ARMATURA. Dans la langue des auteurs latins qui écrivaient sous la république, armatura offre le sens général de mode d'armement'. Mais en même temps il sert à distinguer les troupes d'infanterie d'après leur équipement. On oppose la gravis armatura qui désigne les légionnaires pesamment armés à la levis armatura, troupes armées à la légère, archers, frondeurs, etc. Réunies à l'equitatus, ces deux armaturae constituent l'armée ro
Plus tard le mot armatura devint synonyme de ruiles. Le fait est déjà constaté par une inscription du deuxième siècle 3, qu'on lit sur un monument trouvé près de Mayence. Or, la légion qui y est mentionnée quitta cette ville dans la première moitié du ne siècle, puisque Ptolémée place ses quartiers d'hiver en Pannonie ; elle y séjournait encore au temps où Dion Cassius écrivait son ouvrage. Le même terme est employé dans le même sens dans des inscriptions contemporaines de la première ou un peu postérieures, mais datées avec moins de précision'. Lors donc qu'on lit dans Ammien Marcellin tribunus armaturarum
il ne s'agit pas là d'un autre officier que le tribunus miletum, bien connu d'ailleurs. Dans Végèce, armatura est souvent synonyme de miles. Les armaturae duplares,stinplares6 sont les soldats qui reçoivent la double ou la simple ration. Il fait remarquer que de son temps l'armatura correspond à la levis armatura des anciens En effet, il nous a luimême appris que la lourde armure des légionnaires fut
I.
abandonnée au Ive siècle. Mais armatura désigne aussi chez cet auteur l'escrime, que les CAMPIDOCTORES enseignaient aux recrues e, et dont les soldats donnaient des assauts au cirque, à certaines fêtes 9. Il appelle indifféremment cet exercice armatura ou ars armaturae 10. Le mot armatura s'applique aussi à l'armement des gladiateurs [GLADIATOR).