées au culte du temple, soit à des légendes locales 8. Sur l'Acropole du te siècle les sujets des frontons en tuf sont choisis dans le mythe d'Héraklès; le rôle d'Athéna dans les aventures du héros, ainsi que l'amitié qui unit Héraklès à Thésée, suffiraient à expliquer ce choix, s'il n'était pas plus simple de croire que l'artiste inexpérimenté a eu recours à des sujets où la présence de monstres à corps de serpent permettait de tirer parti de la forme triangulaire du fronton. A l'llékatompédon de marbre, c'est Athéna qui occupe le centre de la composition. La déesse a la place d'honneur au Parthénon : le mythe de sa naissance est par excellence la légende religieuse du temple ; sa lutte avec Poseidon, légende née sur l'Acropole, est également liée au culte de la déesse etàl'histoire dela cité. L'un et l'autre sujet permet de grouper autour des grands dieux les héros légen TYM 56i TYM de la décoration des tympans s'applique aux édifices religieux de moindres dimensions. Nous avons vu que les Trésors de Delphes (fig. 6880) et d'Olympie comportaient une décoration sculptée des frontons '. Il est probable qu'en bien des cas les tympans d'édifices de ce genre restèrent vides, ou furent simplement ornés d'un motif central, gorgoneion ou bouclier (chapelle d'Isis à Délos 2). Les héroa funéraires, construits sur le modèle des temples (fig. 6325, 6326), ne présentent de tympans sculptés que dans le cas d'une décoration particulièrement riche (monument des Néréides à Xanthos)'. Il en est de même pour les sarcophages en forme de temples (bas-reliefs dans les frontons des sarcophages de Sidon fig. 6106) ; le fronton d'un sarcophage archaïque de Samos, en forme de temple ionique (fig. 6105), est au contraire vide de toute décoration 6. Quant aux grands édifices profanes, propylées, portiques, gymnases, etc., ils présentent souvent, en raison de l'emploi du toit à double rampant, deux ou plusieurs frontons: ceux-ci restent vides (propylées d'Athènes" (fig. 5809), portique d'Antigone à Délos propylées du Bouleutérion de Milet°), ou comportent parfois un motif décoratif au centre du tympan. Les peintures de vases 9 nous ont conservé quelques représentations d'édicules et de maisons 10, surmontés d'un fronton (fig. 4133, 6327) ; la principale décoration est formée parles acrotères ; mais on trouve parfois, dans le champ du tympan, des motifs qui rappellent la décoration des grands édifices religieux 11 (fig. 4133). 20 ÉTRURIE. Structure architecturale du tympan. Le temple étrusque a pour caratéristique d'être construit presque entièrement en bois, ce qui explique une partie de ses particularités architecturales [ETIOSCI, p. 837]. Le texte de Vitruve 12 et les monuments conservés, en particulier les urnes funéraires en forme de temples, servent de base à l'étude de l'ordre toscan [TE3IPLuOI, p. 106] (fig. 7198) 13. La question principale qui se pose à propos du fronton est celle de la saillie de cette partie de l'édifice. Supra trabes et supra parietes trajecturae mutu/ont m parte quarta altitudinis columnae proiciantur f4. Les mutuli sont les poutres horizontales; elles doivent faire saillie au-dessus de l'entablement d'une longueur égale au quart de la hauteur de la colonne, soit 7/4 de module. Ce surplomb est destiné à abriter les petits côtés du temple et correspond à une saillie égale des chevrons du toit sur les longs côtés. Ce fronton proéminent, reposant en encorbellement sur les mutuli, ainsi que les saillies latérales du toit, sont visibles sur les représenta tions figurées, urnes funéraires et petits temples votifs, trouvés en grand nombre en Italie (exemples caractéris tiques : bas-relief du Musée de Berlin », petit temple votif de Némi le). 06 se place le tympan triangulaire? En porte-à-faux, surl'extrémité des mutuli? Ou, en arrière, à l'aplomb de la colonnade sur la façade, et du mur de fond sur la face postérieure ? Selon Vitruve 17 le tympan peut être construit, soit en bois, soit en maçonnerie. Il est évident que, dans le second cas, il devait être établi à l'aplomb de la façade de l'édifice. Quant au tympan de bois, on peut le concevoir comme une simple cloison, placée à l'alignement de l'extrémité des mutuli 18. Mais, outre qu'une telle disposition ne ménage pas de cavité propre à recevoir une décoration plastique, elle ne se retrouve sur aucun monument: les urnes en forme de temple montrent le tympan en retrait sur la saillie des corniches. On admet actuellement 19 que telle était la règle architecturale. Sur la hauteur du tympan on ne possède que des données peu précises. Il semble bien, malgré l'argumentalion qu'on peut tirer du texte de Vitruve 2° relatif à l'établissement du comble et à la pente du toit, qu'il n'y ait pas eu de règle fixe. En fait certaines représentations de temples donnent l'inclinaison normale du toit, la hauteur du tympan étant égale à 1/8 de la longueur ; mais on rencontre aussi des exemples de frontons sensiblement plus hauts ou de toits presque plats 21. Décoration plastique du tympan. Le temple toscan en bois exige une décoration architecturale légère. C'est. la raison pour laquelle l'architecture étrusque employa TYM la terre cuite pour orner les différentes parties du temple : plaques de revêtement, antéfixes, acrotères, frises, figures de frontons furent modelés en argile [ETRUSCI, p. 837]. Là-dessus encore textes et monuments sont d'accord'. Il est probable que cette décoration en terre cuite ne fut pas une invention des Étrusques 2, mais qu'elle fut importée par les Corinthiens. L'usage en est connu, pour l'époque archaïque, dans les pays grecs [TEMPLUM, p. 102]. Il passa ensuite à Rome, où on la trouve dans les plus anciens temples (sculptures du temple de Jupiter Capitolin, oeuvres d'artistes étrusques appelés par les Tarquins) 3. La décoration du tympan a les mêmes caractères que les antepagmenta, qui sont un revêtement de terre cuite modelée et peinte, destiné à cacher l'extrémité saillante des mutuli. La cloison en bois du tympan est recouverte de plaques de terre cuite, sur lesquelles sont appliquées des figures en haut-relief; les parties hautes de ces figures se détachent même parfois en ronde bosse. Le tout est fixé au tympan par des chevilles de bois ou des tenons de fer, qui traversent figures et plaques de fond [ETRUSCI, fig. 2816]. Ainsi le poids de la décoration plastique du fronton porte tout entier sur le tympan; en raison de la forte saillie de la corniche inférieure, construite en porte-à-faux, des figures en ronde bosse, séparées du tympan et pesant sur l'extrémité des mutait, auraient été un danger pour la solidité des parties hautes 4. De quand date la coutume étrusque d'orner le tympan de figures en terre cuite? Les fragments (le décoration conservés qui sont de l'époque archaïque (fig. 3781) proviennent, non de frontons, mais de frises ou d'acrotères. De même on peut contester que les temples les plus anciens, dont parlent les textes, aient comporté une décoration du fronton ; il semble bien, en particulier, que les statues du temple de Jupiter Capitolin aient été des figures d'acrotères En réalité, les monuments conservés qui sont, à n'en pas douter, des figures de frontons datent au plus tôt de la fin du Ive siècle (Falerii, lo Scasato). Il y a donc lieu de croire qu'à l'époque archaïque la décoration portait sur les autres parties du fronton, en laissant le tympan vide, et que l'usage des figures de tympan ne date en Étrurie (lue d'une époque relativement récente'. En fait les monuments conservés datent pour la plupart du 11e siècle av. J.-C. et des siècles suivants En ce qui concerne la composition des scènes représentées dans les frontons, il est probable que l'évolution fut la même qu'en Grèce. A des figures isolées, juxtaposées sur un même plan, succédèrent des compositions plus liées. La facilité qu'offre le modelage de l'argile et la possibilité de placer dans un haut-relief les figures sur plusieurs plans permirent, dans les scènes représentées, de donner à l'élément pittoresque une plus large part et de surcharger les compositions. Citons comme exemples les groupes d'un fronton de Sassoferrato (génies soutenant une draperie, Ariane endormie 8), et les tombeaux rupestres de Norchia, où les frontons sont imités de ceux des temples «fig., 81, 2804). Les sujets sont des représentations de divinités (ièalerii), des scènes mythologiques (Sassoferrato, Luni), parfois même des épisodes de la vie réelle (sacrifice, sur un fronton du Palais des Conservateurs '». L'absence de renseignements sur les édifices d'où proviennent statues et groupes empêche souvent de discerner le lien qui unit au temple le sujet représenté. Toutefois les frontons de Luni offrent des sujets en rapport avec le culte d'Apollon et d'Artémis [LUNUS et LuNA], protecteurs de la ville f1. 3e RosiE. Ce que dit Vitruve de l'ordre ionique et corinthien s'applique aux édifices de Rome construits d'après les principes de l'architecture grecque. Il n'y a donc pas lieu de revenir sur les caractères généraux de la construction du tympan. D'autre part, en ce qui concerne la décoration du temple, Rome resta longtemps tributaire de l'Étrurie [TESIPLUsI, p. 109, 112], et l'histoire du fronton étrusque est celle du fronton romain jusqu'à la fin de la République. Il semble bien, en effet, que l'usage des statues de terre cuite se soit conservé à Rome jusqu'à l'époque d'Auguste 72; toutefois, dès le premier siècle, il y eut des exceptions, en particulier pour le temple de Jupiter Capitolin, dont la reconstruction, en 83 av. J.-C., substitua aux figures d'argile, qui décoraient primitivement le fronton, un tympan sculpté en haut Nous noterons seulement quelques caractères spéciaux de l'architecture romaine de l'Empire, en ce qui concerne la structure du tympan et les effets décoratifs du fronton 14. Le tympan, placé à l'aplomb de la façade de l'entablement, est, en général, un mur élevé par assises (Panthéon 1', temple d'Assise 16) ; c'est le mode de construction usité dans les temples grecs de Sicile et de GrandeGrèce La pente du toit est variable ; il n'y a donc pas de règle fixe pour la hauteur du fronton. Toutefois l'on peut dire que, malgré quelques exemples d'un fronton de faible hauteur (Assise, monuments du sud de la France)", le tympan romain est, en règle générale, plus élevé que celui des édifices grecs [TEMPLUM, p. 112] : le rapport de la hauteur à la largeur atteint parfois 1 : ii. Le Panthéon offre un exemple de ce type de fronton haut 19 Le cadre formé par les corniches est plus chargé de motifs de décoration architecturale que dans les temples grecs. En règle générale, la corniche rampante conserve tous les éléments de la corniche horizontale. Le temple dorique d'Hercule, à Cori (début du premier siècle av. TYM .166 TYP .J.-C.), garde aux corniches rampantes des mutules ornés de gouttes'. Dans les temples ioniques, malgré ce que dit Vitruve 2, les denticules ne disparaissent pas des corniches rampantes (temple de la Portuna Virilis à (tome) 3. Il en est de même dans les variétés de l'ordre corinthien: denticules et modillons encadrent le tympan Panthéon, temple du Capitole de Dougga 4, Maison Carrée, fig. 6799 On peut toutefois noter une exception au temple corinthien d'Assise : les modillons du larmier ne sont pas répétés sous les rampants du fronton. Une décoration sculpturale du tympan semble avoir été de règle dans les grands édifices de l'époque impériale. Monnaies et bas-reliefs nous ont conservé la représentation de plusieurs des grands ensembles de Rome Capitole, fig. 1147 à 1151.; temples de Mars Ultor et de la Mater Magna dans des bas-reliefs de la villa Médicis 6 ; temple de Vénus et de Morne dans un bas-relief du Musée des Thermes) 11 faut se représenter comme des hautsreliefs les scènes mythologiques ainsi figurées $. Le tympan du temple de Dougga en offre un exemple. Ce sont tantôt des scènes comportant plusieurs personnages, groupés selon les exigences architecturales du fronton triangulaire (comme dans les reliefs de Rome précités), tantôt une grande figure centrale occupant la presque totalité du tympan (temple de Dougga, temple représenté dans un bas-relief du Latran""). Souvent le tympan reste vide (temple d'Assise, Maison Carrée) ; parfois des ornements de bronze le décorent (Panthéon) 1°. Il faut noter enfin une disposition spéciale qui rompt la forme triangulaire du tympan, en incurvant l'entablement en arc de cercle au-dessus de l'entre-colonnernent central (fig. '1083, 6589). Ce tympan échancré paraît être une caractéristique des écoles architecturales de Syrie et d'Asie-Mineure temple de Mousmiyé, temple de Termessos, temple de Milet représenté sur des monnaies d'Iladrien et de Gordien)"; il apparaît peut-être à Aphrodisias aunesiècle 12. On le trouve en Occident, à Spalato13 et à l'arc de triomphe d'Orange. III. Appareil de torture servant à appliquer la bastonnade, ou le bâton lui-même". IV. Roue massive, par opposition aux rolae radialae. 1n Roue de voiture [cumins, PLAHSTnuM, fig. 5705 à 5707]''. 20 Roue d'un treuil pour soulever les fardeaux 16. V. Roue à augets pour puiser l'eau [ANTLIA, COLUA1nAxloal] 17. \ I. Tambour denté, élément de plusieurs mécanismes, par exemple des roues de moulins à eau 18, de certaines horloges à eau1°, d'un appareil destiné à évaluer la distance parcourue par une voiture ou un navire". VII. Panneau de vantail d'une porte 21. VIII. Pièce du mobilier domestique : plat comprenant des parties d'argent2'. CH. AVEZOC. TYPAI (Tii7rwt). i\om de fête, d'après Ilésychius 1. Une des formes multiples sous lesquelles a continué de vivre, dans la mythologie grecque, le Set phénicien'. On sait que, dans la légende égyptienne, Set, qui s'appelle aussi Typhon, est le frère d'Osiris : celui-ci personnifie la lumière ; Set est, par contre, le démon de la tempête et des ténèbres. Les deux frères sont donc en lutte. La victoire reste longtemps du côté de Set, dont les ruses mettent au désespoir Isis, la femme d'Osiris. Set est enfin vaincu par Morus, fils d'Isis et d'Osiris, qui personnifie l'aurore . Ce mythe, symbolisant la lutte de la lumière et de la nuit, existait déjà, sous une forme un peu différente, ti Babylone, où Nergal, le soleil d'automne, est à Mérodach, le soleil printanier, ce que Typhon est à Osiris. Les légendes babyloniennes nous racontent aussi la lutte de Mérodach avec le serpent de mer Tihâmat (ou Abûbu = « les hautes marées que pousse la tempête n). Chez les Hébreux, Tihâmat s'appelle Tehôm. L'origine orientale de Typhon paraît bien démontrée par ces ressemblances'. De plus, la plupart des écrivains, et déjà Homère, plaçaient le séjour de Typhon en Cilicie Chez les Grecs, Typhon est le démon du feu souverain et dévastateur. Les poètes, tels que Pindare 6, Eschyle et Hésiode ont admirablement décrit sa nature ignée 9 Pindare nous montre Typhée, monstre aux cent tètes, dont la rage impuissante, maintenant contenue sous la masse del'Etna, qui pèse sur sa poi tri ne velue, s'exhale en torrents de feu, roulant des flots d'une fumée noirâtre. On fixait son séjour surtout dans des régions volcaniques, agitées par des tremblements de terre : nous avons déjà cité la Cilicie 10 et la Sicile ". Enfin Typhon apparaissait si bien aux Grecs comme le dieu du feu qu'ils faisaient venir son nom d'un verbe signifiant brûler » Les artistes l'ont représenté avec des ailes pour signifier son élan furieux vers le ciel (fig. 7199)'3. Parfois ils TYP lui ont donné un corps triple'. Les jambes du monstre sont remplacées par des serpents ; ceux-ci marquent l'origine chthonienne de ce géant y-gysvr,ç 2, issu de la Terre et du Tartare 3. En effet Gaia, irritée de la défaite des Géants s'unit au Tartare pour donner naissance à Typhon Celui-ci est aussitôt en lutte avec Zeus et, dans ce combat, le feu de la terre l'emporte d'abord sur le feu du ciel. Peu à peu la légende donna à Typhon d'autres adversaires que Zeus: ces dieux étaient généralement désignés pour ce rôle par la part qu'ils avaient prise aux luttes contre les Géants e, ou par leurs attributions'. On raconta aussi que les dieux effrayés s'étaient enfuis en Égypte et s'y étaient métamorphosés en animaux 8, Typhon avait même réussi à couper les tendons à son adversaires. Enfin celui-ci l'abattit d'un coup de foudre sur la tête 10. Précipité dans le Tartare, Typhon y resta étendu, accablé sous le poids de hautes montagnes telles que l'Etna, et couché sur un lit de roches aigués qui lui meurtrissait le dos 11, Les vents malfaisants [vEN'TI] étaient, disait-on, les enfants de, Typhon et d'Échidna la « Vipère » 12. On a du reste souvent vu en Typhon lui-même un démon de Fou TYR ragan. De son union avec Échidna" le monstre avait eu toute une descendance néfaste : le sanglier de Krolnmyôn ", « la » Sphinx', les llarpyes ou divinités de la tempête 1G, le chien Orthros. Interprétant d'après le mode rationaliste la légende de Delphes, un écrivain postérieur, Plutarque, résolut l'énigme du mal en supposant, comme les religions orientales, l'existence de deux principes opposés, qui sont entre eux comme Osiris et Typhon ". Le principe du mal pénétra ainsi dans la philosophie grecque. ART. lIus,ppRS.