ACINACES ('Àxtvâxr,ç).-Courte épée ou grand poignard de forme droite t, dont l'usage paraît avoir été répandu dans tout l'Orient et particulièrement chez les Perses Distinct de l'épée ou du sabre, qui se portaient à gauche, l'aeinaces était suspendu sur la cuisse droite à un ceinturon de cuir r', ainsi qu'on le voit dans les bas-reliefs de Persépolis, auxquels la figure 57 est empruntée 4. Quand Alexandre fit ouvrir le tombeau de Cyrus, où devaient être enfouis, d'après la tradition populaire, des trésors merveilleux il y trouva un acinaces, à côté d'un bouclier pourri et de deux arcs scythiques 8. Un acinaces, dépouille de Mardonius, était conservé dans le trésor de l'acropole d'Athènes, Il ne valait pas moins de 300 dariques 7. I'acinaces était aussi une arme nationale des Scythes, qui y voyaient une image du dieu de la guerre et lui faisaient des sacrifices 8.
Aucun témoignage ne prouve que cette arme ait jamais été empruntée par les Grecs aux peuples chez qui ils la voyaient en usage; non-seulement ils la connaissaient cependant, mais ils la fabriquaient. On a trouvé " à Nicopol, près de l'embouchure du Dnieper, dans un tombeau qui paraît être celui d'un roi ou chef indigène, un acinaces dont la lame de fer était entièrement rongée par la rouille, mais la poignée en or est encore parfaitement conservée. Les ornements, d'un goût exquis, sont de travail grec et de la belle époque de l'art (fig. 58). Sur un fourreau recouvert d'une lame de métal du plus délicat travail trouvé au même endroit (fig. 59), on voit parmi
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d'autres figures un Scythe armé de l'acinaces (fig. 60). Le poignard des Mèdes (medus acinaces) est mentionné par Horace 10 dans une ode où il raille des convives trop
belliqueux ; on serait par conséquent autorisé à conclure de ses paroles que cette arme barbare fut quelquefois portée par des Romains. E. SAGLIO.