Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article ANUBIS

ANUBIS ('Avoueig). Anubis, dieu égyptien, représenté avec une tête de chacal, que les Romains et quelquefois les Grecs prenaient pour un chien : d'où l'épithète de latrator que Virgile a donnée à ce dieu 1 dans un temps où les cultes de l'Égypte étaient généralement méprisés à Rome. Cependant on avait déjà tenté sous la république d'y introduire quelques-uns de ses dieux, et parmi eux Anubis'. Le nom égyptien était Anpou ou Anuph, que les Grecs alexandrins ont écrit Anoubas et .9nebo : c'est ainsi que s'appelait le lettré à qui Porphyre a adressé une épître, reproduite en partie dans la Préparation évangélique d'Eusèbe. La ville appelée par les Grecs Cynopolts (ville du chien), était la capitale du nome d'Anpou (Cynopolite) 4 ; mais il ne paraît pas qu'ils aient, aux temps ptolémaïques, assimilé Anubis à aucun de leurs dieux. Ce fut seulement sous l'empire romain et peut-être à une époque avancée de son histoire, qu'Anubis fut assimilé à Mercure ou Hermès, sans doute à cause du rôle qu'il joue dans la psychostasie égyptienne, ou scène du pèsement des âmes devant les juges infernaux, rôle qui l'a fait ANU 2b3 AN[ considérer comme un dieu psychopompe.Plutarquel'appel le 'Egi.ésouétç'. On le voit figurer tenant le sistre de la main droite et une sorte de caducée de la main gauche, au musée du Capitole, et (fig. 340), avec des attributs caractéristiques, le caducée et les talahia, sur un autel d'Isis, trouvé à Home en 17197; il porte en outre la sitala, comme sur les monuments égyptiens, et la palme qu'Apulée lui donne aussi pour attribut.Lapalme est de même un attribut de ce dieu sur des pierres gravées qui devaient servir d'amulettes ou de cachet s.En énéràl, il est rare qu'il ligure isolé des grands dieux égyptiens [Isis, ~snlls , serAPlsl, introduits dans le culte des Romains, et à côté desquels il n'a qu'un rôle secondaire. Cependant on trouve un Alltcbiajue, c'est-à-dire un membre d'une corporation formée en l'honneur d'Anubis, portant un nom tout romain et résidant à Ostie, dans une inscription dont la date consulaire est mutilée, niais que M. lienzen 9 croit appartenir au troisième consulat de l'empereur Septime-Sévère, 202 après J.-C. F. Rolnoc. [ANuLUs]. Les inscriptions indiquent à Rome une corporation [coLl.eoluat] d'hommes de ce métier, distincte de celles des autres ouvriers travaillant pour la bijouterie et l'orfévrerie. Si beaucoup d'anneaux qui nous ont été conservés sont des oeuvres d'un art délicat et compliqué, d'autres n'ont exigé qu'un travail et des outils très-simples. Cicéron' raconte que L. Pison, préteur en Espagne, fit asseoir devant son tribunal, sur la place publique de Cordoue, un ouvrier qui lui fit devant tout le monde un nouvel anneau d'or. C'est ainsi que travaillent encore dans l'Orient des bijoutiers ambulants. E. S.