Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

ADOPTIO TESTAMENTARIA

ADOPTIO TESTAMENTARIA. I. Pline l'Ancien donne ce nom à une espèce d'adoption assez fréquente dans les derniers temps de la République, ruais dont les jurisconsultes romains ne nous ont pas parlé, au moins sous ce titre. L'exemple le plus célèbre est le testament de César adoptant Octave : In iota cera C. Octavium Warta in Jamiliam nomengoe adaptant 9. Le plus ancien connu est celui que cite Pline d'un certain Pomponius Salutio, adopté ainsi dans la famille,des Scipions. Cette adoption, qui a donné lieu à beaucoup de discussions parmi les modernes, paraît avoir été d'une nature essentiellement honorifique. L'adopté ne tombait pas sous la puissance paternelle de l'adoptant, puisque ce dernier était mort quand elle produisait son effet; par conséquent, il ne devenait pas son héritier sien et ne contractait pas avec sa famille les liens de l'agnation, et n'avait droit sur les biens de l'adoptant qu'autant que l'adoption avait été accompagnée, comme dans le testament de César, d'une institution d'héritier. Le seul effet était donc de permettre à l'adopté de porter le nom de l'adoptant et de se dire son fils (edsurnere in nomen). Octave, qui vivait dans des conditions exceptionnelles, se servit de l'adoption testamentaire de César pour faire rendre par les curies un PRIVILEGIUM qui l'adrogeait à l'illustre morts; mais on ne connaît pas d'autre exemple où l'adoption testamentaire ait eu l'adrogation [ADROGATIO] pour conséquence. Les premiers empereurs firent un fréquent usage de cette sorte d'adoption : c'est ainsi que le testament d'Auguste adopta Livie et Tibère °. Au temps des jurisconsultes classiques, l'adoption testamentaire était ADO $0 ADO déjà tombée en désuétude et remplacée par l'institution d'héritier sous condition de porter le nom du testateur, qui produisait les mêmes effets, et n'était en réalité que la même chose plus exactement nommée. F. BAUDRY.