Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

VELITES

VELITES. Fantassins qui formaient une des divisions de la légion. On ne connaît pas l'origine du mot velues. Festus' et Végèce' le rapprochent de volantes, à cause de la légèreté caractéristique de cette sorte de légionnaires. Isidore écrit : a volitatione, sive a civitale Etruscorum guae Veletes vocatur3. Ils étaient inconnus à l'armée romaine avant l'année 543=111. L'infériorité de la cavalerie apparut à ce moment, au cours du siège de Capoue par Fulvius Flaceus : la cavalerie campanienne, très supérieure en nombre, faisait de fréquentes sorties, auxquelles on ne pouvait résister victorieusement; alors un centurion, du nom de C. Navius, inventa, dit-on, de mêler aux cavaliers des fantassins choisis pour leur vigueur et leur agilité ; ils sautaient en croupe, au moment de l'attaque et de la retraite, et descendaient à terre, entre les files de chevaux, pendant la lutte. L'essai parut si heureux que l'on décida, dans la légion, la création d'une section de vélites. ils étaient armés de la parma, mais d'une parma plus petite que celle de la cavalerie, et de sept javelots longs de 4 pieds; leur vêtement était léger, pour ne pas nuire à leurs mouvements ; leur rôle consistait surtout à cribler de traits les hommes et les chevaux de l'ennemi et par là à arrêter leur élan 4. Le corps des vélites se composait de jeunes gens, de ceux qui avaient le cens le moins élevé'. Leur nombre fut d'abord de 12006 ; il fut porté dans la légion renforcée à 15007. Les vélites n'étaient divisés ni en manipules, 'ni en centuries ; on ne leur accordait point d'officiers spéciaux ; on les adjoignait, en nombre proportionnel, aux manipules des trois autres armes, à raison de 20 vélites par centurie e. Dans le camp, c'était à eux qu'était confiée la garde extérieure des portes: ils ne devaient aucun service dans l'intérieur du retranchements. La dernière mention des vélites se trouve dans Salluste 10. Marius, lors de sa réorganisation militaire, les supprima. R. CACNAT.