CALIX, KGat. I. Nom d'un vase à boire de forme circulaire', plus ou moins profond, toujours largement ouvert', et muni ordinairement de deux anses courtes ' et d'un pied` : c'est le vase qui est désigné communément sous le nom de « coupe » dans les collections. On voit souvent dans les peintures des vases grecs (fig. 1037) des
convives qui tiennent de ces coupes, soit par le pied, soit en passant un doigt dans une des anses. L'anse servait aussi à suspendre la coupe quand elle était vide 5.
La hauteur du pied, la profondeur de la coupe par rapport à sa largeur pouvaient varier beaucoup, sans que le nom de calix ou xôXi cessàt de lui convenir, car l'acception de ces noms est aussi étendue que celle du mot français « coupe »; les exemples ici réunis montreront que ce qu'il y a d'essentiel dans la structure du vase subsiste malgré la différence des proportions.
Le premier type dont on voit ici un spécimen, appartenant au Musée britannique (fig. 1038), se retrouve, avec quelque variété, par
mi les plus anciens. en Italie, en Grèce, en Asie Mineure et dans les îles voisines ; il consiste en une tasse creuse au bord droit, brusquement relevé, montée sur un pied épais, le plus souvent assez élevé; les anses,
participant de la lourdeur générale de la forme, ne présentent pas toujours un anneau, mais une oreille massive et courte e; elles manquent quelquefois entièrement'.
CALIX. 1 Athénée, Deipn. Xi, p. 480 b, fait dériver le nom grec de l'opération du tour, qui donnait au vase sa forme, dol xoli,nta, xa xe67v. Il est comparé à un bouclier (Ath. XI, p. 472 c.); ailleurs, à une mamelle : on racontait (Plia. Hist. nat. XXXIII, 23, 81) qu'Hélène avait consacré deux vases de ce genre faits sur la metery, 1, p. 253. -7 Voyez notamment les vases noirs d'Italie, Micali, Op. 1. pl. xxvu, 4.
CAL 851 CAL
Ce sont les mêmes contours que l'on retrouve, avec des inflexions qui lui donnent plus d'élégance et de mouveinent, dans des coupes d'un temps postérieur (fig. 1039), au calice plus ou moins profond, plus ou moins évasé, au pied tantôt court el gros, tantôt effilé ; et cette transformation conduit, par un allégement et un raffinement graduels, jusqu'à la plus belle période de la céramique grecque et au m. dèle connu dont la plu
part des collections et des recueils céramographiques fournissent des exemples (fig. 1010)8. Les coupes paraissent alors presque plates, par suite du développement donné à la largeur relativement à la profondeur; le fond décrit un are allongé, quelquefois légèrement rentrant vers le centre ; le pied, fin et peu élevé, n'est pas rigide, mais son contour extérieur dessine ordinairement une courbe délicate entre l'endroit où il est attaché au vase et l'épatement du bas, qui lui donne son assiette.
Aux types qui précèdent nous en joindrons encore un, qui s'en éloigne au premier aspect (fig. 1041) 9: le pied est écrasé , remplacé par une ou plusieurs moulures formant une hase, ou même il disparaït entièrement, de sorte que la kylde se rapproche tout à fait de
vases que l'on est habitué à désigner par des noms différents, de la PuIALE, par exemple, si celle-ci était pourvue d'anses. Athénée dit qu'à Naucratis, sa patrie, les potiers faisaient avec l'argile, qu'ils savaient argenter et qui prenait toute l'apparence du métal, des xuatxeç qui avaient quatre anses et un large fond, ce qui les faisait ressembler à des phiales 10.
Le même auteur nous apprend n que les Cypriotes nommaient xtlàtrç le COTYLE ; un autre écrivain, qu'il cite, confondait le vase qui nous occupe avec le CARCHESIU11112. On voit par là combien était peu arrêtée l'acception des termes qui désignaient les vases des anciens, et en particulier celui-ci, souvent employé de la manière la
plus indéterminée, dans le sens de vase à boire 13 La forme à laquelle ce nom paraît proprement s'appliquer, d'après les renseignements épars dans les auteurs, est celle dont nous avons essayé de suivre les transformations; celles-ci se succèdent à peu près chronologiquement, dans l'ordre où se présentent ici les figures : cela est vrai, d'une manière générale, toutefois il faut ajouter que dans tous les temps on rencontre des exemples à peu près de tous les modèles. On ne s'étonnera pas non plus de voir par la suite des temps revenir en quelque sorte la forme primitive, et le nom de eaux, dont la signification est si large, s'appliquer dans les derniers siècles de l'antiquité à un vase profond, avec ou sans anses, monté sur un pied haut et large ; c'est celui qui e conservé le none de z( calice dans les cérémonies du culte chrétien. Nous en donnerons pour exemple ceux qui sont représentés dans un bas-relief de
l'église (le Monza, de la fin du
vie siècle 1'.
Il n'est pas douteux que le nom latin eatlX et le grec xu).t, ne soient identi
ques 1J. Les Romains en faisaient le même usage que les Grecs. Ils se servaient aussi de vases de ce ricin pour la préparation et la conservation de certains mets 18.
On fit de ces vases en toutes matières ; les coupes d'argile font aujourd'hui l'ornement de nos musées ; ily en eutaussi en bois puis en or et en argent, quand se répandit l'usage des métaux précieux10 : une belle kylix en argent, provenant des fouilles de Crimée, actuellement au musée de l'Ermitage '9, est ici reproduite (fig. 1043) ; le collier suspendu au-dessus des anses
et les autres ornements sont gravés et dorés. On ne se contenta pas toujours de coupes d'or et d'argent, on les enrichit de pierreries 2°. On en tailla aussi dans le cristal ou dans des pierres fines 21. Il y en avait beaucoup en verre, les
unes communes et de peu de prix, les autres qui par la beauté de leurs couleurs et la délicatesse de leurs ciselures ne le cédaient pas aux plus riches matières 22 \117111.1D Ii.
Athénée a réuni 23 des passages des portes grecs d'après lesquels il semble que les xé),txtç d'Athènes, d'Argos, de Lacédémone, de Chios, de Téios étaient en réputation ou se distinguaient par quelque particularité. Il est probable qu'on en fit partout où le métal, le verre, l'argile servirent à fabriquer des vases. Martial 2' mentionne celles de Sorrente et de Sagonte. Le même poëte a nous e conservé le nom de calices vatiuiaui. Vatinius était le nom d'un savetier dont Néron avait fait son bouffon Ee. On ne
en s'appu}axnt car
salent appelée Thoa, désignait les
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sait, pourquoi ce nom avait été donné Ça d s ries, e c'.e qu'il semble, de peu de prix.
Pour une autre spece de c pr t se classer
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et dont le non a été le sillet de ::nup de discussions, nOUS ren JOS 'us i U,l
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chemins d'exploitation quit e t~. pâturages publies passesi dite. Thopia "grana pour encourager
pensa les propriétaires de troupeaux 4'
e edevances [SLAîPTtes, Ve,ricx [, Ir tac
allant en. !nature, en trtseerc:
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danseur département 1 chemins ë ut prosor,eZae
est SilL`ae caflesque, deep
peu d'importance de lieu sembl,
Tir l noir pas € la gestion de
dco-a rn is t.,at_'?:i, I.11is bien des chemins d'ut::
ordre inférieur, servant 1 !exploitation ires ni et i es i l ii iii z,ges de l'État, d e i' oc .surveillance faisait ordinaires
nient partie de l'ofli('e' seur5 ,sisoltjG, H"_`:türliv'.
CAisONES. C les Romains, le nom.' des
esclaves chargés des _. s plus rudes O(,4 des plus bas
offices, soit aux amatis, or° ïila v.slei.
On trouve ce nom surtout es
valets d'armée, et on le fait dériver latin caiae, signifiant boira, 1 Leurs avaient pou_; armes
et sr; on ussi été appliqua qui faisaient le service des et calques est le plus ore,: "men
r s LeL coe,il di aclay i emplrss: _,' r fonotions spë
'i sic,, tels pile les t palefreniers.
valets d'écurie ; il C fui ., dont le
nom c t iris souvent , une acete n JOlI'rale, mais gui désigne plus partïctsll er entent des ho t i,m es, libres pour la plupart, ,1iii suivaient l'armée° colonie cantiniers BU en
exerçant quelque. antre uni ou indusf.rie. E S.
Suivant Festin 1'-..,r''^rs des seldafs a
quelquefois aussi été :tiell_i ai . e.. 6 croit
qu'un esclave portant t on
fonctions les mtrit,s alla
us, cité. 1.
dit t
l(e. 0.7n deux toit
14ée qu'il appel.
p ' S,làe 1, 'l€] e ; 5111 il n f connaître
qu'Us étaient o.,l ren,15 à na
, nous pensons qu'il désigne ,eïi.sï régie_ mentaiie', pour les distinguer de ceux 001 1, la présence était seulement tolérée.. 015 voit, dans le Commentaire sur la guerre d'Alexandrie l' Glue Cassius frappé par un assassin fut secouru par les evooat?' qui formaient a garde particulière et par plusieurs herooes, on ne sait si ce dernier mot désigne des soldats appartenant a la t,ul p1tfe
des Berones mentionnée par Strabon ou Cl t ' le que ocs SSel'VileUi'S ; dans ce denier 'sas, il sa
rup i -r du i mit bdiu nes ou o ai'ones qui, chez le: h; alois, ces gne,'""ers' En`in I e'nperer i i,e on {e
Le rire les esclaves et tus cantiniers était ,-as?(lé_aille usus ie, armées romaines, mdciisous la cf p blique '7; sous l'empire. ce nombre oépass;, quelquefois l'effecIif des troupes'. Une telle multitude entravait 1,: :arche
de l'armée; généraux k
aussi -".IA.3e'l➢rs LEnét'£L iP.➢,:le ' a réduire ", soit en ?t assant tons les can-tinï'
défendant a d'avoir d
bêtes de surs, :uns nonsa.
Quand l'armée était en martre' les «015iies sr.ivai+ légion à laquelle appartenaient leurs maitl es , et V f r,'e('A nous apprend:" élue, bien longtemps avant l'époque ou il vivait, pour empêcher les ,.,claves et les bêtes de somme de porter le lit , lele Mais les colonnes, en cars d'attaque
de celles-Ci, on eu ridée de les organiser militaire
ment ; Ill lin 1aï tics comprenant , ieune
deux cents alrimltix., leurs in,
tic plier de ralliement ,'t un chef choisi parmi le., les puis e\pé+•ifla ':tés et les plus intelligents. M à,A.LPAR. c.. .n nom. du t'opium 1.
on que l'en faisait a Jupiter du lieu e iti
avant de le goûter x,,l.*_,+.!,,,
ÀLT iJLiI Vêtement de fem,ne Son nom vient,
rèmius Marcellus 1, de de. la fleur appelée
de souci (,.u. ~L deLiter dont rang ia r ,ai
i'ce on, lequel , ~It
tcf, ponde .audes.uUs dry sein
lire ex cet endroit, avec plu
,icr les Grées â; de nain, ou tromper 1, et nop
vie frauduleuse de la pn mt
cieues ou des avocats .: clans cette
t omprend la TEHGIv r _osi_rro et la Pi)
même mot, dans un sens plus ;péci.,l,
le délit de celui qui accuse méchamment un inneeeaii C'est à cette signification que nous dv•,, ts nous ana,ber ici.
MD, Ik ir ereern,rie
ou asscani(r la r(slla
a'euc-ro ,ulve pronon s'écsi peine
, et le belates' ou einascaries'7 Un rescrit o`nuaonin le rappciilni; une constitution de son pire qui igeùl le délateur à faire connaître son mandant,
da ". l)u note I (poil rr_ise 1 rut portée. 1, Rem/nia, qui puni
lorsqu'il 1.. li iu, _c.t prouver sot. ;
u , i ni
sit ce qu' e an-tenait _° elle t`: lomnie, d'il supposai le dol rte i i' 'u..
de l accusés; elle ne s'occupaitp s de .'. rna
li=rede délits privés l';2°cite indiqualape
tant à imprimer a lettre a ici-tien d'un. fer rouge c'c' le
n'ont Jr icon fats n(,''", ce nri , .. i riait naturellement l'in1 ?mie, et 1d1, plus l'rueapat ité, rie frit nter une antre ,. t cii'°, c fis la ler et-yen i^itpas incapable i'`tr
clans un 4C Ir5' s' ilc 1 elle orst anis ':
Ira e gr1r Ir. i c. et_
avant 1 r cent
migre dente. ; ce qui tilt maint1 u sens pa 21, Cependant le magistrat pous'ail aptes la sentence, et, sans la plainte de l'accusé absous, soumettre l'accusateur `I. une poursuite en caloienie; du reste, le méme juge qui avait résolu la première question tranchait également la
Bonde Enfin, il est à remarquer qui.. la i?en'rnica
Les calomniateurs étaient détestés des Romains, qui .n'organisa pas un tribunal permanent ou sine instance
les comparaient à des chiens 5. Dès les temps les plus publique [aunzcICSI IuBLICLM] contre la calomnie, qui fut de
anciens, on employait comme moyen préventif ie justout temps regardée; comme un c"inaen ea;ira(rrdinar ti/m jurande/ni calo rniae l'accusateur, en matière répressive, I Vers la fin de la république, la corruption toujours croisa état tenu de jurer préalablement, si l'accusé l'exigeait, ( saute, qui multipliait les calomnies, rendit la loi rie
qu il n'agissait i:.nnt cotu.naniae ca2LSa; puis ce serment I peu efficace et peu pratique.
devint une règle i 5tale', pli tard, quand fut introduite Cependant les dispositions de cette loi ne paraissent
la sahseript4 o [enc lima], Ce Ferment parut superflu p:, 3 avoir été l'objet d'une abrogation spéciale et expresse, et ton,ba en di -'cetude ; Justinien le rétablit, mais polir
rmbil,erent en désa+ctuùe, après les e rer'
se soumettait à supporter la peine c' caï'.i tni tteurs i [oD,rc ,rcnicioxuM]. Du reste, la question de la perpe.
l'issue du procès constatait qu'il y avait eu de sa part tuation de cette 1 scons l'empire est vivement r Iritrorer.
caiommie ; car les mêmes ;juges re u ce point sée entre les étai,
tintes l'absolution de l'accusé. Le élans le fut eocnuie
prie civil, était fi pé d'une ,ou' .(In,
in"'il ~a
p°rso_._no55c lies, soit t .c des,
pas i' pou n site la eupidi qu'éveillait la pr
'urdé l'accusais Ir tliomp' flat"
le cc ,lr de .es (loran i'rot. , de là leur
3 Merci p. 179 G+.'. 1. 5 Cie. Pro M9I. 2,7 i d Ad C) iu II 1a Menue,
défi., or da tom¢,µ-eut résulte da la lori, §! 1 D. 4d s, r. l'var lr L.(ALVICC, 96);
Y. aussi Paul, Sec,, I, 5 , 9 e Caus, Co !V, 178, et 533 65, De vertu aigu.
.), 16' 6Cie. Pro Peac. 19 6e fiers. l1,Pieu. cit. 14 ,_.eue 1,piolet.
-7 Loi ber alvin, a . arum p. a éd. Kleu.2, r i t . . Lie. X X I-i, 17 , t,ic, (S oie. Y 511,
8; Pro Gosc. c o Suit. 'i ,scons in Cie. Cou, p c._ l_' li; Senec, Controc.
lits 99 X le . pros Ue not, 5 .o3 D jure). ,' opr ça IC 59 hist. Cr 16,
5 , et SehraCor ad C F 73 s 'Walter, Cos /. tr 778, ; Gaius.
._]n 1 1 . 5 i .,, De C i l s q 'or Iry 2; Labal. Hou-tel. ici gus), Rem, , On . 808, note 2; qui,ltri. .ûeel. X1, tiret. et c. vit. t1 Cie. De crc£, 1i, P. ,5, Ris , in Cieer, Tipi,. , Vert. I', , Phot. Pr;.s,i, 910, id, Paul. 9iac. s v, quadrupla
tores, p 259, Müller ; P. Ppmev n, Loc. car Plant. rein. 1836, p. 85 et s. et surtout ' i rra,.., p. 869, note 8 Sopot, Giono ad P o ? sr, __n', H, p. 431, r-.pl;,
--_ 'i Le calxm, optai. Bou. Leyde, 1827. -rs 0'-r,,, an(eurs 5
n._ d'après Falere Ma' s. 11t7, 9; ruais Brenki-an, Biber 2r. sz ï,
,n nies. Ott t. Ur p. '"réves,I733, r„ 777, et 11elo,
cf, i. ', 5, 3, 'i', al c. lue' U MM!, '5, 13 Cod. De coiinn.
turc »'O 71X, 71; Coud, 1 _ Cod De ,,nota ''LX
Ren s,_ (De e,,-ï"t. «cou. dé[no
t e Cie. Pro Rosa ,k orr. 19, 9 0 ; 1 e . c i ' . ' , , , Pli,;. P
,tTsopog. p. 360. le L . g 3, 1. 7, § 3 Dia, De rzcc. S L'eic 2.
Seulenacnt, nie l'avis de r p a e e 11. rio et coopte dé leurs
..uf''si,,,. r. t r(5. , s .ii, . st L, 1, Cod, De c,_, .. IX, 56,
Asco*, lacer. .P 7 7 7. r pr,, 1. 1, S 30, Act.,.c. .:o,. o's,cf, 16 23 Hernta•,,, Decbocat. Sa' . 1c v iii c.t, p.131 e. Ces auteurs cités para. ,, p.810,
a la note, ID 1 arc, Oesel, c. a,ic r Ad Ait, 11, 5 Pro 1.
IXPFIII " AAP n. Bell,.u Cr, 12, 2 Rous, _.e, cit. p. 61,, note 2. 2s ,_ ers Pro Rose. A,,cc p. 452, 29o (Ctueuto, 6, p. 430; spu4. Appt. p. 274, 355, ?lai,.;
suer, nt. b , ta'orf£, (tiédi. ' si/ „z. 139. -I, § titi tli■2. Ad pi c. Taie
CAL 854 -CAM
peine d'emprisonnement, déclare qu'elle n'a pas pour but de soustraire l'intermédiaire à la peine de la calomnie, maïs bien plutôt d'atteindre également l'instigateur de l'accusation 22. Néanmoins, sous les empereurs suisauts, la peine fut modifiée relativement au mandator. Une constitution, rendue en 38à ap. J.-C. par les empereurs Gratien, Valentinien et Théodose, prononçait contre lui la déportation et l'infamie 30. La même constitution a été reproduite dans le Code (le Justinien, mais avec une altération ; en effet la peine de la déportation est retranchée du texte primitif J1
Le sénatus-consulte Turpillien avait donné une nouvelle extension au crime de calomnie, en assimilant aux calomniateurs tous ceux qui, dans une instance publique, étaient convaincus d'avoir produit, rédigé ou recherché des écrits, des témoins et des indices de mauvaise foi
( o, fraudent alieujtts) 1-'.
Le crime de délation n'appartient pas spécialement à la matière de la calomnie, bien que les écrivains anciens aient souvent confondu les délateurs avec les calomniateurs, en prenant ce mot dans un sens trèsgénéral. Cependant nous présenterons ici, d'après Rein ~`. quelques notions abrégées sur les delatores. On appelait ainsi ceux qui dénonçaient au fisc des biens sur lesquels il avait des droits à exercer, par exemple les biens vacants ou caducs et ceux qui provenaient de confiscation. Les dénonciateurs adressaient leurs informations au préfet de l'AEsARIUM, qui devait prendre possession des objets indiqués Quoique le delator fût nettement distingué de l'accusateur, cependant ce nom fut souvent appliqué à ceux qui formaient des accusations injustes, dont le résultat devait entraîner la confiscation [coNPlscATIO]. Les délateurs exerçaient leur métier par cupidité pour gagner les primes offertes par le trésor public, ou par haine pour l'accusé : aussi étaient-ils atteints d'une infamie de fait, que les lois elles-mêmes constatent 3°. Plusieurs empereurs s'efforcèrent de réprimer la délation 16, mais elle paraît avoir été maintenue en matière de crimes de lèse-majesté [MAJESTAS] 37; c'était malheureusement l'hypothèse où elle pouvait offrir le plus de dangers pour l'innocence.
Voyons maintenant quel fut le sort de la loi Remmia sous l'empire. Les dispositions par lesquelles certaines personnes privilégiées étaient exemptées des peines de calomnie, par exemple les proches parents de la victime, le père et le mari agissant en cette qualité contre la lemme adultère, furent maintenues, avec quelques modifications, par les constitutions postérieures 38. Mais la pénalité fut transformée ; ainsi la marque ne tarda pas à tomber en désuétude; mais l'infamie subsista toujours 39. D'autres peines très-diverses furent appliquées extra ore item, jusqu'à ce que le talion fût devenu la règle géné
raie. Auguste l'établit le premier suivant Suétone 40. On n'en trouve ensuite aucune trace jusqu'à Trajan 41. Alexandre Sévère le prononça en matière de faux 42, et Constantin dans tous les cas d'accusation calomnieuse ' 3. Justinien le maintint dans la plupart des cas ''4.