Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article CAPSA

CAPSA, dim. carsuLA (Kfa-rr„ xt605'tov).Boîte, coffre, cassette en général. Ce mot, comme ARCA, 5CH1x1dM, CISTA, LocuLLS, Pvxrs, etc., désigne d'une manière générale un meuble où l'on serrait de l'argent, des bijoux, des livres, des parfums, des vêtements, des objets de toilette, des fruits, etc. 1. Il semble toutefois que capsa et scriniuln s'appliquent plus précisément à des boîtes de forme circulaire, d'après un passage de Pline ', où cet auteur dit que le bois de hêtre, qui se divise en feuilles minces et flexibles, convient seul pour faire les capsae et les scrinia. On a vainement essayé de faire une distinction entre ces deux termes, qui paraissent entièrement synonymes, notamment dans l'acception où on les rencontre le plus fréquemment, c'est-à-dire signifiant une cassette portative où l'on enfermait les papiers et les livres que l'on voulait avoir sous la main. Les jeunes Romains allaient à l'école J portant de ces cassettes où étaient déposés leurs livres, leurs tablettes et les jetons avec lesquels ils apprenaient à compter, ou accompagnés d'un esclave [cAPsAIuus] chargé de ce soin Les écrivains, les pédagogues, les orateurs ont été souvent représentés 3 ayant à côté d'eux des boîtes semblables remplies de rouleaux (volumina) : c'est une de ces boîtes qu'on voit (fig. 1174), avec un couvercle rabattu et fermé au moyen d'une serrure ; la figure 1175, tirée d'une peinture de Pompéi montre la capsa ouverte ; on remarquera les courroies qui y sont adaptées pour la porter plus commodément. Les Grecs avaient aussi des coffrets disposés pour recevoir des livres et des papiers; mais ceux qui sont représentés sur les vases peints n'ont pas l'apparence qu'on voit ici à ceux des Romains 8 [LIBER, CISTA]. On ne faisait pas seulement des capsae en bois, mais aussi en ivoire, en métal, etc. Les boîtes cylindriques de bronze ou « cistes », trouvées à Préneste et ailleurs, contenant des objets destinés à la toilette, sont de véritables capsae. Il en sera parlé dans un article spécial sous le nom qui sert à les désigner plus habituellement [CISTA]. Le nom de capsa et son diminutif capsula conviennent également aux boîtes contenant des parfums, des ustensiles servant à la toilettes ou d'autres menus objets faisant empl.; III, p1. v-vu; Bell ori, tag .87 ; Id. Virg. cool. Varie. p. xxte; et ap. Seroux d'Agincourt, Hist. de l'art, Peinture. Dans les peintures chrétiennes, des coffrets sont placés de même auprès de Jésus. des évangélistes, des docteurs, voy. Bottari, Scult. e rucci, Storia d. arte crist. Pittura, pl. xxut, 2, etc.; Ursinus, lauze» 92; Ant. d'Er graecos servent cista libellas; n Gloss. 5t. p. 698 : gaesoe.Ran ns, serinium; Pollux, partie du mondes muliebris, quelques-unes sont parvenues jusqu'à nous. Ainsi nous l'appliquerons à l'un au moins des deux coffrets d'argent trouvés à Rome, au pied de l'Esquilin en 4794 t0 et qui appartiennent aujourd'hui au Musée britannique : c'est celui qui est ici reproduit (fig. 1176). Il a la forme d'un polygone régulier à seize côtés, et un couvercle en dôme ; il a un pied de haut et quelque chose de plus en largeur; il est muni d'une serrure. Les figures qui en ornent le tour et alternent avec des arabesques sont celles de huit Muses ; la neuvième Muse, Érato, est figurée à la partie supérieure du couvercle. Ce choix semble indiquer que l'écrin était destiné à renfermer des oeuvres littéraires ; à l'intérieur une lame de cuivre placée horizontalement et percée de cinq ouvertures devait sans doute recevoir les manuscrits roulés; toutefois on ne trouva à leur place que des fioles qui avaient contenu des pommades ou des essences. On pouvait porter cet écrin suspendu à des chaînes d'argent attachées à la partie supérieure, de la manière qu'on le voit faire à un des personnages représentés sur les parois du second écrin, lequel, appartenait, comme le premier, à une dame romaine du Ive siècle après Jésus-Christ. Nous plaçons ici cette petite figure (fig. 1177). On ne peut douter que l'objet que porte ce capsarius n'ait précisément la même destination que celui dont on vient de voir le dessin tt, Des cinq pots de pommade en argent renfermés dans ce coffret, quatre ont une forme simplement cylindrique, le cinquième s'allonge en pointe et se termine par une tige à sa partie supérieure; ces formes se rencontrent fréquemment. On peut-voir (fig.1178), un vase à parfums en argent élégamment ciselé, quiestune oeuvre grecque du ive siècle av. J.-C., trouvée dans le Bosphore Cimmérien Y2. Les objets de cette espèce ont dû certainement rece voir des formes très-variées. Nous n'avons réuni ici que des exemples du type auquel paraît convenir particulièrement, mais non pas sans doute exclusivement, le nom de capsa. E. SAGLIO. CAPSARIUS. Celui qui est chargé de la garde d'une Csrsx, c'est-à-dire : t° L'esclave qui accompagnait un enfant à l'école et portait la capsa où étaient ses tablettes, ses livres et les autres objets dont il pouvait avoir besoin t: 2° Celui à qui l'on confiait dans les bains publics la surveillance des coffres où étaient enfermés les habits des baigneurs '. L'édit de Dioclétien taxe ses services à deux deniers par baigneur 3e On trouve mentionnés parmi les militaires qui jouissaient d'immunités à raison de leurs fonctions, des capsarii', employés qui avaient peut-être la garde des capsae renfermant les registres de l'armée. Une inscription les rapproche des LISIARII. E. SAcito.