Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

ARATOR AGRI PUBLICI

ARATOR AGRI PUBLICI. Une partie ou la totalité du territoire conquis par Rome sur l'ennemi et devenu AGER PuBLICus fut quelquefois rendue aux anciens possesseurs, moyennant une redevance en nature ou en argent. Les cultivateurs ainsi rétablis dans leur ancienne jouissance n'avaient plus la propriété, impossible d'après les principes du droit romain sur le sol de la province, mais une sorte de possession indéfinie et irrévocable. Il est fait mention de ceux qui putti/cos agros arant dans deux passages de Cicéron', dont l'interprétation est fort contestée entre les savants. L'orateur dit qu'un très-petit nombre de cités siciliennes ont été jadis conquises par les anciens Romains ; que leur territoire devenu ager publicus leur a été restitué, et que les censeurs ont l'habitude de le louer... Ailleurs il ajoute que ceux qui cultivent les champs de l'agerpublie cus ont à payer une redevance fixe, ex lege censoria, d'après les clauses du bail des censeurs. Zumpt 2 et Walter ' pensent que l'objet de l'adjudication est ici non le sol même, puisque la possession en était restituée aux anciens maîtres, mais le recouvrement de la redevance envers l'État prise en ferme par les PUBLICANI, aux termes du contrat passé avec les censeurs. Du reste, ici le sol était toujours considéré comme ager publicus, à la différence des agri decanzani ou arationes, sur lesquels les possesseurs sujets à la dîme, aratores ou deeumani, avaient une sorte de propriété perpétuelle, autant qu'elle pouvait se concevoir en province. D'autres, au contraire voient dans les aratores agri publiez' de simples locataires ou fermiers de leurs anciennes propriétés. G. HUMBERT.