Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article CASTIGATIO

CASTIGATIO. On fait dériver ce mot de castum et d'agere, ce qui indique la nature primitive de la castigatio, châtiment religieux infligé à un coupable en expiation d'un fait qui attirait sur lui et sur ses concitoyens la colère divine 1. C'était donc une purification, qui pouvait être accompagnée d'une réprimande ou même d'une certaine pénalité. Plus tard, lorsque le jus sacrum devint de plus en plus étranger au droit pénal, l'expression castigatio dut perdre sa signification originaire' ; elle ne conserva plus que les deux acceptions accessoires indiquées plus haut 3. Ainsi nous trouvons ce mot employé dans les textes du droit criminel romain au bas-empire, pour désigner un léger châtiment corporel, c'est-à-dire le bâton [VERRERA] pour les hommes libres, et le fouet pour les esclaves C'est ainsi qu'Ulpien nous apprend qu'il rentrait de piano dans l'office du proconsul de corriger l'affranchi qui ne rendait pas à son patron l'obsequium, au moyen d'une remontrance ou de la fustigation (aut fustitan castigatione 5) ; c'était aussi la peine que le préfet des gardes de nuit (prae fectus vigilum) pouvait appliquer à. ceux qui avaient du feu la nuit sans précaution suffisante (negligentius ignern habuerunt) 6. Enfin les magistrats municipaux pouvaient la prononcer contre les esclaves coupables de certains délits ' ; et les maîtres avaient le droit d'appliquer à leurs apprentis ou élèves une légère correc