Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article CARRUCA

CARRUCA ou CARCTCIIA (Kapoàya). Ce nom, d'origine gauloise comme CARRUS et CARPENTUM, parait avoir été toujours appliqué, chez les Romains, à des voitures de luxe. On le rencontre pour la première fois chez Pline l'Ancien 1, dans un passage où il est question de carrucae couvertes d'argent ciselé. Un historien parlant de la licence donnée aux particuliers par Aurélien de faire circuler dans Rome de semblables voitures, ajoute que l'on en avait auparavant qui étaient décorées d'ornements de bronze et d'ivoire. La carruca était de même sorte que la REDA, à laquelle on la trouve assimilée 3: c'était par conséquent une voiture à quatre roues, moins spacieuse peut-être que ne l'était ordinairement la rada, mais où plusieurs personnes pouvaient se tenir commodément ensemble. Il y en avait qui étaient disposées de façon que l'on pût y dormir (carruca dormitoria, Sopa uilptov 4). Telle devait être vraisemblablement celle qu'Isidore 5 distingue sous le nom de capsus, qui consistait en un coffre fermé de toutes parts, Au contraire les carrucae qui furent, au moins à partir du lue siècle, un privilège de la noblesse et du rang, et qui finirent par être l'attribut obligé de tous les fonctionnaires qualifiés d'ieonarati e, étaient des chars découverts et très-élevés qui mettaient en évidence ceux qui en étaient honorés i moins magnifiques toutefois que le CARPENTUM réservé à l'empereur et aux plus grands dignitaires, et qui était attelé de quatre chevaux, la carruca n'avait que deux chevaux, ou plus ordinairement deux mules 8. Des chars de ce genre sont ici représentés : l'un (fig. 1t97) d'après un bas-relief funéraire trouvé à Vaison, actuellement au musée Calvet à Avignon 9; on y voit un fonctionnaire assis sur un siége élevé, ayant derrière lui un licteur tenant une hache, La caisse d I voit-are cep, dune . et or née de bustes sculptés en L _ 31ie cocher est habillé à la gauloise : l'attelage pareillement est gaulois : nous avons là un exemple tel qu'on en rencontrait, au lie ou au mc siècle, dans le pays d'où la carruca était originaire,Le second exemple (fig. 1299) appartient au basempire: il csttiré d'une tablette d'ivoire sculptée, du trésor le eethedrale de Trèves Le char, sur lequel sain assis côte à côte deux personnages, est, comme le précédant, à quatre roues avec un coffre très-élevé, dont les côtés sont ornés de bas-reliefs, et un siège sur le devant pour le conducteur; ce char est attelé de deux chevaux. E. SaoLto.