Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article ASTRAGALUS

ASTRAGALUS (AaTaéyaaor), astragale. I. Nom d'un osselet du talon, de la cheville ou du paturon de certains animaux, dont on se servait comme dé à jouer [TALI]. II. Le même nom est devenu un terme d'architecture dont le sens, chez les anciens, paraît avoir été plus étendu que dans le langage actuel des artistes. Aujourd'hui on nomme astragale la moulure qui termine le fût d'une colonne et qui se compose en général d'un congé, d'un listel et d'un petit tore ; de Inêrne dans le pilastre ; par extension, le même nom se donne aux moulures dont le profil est analogue : ainsi au bas d'une frise sans architrave. AST Vitruve emploie encore ce mot dans d'autres cas, ainsi en parlant des hases attiques' : il entend sans doute par là les tores de la base 2. Ailleurs, à propos de portes, il dit sculpendum est cdmatiuan Lesbtum cuen astragale ce que Perrault interprète d'une façon plausible par un talon. Par contre, un autre passage de Vitruve pourrait faire croire à un sens plus restreint du mot an fra astragaluan summi scapi'" (au-dessous de l'astragale du haut du fût) : il semblerait qu'iI y eût une astragale à. chaque extrémité du fût, et, en ce cas, ce mot ne pourrait s'appliquer qu'au congé et au listel, seuls éléments communs au haut et au lias du fût. Dans le sens ordinaire du mot, l'astragale ne se trouve pas dans le dorique grec, mais les Romains l'adoptèrent pour leur dorique, par exemple au théâtre de Marcellus, au Colisée,etc. Dans l'ordre ionique, grec ou romain,l'astragale est d'usage constant, souvent sculpté en chapelet ( fig. 575) ; de même dans le corinthien. L'astragale fait partie du fût et non du chapiteau, comme le prouvent, mieux encore que les distinctions théoriques, les nombreux fûts antiques qui subsistent; lorsque la colonne était de marbre de couleur, granit, etc., le marbre blanc du chapiteau ne commençait qu'au-dessus de l'astragale. Souvent, s'il y avait des colonnes engagées ou des pilastres, l'astragale se continuait sur le mur,ainsi que sur les murs de fond des portiques, comme au temple de Mars Vengeur à Rome. On verra les diverses applications de l'astragale dans tous les ouvrages graphiques sur l'architecture grecque et romaine. L'exemple reproduit plus haut appartient au temple d'Érechthée ou de Minerve Poliade, à Athènes J. GTADEr.