Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

APHETAI

APHETAI (Atoérat). L'historien Myron de Priène, dans un texte qui nous a été conservé par Athénée', a écrit que les affranchissements d'esclaves étaient fréquents à Lacédémone, et que, parmi les affranchis, on distinguait les âlpéhat, les iéario'ol, les épuETTpsç, les SEaitoalovaurat, les VEOSaµ6,SEtç, sans parler d'autres classes d'affranchis sortant des l'ilotes, probablement les (JbOaxcç, les é7redvxxeol, etc. I1 ne faut pas oublier, toutefois, que les Hilotes, étant des serfs publics, ne pouvaient pas être affranchis par les maîtres auxquels ils étaient attachés; la liberté devait leur venir nécessairement de l'États. Un simple particulier n'avait le droit d'affranchissement que sur les esclaves proprement dits employés à son service personnel, et le nombre en était très-peu considérable à Sparte. Quelle différence y avait-il entre ces diverses catégories de personnes ? Pour les r'nEGvaxTOt, les veoôaµWSu; et les µdBaxeÇ, les renseignements ne sont pas absolument défaut. S'il faut en croire Théopompe', les i7CEÛVaXTOI étaient les Hilotes, qui, pendant la première guerre de Messénie, furent autorisés à épouser les veuves des Spartiates tombés sur le champ de bataille et qui obtinrent successivement la liberté et le droit de cité. En admettant l'exactitude de ce renseignement, qui ne se concilie guère avec le récit de Strabon', les é7retivaxTOl formeraient une catégorie tout à fait exceptionnelle parmi les affranchis. Les vsola oé etç étaient d'anciens Hilotes s, qui, après avoir été admis, dans les temps de crise, à servir comme hoplites dans les armées de Sparte, avaient obtenu la liberté en récompense de la bravoure dont ils avaient fait preuve. De tous les affranchis, autres que les éiteûvaxaut, ceux-ci étaient les plus favorisés, et, dans la hiérarchie des personnes, ils venaient immédiatement après les citoyens Les ,4Oaxeç ou tadetoveç étaient de jeunes Hilotes' que APHEPAI. 1 VI, 102, r. 271. 2 Strab. VIII, 5, g 4. E Athen. VI, 101, p. 271. -+ VI, 3, g 2 et 3 ; voir toutefois Hesych. éd. Alberti, f, p. 4332, 19. + Pollux, III, 83 ; Hesych. II, 667, 8, et Suid. II, 956, éd. Bernhardy ; cf. Thucyd. VII, 58 ; Plut. Agesil. 6. 6 Büchsenschütz, Besitz und Erwerb, p. 171. 7 Hesych. II, 612, notes 22 et 27; Plut. Cleom. 8. 8 Athen. VI, 102, p. 271. Voy. cependant Jeannet, Les institutions sociales et le droit civil à Sparte, Paris, 1873, p. 83. L. 1. p. 170.fO Büchseuschütz, 1. 1. p. 472, note 2.11 Griech. Alterth. 2•éd. leurs maîtres avaient fait élever et instruire en commun avec leurs enfants et qui, à cause de cette communauté d'existence, étaient dotés de la liberté, sans obtenir cependant le droit de cité ". L'affranchissement avait-il lieu de plein droit, dès que certaines conditions déterminées par une loi spéciale avaient été remplies ? Fallait-il, dans chaque cas particulier, l'intervention d'un magistrat conférant, au nom de l'État, la liberté à l'enfant? Nous ne saurions répondre. M. Büchsenschütz' pense que l'on assimilait aux z Oaxe; les enfants nés de l'union d'un citoyen de Sparte et d'une Hilote. Les SEa7foatovatToei étaient des affranchis, qui, comme leur nom l'indique, servaient sur la flotte o, mais on ne sait à quel office ils étaient employés. Quant aux âpé'at, aux SéciroTOt, aux ipuleeuisc, on est réduit aux conjectures. M. Scheemann pense que les péTat et les Séa7COTOt étaient, non pas d'anciens Hilotes, mais d'anciens esclaves, sur lesquels des citoyens spartiates avaient acquis un droit de propriété privée par achat ou autrement, et qu'ils avaient mis en liberté ". M. Wachsmuth voit dans les épuxT''q'pEç des affranchis que nous pourrions comparer à nos ambulanciers modernes, parce qn'ils étaient chargés de relever les blessés sur les. champs de bataille, de les soigner et de donner la sépulture aux morts". Ces opinions n'ayant aucune base solide, nous nous bornons à les indiquer sans les adopter ni les rejeter'". Citons encore, comme cas d'affranchissement ayant donné naissance à une classe spéciale d'affranchis, l'exemple des Hilotes qui avaient servi sous Brasidas, et qui reçurent le titre de ppalilotot'+; leur condition ne dut pas être complétement identique à celle des veoSap.t‘.Sotç, car les historiens les mentionnent en les distinguant de ces derniers. E. CAILLEMER.