Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article CENTESIMA

CENTESIMA. Auguste établit au profit de L'AEBABIUM MILITARE nu caisse de l'armée, qu'il avait créée, plusieurs nouveaux impôts et entre autres un impôt indirect du centième sur le prix des objets vendus aux enchères : c'est ce qu'on appela vectigal auctionum, ou vectigal rerum venaliumi, ou plus spécialement centesima rendit venalium. C'est à tort que bureau de la Malle a voulu faire de cette dernière expression 2 le nom d'un impôt sur les objets de consommation, distinct de l'impôt sur les ventes à la criée. La taxe sur les denrées de première nécessité (edulia ou macelli vectigal) ne fut inventée que par Caligula 3, et elle est qualifiée par Suétone de vectigal noeula et znauditum. Le peuple réclama contre la centesima auctionum ou venalium dès le règne de Tibère, qui refusa d'abord de la supprimer', et se borna à la réduire de CEN 1013 CEN moitié (dueentesimam)', après la réunion de la Cappadoce à l'empire (17 ap. J.-C.). Caligula, dans les premiers temps de son règne, voulant se rendre populaire, abolit la ducentesima en Italie°, c'est ce qu'indiquent (fïg.1288) plusieurs médailles de cet empereur portant les lettres R CC (remissa ducentesima)7. Dion Cassius donne par méprise un renseignement un peu différent, lorsqu'il attribue à Tibère le rétablissement de la centesima; mais il s'accorde avec Suétone pour attribuer son abolition à Caligula. On peut supposer que Tibère aurait, en l'an 38, rétabli cet impôt à son ancien taux ; qu'il fut remis ensuite à moitié, et que Dion Cassius le désigne par son ancien nom. Quoi qu'il en soit, le témoignage de ce seul historien ne peut l'emporter sur celui de Suétone, corroboré par les médailles. Il est peu probable que Caligula ait maintenu l'abolition de la ducentesima, puisqu'il fut réduit par la pénurie des finances à inventer toutes sortes de nouveaux impôts'. D'ailleurs, on retrouve dans un écrit d'Ulpien, qui vivait au in° siècle de notre ère, la mention du vectigal rerum venalium. C'est un fragment du livre dixième de son commentaire sur l'édit, inséré dans le Digeste par les compilateurs de Justinien10. Cet impôt semble avoir disparu sous Constantin, car on voit que Valentinien III fut obligé de rétablir un vectigal rerum venalium, qu'il porta au 24° [SILIQUATICUM,