Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

BOEDROMIA

BOEDROIVIIA (Boiliodpatt). Fête en l'honneur d'Apollon surnommé BotiSpdp.oç, c'est-à-dire « qui secourt e, célébrée à Athènes le sixième jour du troisième mois de 90 BOE 714 BOE l'année (septembre), qui prit par suite, chez eux, le nom de Boédronzion. Diverses traditions avaient cours au sujet de cette fête. On la célébrait, selon les uns s, en souvenir de la victoire de Thésée sur les Amazones, selon d'autres a, de l'heureuse fin de la guerre soutenue par Athènes contre les habitants d'Éleusis, grâce à l'intervention d'Ion ; d'autres encore disaient' que c°était le père d'Ion, Xuthus, qui avait secouru les Athéniens quand ils combattaientles Chalcodontides d'Eubée. Une circonstance est commune à ces différents récits : Thésée n'aurait été vainqueur qu'après avoir sacrifié à Apollon °, comme un oracle le lui avait commandé ; Érechthée aurait été de même averti par l'oracle qu'il devait sacrifier sa propre fille 8. On racontait aussi en Béotie' que les Thébains en guerre contre les Orchoméniens avaient pareillement reçu avis qu'ils ne vaincraient pas, si quelqu'un de la plus noble race ne consentait à se dévouer : les filles d'Antipoenus se donnèrent volontairement la mort ; elles furent enterrées dans le temple où Artémis Eusebia était adorée à côté d'Apollon Boedromios. Ainsi le sacrifice au dieu « qui secourt dans les combats » était le principe et la partie essentielle de la fête. Cette fête s'ouvrait toujours à Athènes par un sacrifice à Apollon Boedromios. Artémis Agrotera, dont la fête tombait aussi le 6 de boédromion e, était associée aux honneurs qu'on rendait à Apollon ce jour-là. Après l'année 490 av. J.-C., les Boedromia furent surtout une fête commémorative de la victoire de Marathon 9. Les traces qu'on trouvé d'un culte d'Apollon Boedromios ou Boethoos, à Priène, à Cnide, à Lampsaque, à Éphèse, à Olbia, à Catane 10, etc., donnent à penser qu'il y avait aussi dans ces villes des fêtes de Boedroinia. E. SAGLIO.