CHARILA (X«p )m). Fête périodique célébrée à Delphes. Elle revenait à huit ans d'intervalle ', probablement dans le mois herasos, le quatrième de l'année delphique'. Elle avait un caractère expiatoire. Voici ce qu'on racontait pour expliquer son origines. Pendant une famine qui désolait le pays, les habitants se pressaient avec leurs femmes et leurs enfants devant la demeure du roi, implorant son secours. Celui-ci, ne pouvant subvenir aux besoins de tous, distribua ce qu'il avait de provisions aux plus considérables d'entre eux. Une jeune enfant orpheline vint le supplier à son tour ; elle ne reçut que des coups, le roi la frappa de sa chaussure et la lui jeta au visage. La malheureuse, désespérée et humiliée, détacha sa ceinture et se pendit. La famine ne fit qu'augmenter et les maladies vinrent s'y ajouter. La pythie fut alors consultée et répondit que le roi devait apaiser Charila, qui s'était donné la mort. Lorsqu'on eût connu, après avoir longtemps cherché, que ce nom était celui de la jeune fille maltraitée, un sacrifice accompagné de rites de purification fut institué, qui devait se renouveler à chaque neuvième année. Le roi recevait tout le monde, les étrangers aussi bien que les habitants du pays, et distribuait à tous de la farine et des légumes. Puis on apportait une poupée, image de Charila, le roi la frappait de sa chaussure; alors la première des THVIAIES emportait jusqu'à un précipice le mannequin, auquel on passait un lacet autour du cou et qu'on enterrait à l'endroit où l'on prétendait que l'avait été Charila.
Les circonstances de la légende et les pratiques qui devaient en rappeler le souvenir doivent également faire considérer cette fête comme appartenant au culte dionysiaque de Delphes et comme l'analogue de la fête attique de l'AIOIIA, l'une et l'autre consistant principalement dans la purification bachique par l'air°. E. SAGLto.