Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

VOLONES

VOLONES. Les auteurs désignent sous ce nom, à l'époque républicaine, des esclaves qui, en des temps particulièrement difficiles, s'enrôlaient dans les légions pour en combler les vides, à défaut de citoyens romains, ce qui était absolument contraire aux règles du recrutement normal. On cite ainsi plusieurs circonstances où les généraux firent usage de volones. Festus', Macrobe2, Tite-Live3 sont très précis à cet égard [DILECTUS]. Les deux premiers indiquent en outre que le nom de volones était donné à ces légionnaires, parce qu'ils servaient volontairement (quia sponte hoc voluerunt). En récompense de leurs services et pour régulariser la situation, on leur concédait la cité romaine au cours de la campagne'. A l'époque impériale il n'est plus question de volones. L'existence de cohortes auxiliaires et de troupes irrégulières rendait ce genre de recrutement superflu. R. CAGNAT. VOL -964VOL Vello, arracher). La forme indique un diminutif; l'équivalent grec le plus exact serait donc aa6ultov'. Mais on ne voit pas nettement si la petitesse seule de l'objet 2 l'opposerait à la pince [FORCEPS], plutôt que la limitation de son emploi. Toutefois les textes, très peu nombreux, où le mot figure ne se rapportent qu'à deux usages précis. La volsella est une pince médicale et sans doute y en eut-il de dimen_ sions très diverses. Nous en avons don 1379-1384] un certain nombre de spécimens variés; on y peut ajouter deux exemplaires, entre plusieurs, de la Bibliothèque Nationale4: l'un terminé par de larges palettes recourbées ; l'autre à mors coudé et dont les branches sont munies d'un manchon-glissoir permettant de les serrer à volonté et de prolonger le pincement sans le secours de la main. D'autre part et principalement, vu l'étymologie la volsella servait, en particulier dans les bains, aux mains d'un esclave spécialiste, l'ALIPILUS, à enlever les poils', et elle y réussissait plus sûrement que certaines pâtes épilatoires également employées [PSILOTHRUn]. Cette pratique, qu'on croirait propre aux efféminés 6 ou à ceux qui, ne sachant pas vieillir, supprimaient les premiers fils blancs, était fort répandue [BARBA, COMA] et un homme comme César ne craignait pas d'y recourir'. La pince à épiler est, pour cette rai son, réunie sur le même anneau avec d'autres instruments, comme le DEN à fard, etc. (fig. 7561)8. L'usage de cet instrument est d'ailleurs extrêmement ancien et, si haut qu'on remonte, en plein âge du bronze, les pincettes sont un accessoire obligé de toute trousse de toilette9. La plupart des échantillons qu'en offrent les musées datent même de la préhistoire et ont été retrouvés dans presque toutes les régions du monde antique, depuis l'Égypte, qui en a fourni en cuivre "jusqu'à la Grande-Bretagne et la Scandinavie, en passant par Chypre", les tombes prémycé niennes i2 et mycéniennes, comme celles de Zafer Papoura en Crète 13 et les nécropoles d'Italie 14. Si quelques-uns, découverts en Angleterre " et en Germanie 16, sont bien d'époque romaine, on peut affirmer que les formes n'ont pas changé jusqu'à la fin de l'antiquité et étudier ici même les spécimens celtiques. La taille de ces objets va de 5 à 11 centimètres (7 ou 8 en général); il y en a de toutes matières, l'or compris ; une pincette d'argent provient de l'acropole de Mycènes t7. Comme cette pincette est associée à d'autres accessoires de toilette et fréquemment réunie, par le même anneau, à un grattoir de tête (scalptorium) et à un cure-oreilles ment à ce dernier, même quelquefois au fond d'une sépulture virile 18, on ne peut plus se ranger à une ancienne opinion 19, sui vant laquelle c'était un instrument de couture. Nous retiendrons particulièrement les exemplaires (fig. 7562) de Mycènes2', de Syros 21 et celui de Limone, province de Livourne, aux extrémités élargies, avec ses tiges élégantes, partiellement torses 22. Nous ne savons pas si, dans la pratique, le terme volsella s'appliquait encore à d'autres pinces, par exemple à celles dont le verrier devait user pour donner la forme voulue à la masse vitreuse dans laquelle il venait de souffler23 [VITRUsi]. Il est enfin peu probable qu'on ait ainsi dénommé les grandes pinces dont les tiges sont munies de roulettes et qui servaient à saisir ou déplacer les tisons dans un brasier; les spécimens sont d'ailleurs italiotes ou étrusques. Nous en signalerons cependant quelquesuns, par exemple celui de Vulci, au musée de Berlin 24, avec ses tiges terminées en forme de gland et cannelées en spirale, ce qui est le cas de la plupart 2b; celui du Cabinet des médailles, dénommé pince de forgeron (fig. 7563) 26, mais par erreur sans doute; ces ustensiles sont généralement retrouvés, non seulement avec des tisonniers 27, mais avec un réchaud à charbon 23 Nous préférons donc, sans dire comme Micali 29 qu'avec ces pinces on retirait du feu les viscères de la victime, VOL 965 VOL admettre tout au moins qu'elles avaient probablement leur èmploi dans les cérémonies religieuses. Pour les pinces et tenailles servant aux gros ouvrages