CAPITASTRUM, Dans la langue latine du bas-empire, ce mot est employé pour désigner un registre ou un état descriptif et estimatif des immeubles sujets l'impôt direct. Cette expression vient des cafsita, dont, c registre contenait l'énumération (on sait que SAPIT eu juquna indiquait l'unité imposable, c'est-à-dire, suivant Walter, un ensemble de terres évaluées à 1,000 solùli 2) ; de capitastrum par abréviation, on a fait cadastre. L'origine primitive du cadastre remonte certainement aux Grecs 3; on en trouve une première ébauche à Rome dans le cens de Servius Tullius [cr.vsrsL; mais cette institution se montre complétement réalisée dans les colonies romaines, dont le territoire était géométriquement mesuré, puis régulièrement divisé dans toutes ses parties, et enfin, aborné [coaoNIAI. Un plan général et détaillé 1 (fôruna, pertica, centuriat,o, lnelatio, cancellatio, typon, aes «limés) en était dressé pour les archives de l'État, et un autre
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exemplaire déposé à celles de la cité [TABULARIUM ctvlTATIS 5]; puis on y joignait en double un commentaire ou développement, légalisé de la main du fondateur de la colonie, et contenant l'explication, la demonstratio, du plan et l'indication des terres désignées sur celui-ci par des lettres auxquelles se référait cette description (scriptura formae ou libri aeras ou commentarii) 6.
Dans les autres villes, il n'existait primitivement pour les biens-fonds que des abornements particuliers, et les renseignements fournis par le census sur la déclaration des propriétaires (possessores vel collatores) , et sauf les vérifications officielles. Auguste fit bien exécuter une délimitation générale de l'empire et des territoires des provinces et des villes, mais non pas, comme on l'a cru, un cadastre parcellaire pour chaque cité De plus, il ordonna un recensement général des personnes et des biens, pour servir de base à l'impôt; dès lors il dut arriver souvent que, pour rectifier les déclarations des possesseurs (professio censualis), on dut procéder à des mesurages et abornernents comme pour les agri assignats 8. Pour ce qui est relatif à la confection des registres du cens, qui prirent dès cette époque les noms de libri censuales, encauta, encautana 9, vasaria publica ou polyptyca 10, nous renvoyons à