Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article AUGUSTALES

AUGUSTALES. Plusieurs classes de personnes ont été appelées de ce nom, sous l'empire romain. 1. On nommait ainsi des prêtres chargés du culte des lares des carrefours, établis par Auguste à Rome [LARES]' et qui s'appelèrent lares Augusti, lorsqu'on eut réuni dans le même culte le génie d'Auguste. Il existait, dans les municipalités, des MAGISTRI AUGUSTALES, ou ntngistri larum Augustorum, qui remplissaient des fonctions identiques II. Tibère institua à Rome, après la mort d'Auguste, un collége de prêtres nommés SODALES AUGUSTALES , et comprenant, outre les membres de la famille impériale, quelques personnages de haut rang; ils avaient la mission d'entretenir le culte de la gens Julia . III. Il s'établit, après la mort d'Auguste et même à ce qu'il semble de son vivant 5, des colléges de particuliers qui se vouaient à son culte. On ne rencontre que dans deux passages d'un auteur mais il est fait mention dans une foule d'inscriptions, d'Augustales qui forment dans les villes municipales une corporation particulière, intermédiaire entre l'ordre de la curie ou des décurions et le peuple 250 Plut. Cass. 47 ; Lucan. VII, 192. 251 II, gin. De condic. agror. p. 117 ; Siculus Flacons, De candie. agror. p. 162; Liber Colore. 1, p. 234; Agror. quae sit in.spectio, p. 283. 252 Orelli, 2287, 2288. 253 Orelli-Henzen, 5777. Bintioonsrntx. Bulengerus, De sortibus, auguriis, ominibus, etc. (dans le Thesaurus Antiq. Rom. de Graevius, V, p. 362 sqq ; A. Niphus, De Auguriis (Ibid. p. 324-360; Manutius, De Auspicüs (dans le Thes. Ant. Rom. de Sallengre, 1, p. 805-810) ; Morin, Des Augures (Hist. de l'Acad. des Inscr. I, p. 291-303) ; Rlascov, De jure auspicii apud Romanos, Lips. 1121 ; Maternus von Cilano, Ramische Altertleümer, Il, p. 421.237. Altona, 1775; D. Ruhnken, Antig. Rom. sect. (1797) V. ed. Eischtüdt Iena, 1822 ; Eschenbach, De auguriis veterunz (Dim. Acad. p. 55 , sqq).; Werther, la Realencyclopaedie de Pauly, Stuttgart, 1842; Rubino, De augurum et pontificum apud veteres Romanos numero, Marburg, 1852; Becker-Marquardt, Handbueh der rôtit. Allerthitmer, 1H, p. 68 sqq. (1849), IV, p. 345-361 (1856), Leipzig; Kittlitz, De aoguratium post legem Ogubùam factd mutatione. Liegnitz, 1858 ; Maronski, De Lange, Romisehe Alterthümer, 12 g 50. Berlin, 1861; Rein, article Augures dans la Realencyclopaedie de Pauly, 2e ed. Stuttgart, 1866; C. Bards, Die Priester (plebs ou municipes) 7. Cette corporation, nommée collegium rati 6, avait pour objet spécial d'honorer la mémoire d'Auguste par des sacrifices et des cérémonies ou fêtes publiques 9. Son origine et ses relations avec des fonctionnaires nommés seviri Augustales, ont donné lieu à de vives controverses. On doit se borner ici à un rapide résumé de l'état de la question. Suivant les uns 10, les Augustales ont pour origine l'institution faite par Auguste des prêtres des dieux lares. Dans les villes municipales se forma à cet exemple un collége composé d'abord uniquement de six prêtres, senti ou sexviri Augustales, dont les fonctions étaient annuelles ; mais, à l'expiration de ce temps, ces personnages prenaient le titre de sevirales ( bien qu'ils gardassent souvent leur ancienne dénomination de seviri Augustales), et formaient un ordo seuiralium spécial, dans lequel on entrait ainsi par l'exercice du seviratus. Suivant d'autres, dont l'opinion semble prévaloir aujourd'hui, les Augustales dérivent du collége établi par Tibère et imité par des particuliers, à Rome et ailleurs 11. Il faut, du reste, distinguer plusieurs espèces de villes : dans les unes on trouve seulement, d'après les inscriptions, des Augustales ayant à leur tête un curator ou des quinquennales, ou des quaestores; dans d'autres cités, on rencontre des seviri seulement, sans Augustales; enfin, le plus ordinairement, à la fois des seviri Augustales et des Augustales simplement. L'origine proposée par Orelli ne peut convenir à la première catégorie de cités ; et quant à la troisième catégorie, il faut admettre que les seviri Augustales étaient chargés de fonctions annuelles, tandis que les Augustales étaient nommés à vie; quelquefois, les seviri étaient pris en dehors des Augustales; car des inscriptions ont soin de donner ce dernier titre à certains seviri". Quoi qu'il en soit, les Augustales étaient choisis par décret des décurions de la ville, soit parmi les ingénus, soit parmi les affranchis, et formaient un ordo ayant rang après les décurions, qui fut consacré d'abord au culte de la gens Julia, plus tard à celui de l'empereur régnant; on trouve en effet un Augus risée par l'empereur, comme à Brixia, administrée par un quaestor ou curator particulier 14. Il recueillait des héritages, possédait des terres 15 ; les revenus étaient consacrés à des sacrifices offerts dans le temple d'Auguste, ou à des repas de corps et à des fêtes célébrés dans un édifice spécial, comme le Phretrium à Caere 16. Lors de leur admission, les Augustales avaient, comme les seviri, sauf le cas de dispense, à Kbn. Wilh. Gymnas. in Berlin, 1871) ; Th. Mommsen, Handbach der rom. Alter 1874).