Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article CAMPESTRE

CAMPICURS1O. Végèce emploie ce mot en prenant soin de dire qu'il n'est en usage que dans l'armée ; il ne pouvait servir, comme on l'a dit, à désigner ni l'ensemble des exercices, puisque, dans le même chapitre, l'auteur parle de ceux-ci en employant un terme spécial, armorum exercitia, ni la course individuelle qu'il appelle cursus, ni enfin une simple revue, puisque les troupes passées en revue sont immobiles et que Végèce semble désigner expressément cette opération, dans le même chapitre, par les mots inspectia armorum. Nous croyons donc que les Romains, préoccupés du désir d'habituer leurs soldats à manoeuvrer rapidement, tout en conservant leurs rangs, leur faisaient apprendre la course cadencée, c'est-à-dire ce que nous appelons la manoeuvre au pas gymnastique : cet exercice, bien différent de la course individuelle, puisque le soldat le plus agile doit modérer son élan de manière à ne pas dépasser ses camarades, devait présenter beaucoup plus de difficulté chez les Romains, attendu qu'un intervalle de trois pieds, dans tous les sens, séparait chaque légionnaire de ses voisins ' intervalle bien plus considérable au temps de Végèce, du moins entre les rangs ° Cette difficulté ne pouvait être vaincue que par des exercices fréquents. Cette manoeuvre était en usage bien avant l'époque où vivait Végèce; seulement elle portait un nom légèrement différent, decursio 4: nous nous croyons d'autant mieux autorisé à faire ce rapprochement, que Végèce lui-même, dans une autre partie de son ouvrage emploie l'expression decursio campi pour désigner le même exercice. Celui-ci est décrit par Tite-Live de manière à justifier l'explication que nous venons d'en donner. 11 raconte ° que Statorius apprit aux soldats de Syphax, d'après la méthode romaine, à suivre les enseignes et à conserver leurs rangs tout en courant, decurrendo signa sequi et servare ore nes, Le même auteur nous apprend que Scipion l'Africain faisait exécuter à ses troupes, tous les quatre jours, une decursio de quatre mille pas (50,900m) et prenait lui-même part à cet exercice : suivant J. Capitolinus Maximin exerçait ses troupes à la même manoeuvre tous les cinq jours et leur faisait faire aussi de grandes chasses. La course individuelle [cursus] était une préparation indispensable à la course cadencée : on s'y exerçait dès l'enfance, et l'habileté montrée dans cet exercice était tellement en honneur, qu'un historien a cru devoir mentionner celle dont un général romain avait fait preuve La cavalerie était aussi exercée à manoeuvrer aux allures vives f0. Tacite il appelle cet exercice decursus. On donnait aussi le nom de decursio au défilé rapidement exécuté autour du bûcher d'un personnage important 13 : Hérodien 1° a décrit cette cérémonie (voy. plus haut, p. 325). MASQUELEZ. t 'iellt ci s s'en ocen per. mitan, r .. plut , des ni ats tous a les i.,e se s optique à f ,'e ce qu'il fait min. de pouvoir support i plus f aselle-ment de la guere On peut dire que leurs rat des combats sans effusion de sang, t CA'' -t CAL OCTOR, lnstrtucteùr: -1.1 1s ré en l'an 648 de Rome, eut le far e de e les ter :ns d'escrime e ses ce sein 1 ceux qui dressaient les ghsdiaf,cu ïu,iOns gtadi rira 1). Sous l'empire, le préfet de su, qui ,e_?1 lli a „e que chaque eorl,U d'infanterie ; de ler'Le 1 à 1 . 'ce tous les jours avait sous ses :ms I-,s, ceux-ci étaient c1i`''isés en d los instructeurs en chef et les simples chaque cohorte', il v avait 'in instructeur en eii Gnccle" ou °C?mnné,, In chargé de répartie le retranchements' et de guider les se' s'occuper de le direction des ex,ranime de d e, 1V. sus ses end,. u.. simsu' t irs choisis habit; fit Li n ;lgxaeloes ces fonctions L'ai l'escrime ..''t r. SQ les soldats saient une étude partiente e sous la direct on du n Le si' et aspiraient à devem instructeurs, étaient appelés arni.turne I1. Ceux qui étaient arrivés à un certain degré d'habileté étaient nominés docteurs ès armes, doctares os sue,°'nu ", et recevaient une double ration de vie ores ": c ,'est parmi ces derniers qu'étaient choisis les instructeurs en pied de la cohorte, (tortures echaro's ", deslinés à devenir ensuite cas, pidoetoves. s soldats inhabiles sois inattentifs étaient ppés â ,,s de fouet par leurs instructeurs 'j et N 'et t _ tir 3 Cree au lieu de blé : celui-ci ne rendu rr ; ils prouvais nt, devant une commis perle chef de la lc mn:Ru ricins, que le L'exercice mots ou du le mot exerei Ici mot excise a Blues inse iptisins . T'-stillt., a« i. rr.. prise, dés la plus s ;te antiquité, par aide romain 9t,", et l'en ton ,i tous . rollot t, 3l Flient au-s, .~~ •isaertt cru dans le courant d une s, quais .1 sieurs jours dans I' mémo sTOp. Les soie .ira i étrangé'ers profitaient de. I,''"' lis si-. e avec le pe cple mnnain 'E ou es renseignements fournis par le' déserteurs ", pour !donner à leurs sujet' l'éducation militaire titi rendait ies légionnaires adroits nt si infatigables. Sous l'empire , on attachait encore une grand, importance à 5 s5'VS'e, puisque Flavius ,fospin a dit . «Pendant la :su . ~ Ro mains ne prennent aucun repos et n''' pal le « nT p=.a,ent OÙ la gues' e éc l at .,,,5 et « s'exercer à les manier; le in de là, il. « leur a donné. l"._ne aaptitude toini . e ment li l'usage des armes, car ii C41Mrà'A 6,.r Gx.F... , hl ~'..1I, o 2.--. ._ti2. 5reç. I, 53, II, n, iii fi, , Atr i_1.5 •i1,5.-'5h t.5'', ~ , 13.-il 23. t, Es' x 'o u1f.1790 i , Sul..,. .9'1 I. ., .:[ y d4 1 , 39 ; I i .9 , . 1 7; Ver. tîC 10 , o (,.ec(. , , i 1 *es '~ ss 1, 9, .0, us ,ne 4 rn AC 5ï Vell, Il, 09 -USA D, op 88a. -=f Dspr If, 71,287, s,se1. Oct. 98, _0 z 11, 2 i , arrn. L. ln5 s, 5. -h r,;, 319? ers, « 1~3 « exerce « que leurs combats sont de., exercices sangle ts ,... L'exercice fortifie n'a-seulement le corps, mais encore « l'âne des soldats. Les écrivains ancien;: nous ont sas'oe quelques renseignements sur les e'rr,',tees des st,ldats romains, mais c'est àdégèce qui en a p rlé avec le plus d' Cté-tells ; mal heureusement si traite n . ,niee toutes celles qu'il a. abordées, e' '.n r fit "-lof toutes les avec un. no . -d pi ;sq.' ie d, ^.â 1: nervi et ns trots i' a ou les' les cor"sspara ceci ce qui vit sur rn(' ;lee sujet p` les ecria;'aïns qui l'ont précédé, on `foie ;,i'. ;e:. „néraux romarins imposaient à tous leurs soldats, quelle que fût leur ancienneté SQ. des exercices fréquents et variés, non-seulement pol r les rendre forts, infatigables, agiles, adroits, bons ~marcheurs et bons manoeuvriers, muais encore pour ne pas les laisser oisifs ('5C' su crie ms Jsabere'1); car ils savaient que l'inaction engendre le tque d'énergie et l'indiscipline r, Tua. 5r0i4'siur du l'endurcissement à la fatigue étaient le ; ta che et surtout du travail des retranchements: restait quelque temps sur le même point, et p: dieu. n'avait pas e établir 'eus les jus: s uni noua a. ai, pou tenir ses'roup,. s el. u profondément le fossé, le a. tx^E u, puis d illozrP di .pst iv inutiles ", Pendant la paix, l'armée était employée à. travaux publies, à ia constru tion ï , oouies,, t dde., aqueducs nu des „rands i h' dCs marais, 1 1 amélioration d s ers des s "etc (ni attsa ,hai' . . i eoup .,`sent et à la de la amati V,``, e.. .ü.;; i't 'itou F r t I, `st ', , notre époque. Geai:, tiSir in,t,' d. elie dIs' c:.oin%izT_tsait par marche s que appelle le pas militaire, grue ,, asuite de lui fair. ,.'.r;uérir l' ci' moyen dos du saut (ule,, '') et de 1u c.,,i ,' x' ; e° dt 'ii -en ce était, OIS outre ae a t x malin pas C,i'. asi,iqu5 t , ire-. le résultat obtenu r, decca fois par uni. es , on.en:: igna t d'ah's,' Psi. i m pieu en employant un bouclieT siée ainsi n ,,n ïotfun qui u ent deux fois plus crue tiott tiller et Pépée en c a; , et on lui donnait a cellea,tconseil e. frappa sr d', "'hier mie de tale' es _.et exe c:ice correspond assez que reins rappelons _. as Eic . _ -, Lis. 33 Plot. Po ï, 9 , .-1in. P,-tny, , Cap. 26 ?`. P S48.-817 roi. 1' .II.. e'ey.111,'ID;J Bel. Isar I.ICI,5. 9r.Liv. F.SI,JI;L Plot.1,to 3' i à 28, 24; , 9, 10, erse 11,16 ,no,'' I, 9; 9Vo: E t , , . 1 ' r . Lis. iL51x-, 2; Plut, Ces, a. 5 1 5 S t `3,2p,, P=. hiee Clic:, .t. a).-. 32 xoxi', 't,t. .l F: m n. sa•m`. iv, 1, 19 ; Vop. 'ab. 9 1 0 : 5II, 4. -36 I, 9. 37 _ . .3s5eo. ., 9. ''g I . , i ' , 323 . 11, 11,23 , Jus. II. C_ M 81i; Ch fi tirer au mur », Venait ensuite, comme. complément de l'exercice précédent, le combat simulé d'homme à honnne a,°matera, notre afSailtal. Le soldat apprenait aussi à lirer de l'arc ", à jeter des pfet mes soit à la main, soit à I' ode de la fronde '3, et enfin à lancer le javelot 4Æ oit le trait plombé appelé quelquefois rua,tzo%ar'bulus, dont la portée était plus grande que celle du javelot : chaque soldat en avait cinq dans la concavité de son bouclier'. Nous ne croyons pas que, comme on l'a dit souvent", Vége'e ait désigné par le mot plurobatae des halles de plomb : s'il en eût été ainsi, il n'eût pas ajouté que les soldats qui s'en servaient faisaient l'office d'archers; il les eùt piutût comparés à des frondeurs; en outre, dans une autre partie de son ouvrage i7, où il fait l'énumération des différents genres de javelots, i1 y comprend les pl,umbatee. Enfin, on trouve dans le traité De refnrs belticis, qui est joint à la )Votante rorpeeo la description de ces armes : on les lançait à la main et ily en avait de deux espèces. La p/umbata tribolata se composait d'une hampe en bois portant à l'une de ses extrémités, et à la distance nécessaire pour qu'on pût tenir l'arme dans la main, des plumes comme en ont les flèches : à l'autre extrémité on plaçait un fer légèrement fixé, comme celui d'un épieu, et dont la douille s'élevait assez haut; sur celle-ci et à peu de distance du fer, se trouvait un bourrelet en plomb dans lequel on logeait des pointes de fer placées comme celles d'une chausse-trape rrarr;urus 48j ; par suite de cette disposition, si l'arme n'atteignait, pas l'ennemi au moment où on la lançait, elle pouvait blesser les pieds de ceux qui marchaient sur elle. La plumbata rnamill..ta était garnie de plumes et de plomb de la manière que nous venons de décrire, mais elle en différait en ce qu'elle était dépourvue de pointes de. chausse-trape et en ce que le fer, au lieu (l'être plat, était rond : son nom lui venait probablement de la saillie que faisait le bourrelet de plomb dont elle était munie. Pline b9 dit que les Arabes faisaient usage de flèches plombées (plrtrnbatae safittae), L'instruction collective des fantassins comprenait la decursio et les autres manœuvres pendant lesquelles on veillait à la conservation de l'alignement et de 1 intervalle (legititrrnnr spatium) qui devait séparer chaque soldat de ses voisins o0 : en outre, on leur faisait exécuter, trois fois par mois, avec la charge complète et sur toutes sortes de terrains, des marches militaires (arnbulationes) de vingt mille pas (28r,5), pendant lesquelles on leur faisait de temps en temps accélérer le pas 64 L'instruction individuelle des cavaliers, outre quelquesuns des exercices qu'on faisait exécuter aux fantassins, comprenait l'équitation et la voltige faite d'abord sur le cheval de bois ''. Leur instruction collective se faisait au moyen de manœuvres d'ensemble à toutes les allures, mais surtout aux allures vives (decursus e) ; en outre, pendant les marches militaires qu'ils exécutaient en même temps que les fantassins, on les faisait charger, battre en retraite et même dans les terrains les plus difficiles J4, Aucun des écrivains latins dont nous possédons les ouvrages n'a donné de dé Mils sur les manoeuvres de 1a r avalerie : ['rl~[o parle que dRi celles de la cavalerie grecque; Fer Léon u6 a consacré plusieurs p tge,s de s an rra sujet intéressant, en assurant. que les rnancellvr, étique étaient celles des anciens, mais il est h' .r `Me que ce qu'il dit s'applique aux Grecs et non a : i tins, Pour que, l'instruction füt. continuée . , on construisait des manéges pour la cavalerie t , h; u par pour l'infanterie MM, de Valois, dans leurs r.-,ï sur Amun i _vrac cellin o8, ont affirmé que le n .t rrr ,signifiart danse pyrrhique et, pour justifier cette opin, .r. 'ontapplr, précisément sur ce que dit Végèee ps désigné par ce mot. (?r, dans les cxprc par cet auteur, il n'y a rien qui c nt3, tacon que nous ayons donnée : en ou remarquer qu'il esi, tout naturel q combat siml:dé d'holmne à homure. apis',voirparié u l'escrime contre le pieu qui n'en est que exercice pt paratoire : i l était indispensable qu'après l o i r appuis ara soldat à porter des coups à un objei; inerte, on apprît à en porter à un homme qui pouvait s'y dérober', et t parer ceux qui lui étaient portés. Enfin, la danse py chique n'a jamais été désignée sous ce nom par aucun r am teur : ils font appelée mzl'tarespyrrh eue , iyt/vjsi 6', on pyrrhique 61. La danse exécutée par ,des homme."niés et appelée saltatio armata par Pline le Natsci' celle que Festus 6e appelle saltatir bellicrepa en aC ~ .;t son invention à, Romulus, avaient prol,rhienr t able grande analogie avec la danse pyrrhicpre e ria; ii; r Claudien 6 donne, sur les manoeuvres 1 xécutées de son temps dans le r'irdue, des détails qui autorisent croire que ces manoeuvres ressemblaient beaucou ,, pyrrhique. Ily avait aussi une danse pyrrhirple i: Agathias 6o dit de Narsès : « II voulait que 'es soldais s' (I corrtumassent à. sauter légèrement sur un cheval, cc manier avec gràce, à faire, étant armés, les voltes et, bis e mouvements de la danse pyrrhique, pendant que le son a de la trompette leur inspirait l'ardeur du combat. » D'autres détails sont donnés par Procope" to propos des exercices exécutés par Totila, roi des Goths, en. p, de l'armée romaine : 'I Monté sur un b,-,, u vança dans la plaine entre les deux armé.. a son cheval à droite ou à gauche, exécui t :u e et mille courbettes, il jetait sa lance en Pair, la . « Hait par le milieu, la changeait de main, se rcl, en arrière, fléchissait les reins, se courbant à droit;. ou t, à gauche avec tant de liberté et de soluplesse ru'ol e reconnaissait aisément qu'il avait appris ta danse dans « sa jeunesse. » Dans cette description, on reconnaît le i mouvements exécutés par nos cavaliers durs le rs rousels et surtout ceux des Arabes dans leurs f L'empereur I,éon appelle 'au-.Six-)o l'officie b de reconnaître le terrain et de déterminer l'itinéraire élut, devait suivre l'armée. àles0a(Lrz.