Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

CALAMISTER

CALAMISTER et CALAM STRUM, Ka),ap ç. Instrument à friser, qui fut peutêtre fait de roseau [cALAnus], comme semble l'indiquer son nom, avant de l'être de métal. On voit représenté sur une pierre funéraire 1, à côté d'autres outils servant à la coiffure (fig.992), un calamister consistant en une tige creuse dans laquelle il semble qu'une autre tige pleine pénètre et peut se mouvoir : ce qui explique que les grammairiens aient défini cet outil, tantôt comme un tube (fistula 2), tantôt comme une aiguille (aces 3), servant à boucler les cheveux. On faisait chauffer cette aiguille dans la cendre 4, d'où le nom de CINIFLO ou cinerarius donné à celui qui l'employait pour la frisure. La figure est tirée de l'épitaphe d'une ORNATBIX, servante dont le principal emploi était de coiffer sa maîtresse. Une autre inscription funéraire désigne une femme remplissant les mêmes fonctions par les mots a calamistre 5. Cet instrument semble avoir été de très-bonne heure en usage chez les Grecs, à en juger par les monuments qui nous montrent quels soins ils donnaient à leur chevelure [COMA]. Il en dut être de même chez les Etrusques et chez les Romains ; même après qu'on eut pris l'habitude de porter les cheveux courts, il y eut des hommes qui ne renoncèrent pas à se faire friser les cheveux. Le dédain avec lequel Cicérone parle d'une telle recherche atteste que de son temps elle était considérée comme un signe de moeurs efféminées ; mais on voit en même temps qu'elle n'était pas rare. Elle ne le fut en aucun temps pour les femmes, ni pour les jeunes garçons qui faisaient partie de la domesticité des riches maisons romaines et dont la chevelure abondante et soignée était une des beautés les plus appréciées E. SACLIO.