Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article APLUSTRE

APLUSTRE, 5AyÀecaTov. Aplustre, ornement placé à l'extrémité de la poupe d'un navire. C'était une charpente formée de pièces de bois assemblées; on distingue dans quelques monuments une ou plusieurs traverses destinées à les tenir réunies, comme dans les bas-reliefs reproduits plus loin (fig. 363, 363). Le dessin et la dimension de cet appendice varient dans les représentations très-nombreuses que nous en possédons, mais sans s'éloigner d'une disposition qui leur est commune de li gnes recourbées, resserrées à la base, se déployant vers le haut et rappelant l'aile ou la huppe d'un oiseau, la queue d'un poisson ou les tiges d'une plante infléchies dans le même sens. L'aplustre fut en usage dans toutes les marines de l'antiFig. 362. Monnaie quité. Les monnaies témoignent qu'il déde Pnasélis. corait les vaisseaux de Tyr et de Sidon aussi bien que ceux de la Grèce et de Rome. Il est nommé par Homère'. On le tirait figuré sur des vases peints de style ancien, sur des mon APO -349APO naies grecques et romaines, sur des pierres gravées, dans des peintures murales et des bas-reliefs, tantôt comme un prolongement de la poupe, avec laquelle il semble faire corps entièrement: tel on le voit sur les monnaies de Phasélis (fig. 362), d'Apollonie de Lycie, d'Histiée, de Cyzique, d'Anchialus, etc., et dans le bas-relief romain du palais Spada2 (fig. 363) ici reproduit; tantôt comme un accessoire pouvant à volonté s'implanter à l'arrière du bâtiment ou en être détaché : tel il paraît dans la plupart des représenta tions antiques, et on le dans les monuments où il est figuré séparément, comme dans le bas-relief du musée du Capitole' (fig. 364); les détails de sa construction y sont facilement saisissables. D'autres monuments montrent des aplustres ainsi détachés, faisant partie de trophées, ou mêlés aux armes et aux dépouilles de peuples vaincus En effet, l'aplustre était comme une enseigne que l'on s'efforeait d'arracher au vaisseau ennemi'. On le voit aussi comme l'emblème d'une victoire navale ou comme un symbole de la navigation, dans la main de Neptune', de la Victoire' (fig. 364) ou de divinités et de héros protecteurs des cités maritimes'; ou encore gravé dans le champ des médailles à côté de leur effigies. Il rappelle aussi sur les monnaies de plusieurs familles romaines, des victoires dont elles s'honoraient 10 On pourra comparer avec les figures ici gravées celles qui accompagnent les autres articles où il est traité de la marine. E. SAGLIO.