Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article VITIS

VITIS. Cep de vigne servant d'insigne aux centurions' et aussi aux EVOCATI, qui leur sont presque assimilés. Dans le langage courant, vitis équivalait à peu près à centurionatus2. La baguette, en général [vIRGA], est un insigne de commandement, mis aux mains des agents subalternes, comme les licteurs ; telle qu'elle est représentée, entre les mains des centurions, sur certaines stèles [LEGIO, fig. 4420, 4421, 4423], la vitis rappelle à s'y méprendre la virga ou la vindicta du licteur, tenue exactement de même (fig. 7505 à 7506) 3. Pourquoi le cep fut-il propre à cette catégorie d'officiers? On ne sait. Il faut laisser de côté le rapprochement avec Bacchus, conquérant des Indes et inventeur de la vigne 4. Lavitis servait aux centurions à infliger des châtiments corporels aux soldats I, du moins à ceux qui étaient citoyens romains; pour ceux-là il y aurait eu une sorte de déchéance à être bâtonnés d'un autre bois, comme les auxiliaires 6. Un centurion, connu pour sa sévérité excessive, avait reçu de ses hommes le sobriquet Cedo alteram, parce que, quand il avait brisé sa vitis, sur le dos du coupable, à force de frapper, il criait toujours : a Donne-m'en une autre 7j » Certain signe coudé (r ou 3) désignant en épigraphie la centurie ou son chef, on a voulu y voir l'image du cep ; mais c'est plutôt l'initiale de centum.