CALCAR, XÉVSpoV, éyXEVSpCÇ, N.Gt„l4, éperon. Le mot Xw2pov se rencontre chez Homère mais il signifie un aiguillon à l'aide duquel un conducteur presse ses chevaux, et dans la plupart des passages des auteurs grecs où xsvrpov et ses synonymes i xexaplç, µus'! sont employés
alors même qu'il n'est pas question de chevaux attelés à un char, mais de chevaux montés par des cavaliers, on peut hésiter à donner à ces mots le sens d'éperon. Les seuls textes qui ne laissent pas de doute sur l'emploi que les Grecs ont fait de l'éperon, sont ceux où l'on voit clairement qu'il s'agit d'une pointe attachée au pied. Ceux-là ne sont pas très-anciens'; l'introduction de cette pièce dans l'équipement du cavalier remonte certainement plus haut.
Théophraste dépeint le vaniteux qui garde ses éperons pour se promener sur l'Agora, après avoir pris part à la cavalcade dans une cérémonie sacrée. On voit sur un vase à peintures rouges', qui peut dater du 1v' siècle, une amazone portant, à un pied seulement, un éperon, (fig. 1006) qui a la forme d'une lame assez large, fixée au moyen d'un ligament à la cheville. La statue de l'Amazone du musée du Vatican 6, qui passe pour une copie de celle de Phidias, a de même, autour du pied gauche, une attache à laquelle
était fixé un éperon, dont la pointe a disparu (fig. 1007). Parmi les objets recueillis dans les ruines récemment retrouvées du sanc
tuaire de Dodone', se trouvaient plusieurs éperons de
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bronze. On en voit un ici (fig. 1008), armé d'une pointe courte en fer de lance; les branches se recourbent à leur extrémité pour donner prise à une courroie. Le musée d'artillerie de Paris 8 possède des éperons àpeu près semblables, trouvés dans l'Italie méridionale, dont les branches se terminent par une petite palette percée d'un trou pour passer le ligament (fig. 1008).
La formation du mot latin calcar, qui vient de cala, talon ne laisse pas d'incertitude sur l'usage ancien en Italie de l'objet lui-même, mais on
ne saurait préciser l'époque à laquelle on a commencé à s'en servir. Des éperons romains ont été trouvés en divers endroits : ils ont la pointe conique ou quadrangulaire, ordinairement droite, ou bien relevée en ergot; un arrêt empêche quelquefois qu'elle ne puisse trop s'enfoncer dans les flancs du cheval ; cet arrêt consiste en une barre courte ou un crochet, comme celui qu'on voit (fig. 1010) à un éperon en bronze, trouvé dans la Seine, appartenant au Musée d'artillerie 10. Nous offrons ici un autre remarquable exemple (fig. 1011) : c'est un éperon trouvé à Saverne 11, à pointe conique, dont l'arrêt perpendicu
laire à la pointe se recourbe et se termine en tête de cheval. Cet éperon et un autre, qui est au musée de Wiesbaden t2, se fixaient, non au moyen de cordons passant dans des ouvertures aux extrémités des branches, mais à l'aide
de boutons plats à l'intérieur '8. Montfaucon a donné la figure d'un éperon dont les branches se recourbent à leur extrémité; l'un des bouts, probablement celui qui était en dehors du pied, est orné d'une petite tête d'homme. Voici enfin un dernier exemple (fig. 1012) : c'est celui d'un
éperon, qui, indépendamment de l'attache passée dans les ouvertures, était maintenu par une bande de métal passant sous le pied. E. SAGLIO.