Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

ACLIS

ACLIS (du grec âyxe),sç). Javelot mince et cylindrique lancé au moyen d'une courroie : Chaque soldat en avait plusieurs, deux au moins'. Servius, aux vers cités de l'Énéide, dit que l'aclis est une arme de jet fort ancienne, si ancienne qu'elle ne figure dans aucune relation historique. On a donc beau jeu pour se figurer l'effet et l'usage du fiagellum attaché à la hampe. Suivant quelques auteurs, dit Servius, la hampe avait une coudée et demie (Om,66) et avait un crochet de chaque côté. Au moyen d'une courroie, ou d'une corde (lord vel lino), on la ramenait à soi après avoir frappé l'ennemi. On voit que cette description est tout simplement celle de l'angon germanique. Servius croit que la courroie facilitait l'usage de l'arme, et en effet, en s'enroulant autour de la hampe d'un trait, une corde imprime à celui-ci une rotation qui en augmente la justesse. Peut-être l'aclis que nomme Virgile et dont son commentateur parle comme d'une arme oubliée, n'est-il pas celui dont un historien fait de nouveau mention au troisième siècle de l'Empire 3. Au dernier s'appliquerait ce que dit Servius : c'est l'angon introduit dans l'usage de l'armée romaine. Quant au premier aclis, si ce nom n'est pas dans Virgile et les autres poètes4 celui du javelot en général, il faut renoncer à en donner une définition précise [JACULUM]. C. DE r.A BERGE.