Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article ARBYLÈ

ARBYLÈ ( AePléq, AooêuÀ€c)• -Chaussure commune et de façon simple'-. Les paysans et les voyageurs s'en servaient pour se garantir contre la boue et les pierres du chemin. Elle est comme telle, assimilée par les auteurs à celles qu'on appelait xaptarival et aalnone'rilaç°; mais on la trouve d'autre part indiquée comme appartenant aux femmes', et aussi comme une chaussure de festin, pareille aux tÀserat ou ),avria. Trois épigrammes', qui décrivent la. même statue d'Anacréon, montrent le poète dans l'ivresse, n'ayant plus qu'une de ses sandales, que l'une de ces pièces nommée tptul(Suç, l'autre )`au^rra, la troisième tara app '-. t .si té),ra la partie du char où se plaçait le cor. , .. :ur 5. E. S. A. WA (A pvu, xiéssrosj. L Coffre, caisse, boite, propre à serrer des vêtements, de l'argent, des provisions et, en un lsiot, tout ce qu'il était nécessaire de tenir enfermé '. Ces termes étaient généraux et s'appliquaient sans doute à des objets de grandeurs et de formes diverses ; cependant il semble, d'après les textes où ils se trouvent employés et les monuments qu'on peut en rapprocher, que l'on ne désignât ainsi que des caisses quadrangulaires b. C'est dans des caisses semblables que les anciens habitants de la Grèce, et, comme on le verra, aussi ceux de l'Italie, gardaient ce qu'ils avaient de précieux. Elles furent pour eux ce qu'étaient chez nous, au moyen âge, les coffres, les bahuts, les huches, faciles à transporter quand on se déplaçait, et qui dans la maison faisaient office de siéges, en même temps qu'ils tenaient lieu d'armoires, quoique celles-ci n'aient pas été inconnues [ARMARIUM]. De curieuses peintures de vases, où sont représentés Danaé et le jeune Persée, au moment où ils vont être en Mère; ils posent ordinairement sur des pieds peu élevés, en forme de griffes. Quand ces coffres étaient remplis des objets qu'on voulait transporter, on les fermait au moyen d'un noeud compliqué [Noous] ; ensuite on les scella; plus tard seulement on connut les serrures [caAvls, SERA]. Dans la première des peintures que nous avons citées, un ouvrier est occupé, autant qu'on en peut juger, à percer un trou dans ARC Lew ir r.. Zt.eatr T.tés 'p. J ~ opine 1 1,0 a f aa sel 363 AR se un des montants : il prépare sans doute un moyen plus solide de fermer la caisse qui doit être bientôt abandonnée aux flots. D'autres vases grecs nous montrent des coffres semblables, décorés avec plus ou moins d'élégance, à l'inté procher des témoignages écril.s : c'est ainsi que dans un tombeau de Caere" on voit ( fig. 457) un coffre muni d'une serrure, placé lI côté du lit où le mort était étendu, entouré de ses armes et d'ustensiles de toutes sortes sculptés rieur des appartements; des femmes y rangent des pièces d'étoffe ou des vêtements (fig. 455)7, ou bien s'en font des siéges (fig. 456) 8. Des coffres du même genre servaient à conserver les objets précieux qui appartenaient au trésor des temples 9; leur place était dans l'opisthodome. De même, c'était dans la partie la plus reculée de la maison, que chaque particulier avait la caisse (4qupto0e x.1) où il mettait son argent, ses titres et les objets de grande valeur qu'il possédait ". Le choix de cet endroit était commandé par la nécessité de pourvoir à la sûreté de son avoir ; aussi trouve-t-on une disposition analogue indiquée pour les an eiennes habitations de l'Italie aussi bien que pour celles de la Grèce.La caisse qui renfermait l'argent se trouvait dans FAImt'n de la maison primitive ", c'est-à-dire dans la pièce où la mère de famille se, tenait constammen t côté du lit nuptial entou ée de ses filles et de ses servantes. Les tom beaux étrusques, dont les dispositions in térieures reproduisent celles des demeures occupées par les vivants, nous en offrent des exemples qu'il faut rap dans le roc et peints, comme le coffre lui-même, qui est rouge, avec des garnitures de la couleur du cuivre jaune. On garnit aussi les coffres de plaques de fer: d'oie les noms d'arca fermai ou aerata, sons lesquels on les trouve souvent indiqués 1 ". Les fouilles de Pompéi en ont fourni des exemples", et c'est même la découverte de deux caisses semblables qui a fait donner, mais sans preuves suffisantes, à une des maisons de la ville antique, le nom de Maison du Questeur. On voit (fig. 458) le dessin des plaques de bronze (crustae) qui cou vraient l'un d'eux. Ces coffres étaient placés dans I11trunl, et c'est dans la même partie de la maison que des coffres, à peu près de même forme, ont été trouvés ailleurs. Ceux dont on voit ici des dessins (fig.459, 460), découverts aussi à Pompéi en 1864 et 1867, proviennent de moins riches demeures. Ils étaient adossés dans l'atrium à un pilastre. posés sur une petite base de maçonnerie et fixés au sol par un fort clou traversant le fend du meuble". Les des sins montrent quelle était leur onstruction et fur décoratitan : un fait que rapporte Appien" donne ne idée de la grandeur qu'ils avaient quelquefois : un citoyen proscrit par les triumvirs, se réfugia chez son affranchi et demeura plusieurs jours caché dans le coffre A-RC 364 ARC de fer placé au milieu de la maison. Il y recevait sa nourriture, et personne ne s'avisa de l'y chercher. De l'emploi constant de l'arca pour serrer les espèces, vient celui des mots : ex arca solvere, s'appliquant à toute espèce de payement 17. Un serviteur de confiance, appelé arcarius, avait la garde de la caisse 'B. On trouve le même nom désignant des coffres destinés à la conservation des vêtements (arca vestiaria)19 et des provisions de toute espèce. Nous parlerons ailleurs des boîtes et coffrets de toute nature et de toute capacité, les unes (arculae) ressemblant en petit à celles qui viennent d'être décrites; les autres, de formes variées, qui servaient à serrer des bijoux, des livres, des parfums, des objets de toilette 20, etc. [CISTA, CAPSA, PYxis, sCRINIUM, LocuLus] ; ailleurs encore, des cercueils de bois ou de pierre de forme analogue, auxquels on donnait aussi le nom d'arca [FUNUS, SARCOPHAGUS]. ARCA est aussi le nom d'une caisse sans couvercle et sans fond, qu'on enfonçait dans le sol pour établir des fondations sous l'eau : on pompait l'eau qu'elle contenait et on la remplissait de pierres et de ciment 21. E. SAGLIO.