Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article VIGILIAE

\'IGILIAE. Gardes de nuit, par opposition à EXCUBIAE, gardes de jour. Chaque poste se composait de quatre hommes ' et, comme la nuit était divisée en quatre vigiliae 2, chaque homme était de service pendant trois heures en moyenne, pendant que ses camarades se reposaient. De plus, quatre cavaliers inspectaient chaque poste à chaque veille nouvelle 3. Polybe a donné tout au long les règles suivies pour les gardes nocturnes; on y voit quelles précautions les Romains avaient prises pour assurer la permanence du service 4. « Le moment arrivé, le cavalier à qui est échue la première veille fait sa ronde, accompagné de quelques amis comme témoins. S'il trouve le premier poste éveillé, il reçoit de lui une tessère ; s'il le trouve endormi ou si quelqu'un a quitté sa place, il prend à témoin ceux qui l'accom 7d VIL jlagnent et s'éloigne. Tous ceux qui font les autres rondes agissent de même... Les officiers qui ont fait les rondes apportent au jour naissant les tessères au tribun. Si le nombre est complet, il n'y a pas de reproches à faire et ils se retirent ; mais, si le nombre est moindre que celui des gardes, on reconnaît d'après les signes qui sont tracés quel poste a manqué à son devoir. On mande alors le centurion de la cohorte coupable ; celuici présente ceux qui étaient chargés de veiller et on les confronte avec le cavalier de ronde. Si la faute est aux gardes, le cavalier le prouve aussitôt en produisant ses témoins... Grâce à la rigueur du châtiment, la surveillance nocturne est irréprochable. » Le signal pour relever les sentinelles était donné chaque fois par le bucinator du premier manipule des triaires t. La longueur des nuits étant variable suivant la saison, celle des différentes vigiliae ne pouvait pas être constante. On la déterminait au moyen de clepsydres On avait même inventé à cet effet, pour augmenter ou diminuer à volonté la capacité de l'instrument, un dispositif de cire, tour à tour appliquée ou enlevée, qui permettait à l'eau de s'en échapper plus ou moins abondam ment3. R. CbGNAT.