Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article ACROPODIUM

ACROPODIUM. La formation de ce mot est grecque (ât poç aoûç), mais il n'existe, comme désignation architecturale, dans aucun auteur grec, et on ne le trouve qu'une seule fois dans un auteur latin, Hyginus sous la forme que nous donnons ici. Nous citerons ce passage unique : Gladium de vagina ei extraxit Pelopia, et rediens in templum sub acropodio .4finervæ abscondit. La première explication qui se présente est que l'acropodium était un piédestal élevé, sur lequel la statue était posée. Rich 9 y voit la base même, la plinthe carrée de la statue. Le Thesaurus 3 rejette ces deux interprétations. Elles sont acceptables cependant, et nous les croyons vraies, si oit suppose une plinthe ou un piédestal non pas massif, mais reposant sur des pieds, sur des griffes, de manière qu'on puisse cacher, dans l'espace resté vide au-dessous, un glaive, comme le dit notre texte. Il existe des exemples de ACR 37 ACR pareils piédestaux ou bases, surtout parmi les bronzes antiques. Ceux qu'on voit (fig. 70 et 71), sont des copies de deux bronzes du Musée de Naples. Le troisième exemple (fig. 7-2) est un piédestal en marbre appartenant au même Musée. Le Thesaurus, qui repousse l'idée de base ou de piédestal, veut qu'on traduise sub acropodio par ces mots : sous l'extrémité du pied. Il reproduit la phrase citée plus haut, et pour la faire entendre, il en rapproche deux exemples grecs où le mot en question doit se rendre par : le bout du pied. Ces deux exemples sont empruntés à des traités d'astronomie , science familière à Hyginus, qui a pu avoir ici l'idée de latiniser le mot. Il faudrait, dans ce cas, admettre d'abord que la statue de Minerve était colossale, et lui supposer ensuite un pied avançant hors de la plinthe, ou bien encore reposant sur le bout des doigts, comme le pied droit de la Diane chasseresse, de façon que, dans l'un comme dans l'autre cas, il y eût, sous la partie du pied qui n'appuyait pas sur la-base, une place suffisante pour y cacher une épée. En. GUILLAUME.