Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article CHTHONIA

CHTIIONIA, )(Vie«. Fête célébrée à Hermionée d'Argolide en l'hnnneur de Déméter Chthonia1 [CURES, sect. ll]. F. L. CHYTIIA, Xézpx ou zé2poç 1, vase à cuire, marmite. Le nom, qui vient de xm, indique un vase propre à contenir de l'eau : c'était celui où on la faisait chauffer' et où l'on mettait à cuire les aliments. Il est souvent cité comme servant à cet usage 3 et comme un ustensile indispensable même dans les plus pauvres maisons4. En même temps qu'il y servait à faire la cuisine, il tenait lieu, pour les rites du culte domestique, de vases plus somptueux5. Les chytres étaient, en effet, ordinairement des pots d'argile commune, et que l'on pouvait mettre sur le feu sans crainte de les détériorer, par conséquent dépourvus de peintures. De là cette locution : « peindre une chytre », pour dire « faire une chose inutile » 6. On comprend d'ailleurs qu'il pouvait y en avoir qui fussent faites d'autres matières et aussi plus ornées, lorsqu'elles n'étaient pas destinées uniquement aux besoins vulgaires. Ainsi on voyait un xétipoç d'argent dans le temple de Héra, à Olympie'. Le vase qu'on voit, fig. 1435, est en fer; il ap partient au musée de Naples. Quant à la forme, ces vases ne pouvaient pas différer beaucoup de ceux dont on fait encore le même usage aujourd'hui : c'est-à-dire qu'ils devaient avoir une panse très arrondie avec une large ou verture. Le fait attesté que des enfants furent quelquefois enfermés dans des chytres 8, pour être exposés, s'accorde avec ces indications. Nous savons de plus, par Pollux', que les chytres avaient sur les flancs deux oreilles servant à les saisir '°, qu'on appelait «µ6olvEç, nom qui convient aussi bien à des rebords saillants, comme on en voit à nos marmites, qu'à des anses proprement dites. Que sa base fût ronde, conique ou aplatie 11, un support était nécessaire à un vase de cette sorte, afin de le tenir élevé au-dessus du feu. Les Grecs appelaient xu•rpé7rouç lx, et aussi ),e«vov "je pied sur lequel on le plaçait ; mais nous ne savons pas s'il faut attacher à ces noms l'idée d'aucune forme spéciale, ni si les supports ainsi désignés se distinguaient des trépieds communément employés au même usage [TRIPGS], on en peut voir un exemple au mot CACABUS (p. 774, fig. 920). Il y avait aussi, et l'on a conservé, des vases de la même sorte, montés sur des pieds très courts adhérents à la panse. La figure 1436 reproduit un grand vase de ce genre de style étrusco-grec, trouvé dans un tombeau de Cervetri, actuellement au musée du Louvre. Mais y a-t-il véritablement une séparation tranchée à faire dans la nomenclature entre tous les vases qu'on plaçait sur le feu pour chauffer l'eau et cuire les ..u^,:, etc.? Ces noms s'appliquaient aux mêmes objets ou à des objets très voisins par leur forme comme par leur usage, qui ont dû varier et se modifier plus d'une fois selon le besoin ; et les noms, comme les objets, ont dû être souvent pris l'un pour l'autre 14. Les chytres devaient d'ailleurs avoir des emplois très divers. On en a déjà vu figurer dans les cérémonies du culte 15. Le dernier jour des Anthestéries [umoNYSIA] était appelé yé-rpot. Dans la comédie de Lysistrate 16, des vieillards portent à la citadelle du feu enfermé dans les mêmes vases. Ailleurs ils servent à faire croître des plantes 17. D'autres de petite taille étaient des vases à verser et à CHY 1141 -CIB boire 18. Les noms de xuTpiésç et xuTp(âta leur doivent être 1 un second l'a saisie par le milieu ; il est armé sans doute particulièrement appliqués is. Ils conviennent d'une verge ; tous deux paraissent se garder contre un parfaitement à des vases fort anciens qu'on trouve en Grèce parmi les restes de la plus haute antiquité. Ceux qu'on voit ( fig. 1437, 1438, 1439) proviennent, les premiers de Tirynthe, le troisième de Mycènes. II suffit de grandir par la pensée les dimensions pour se figurer les grandes chytres dont elles étaient des diminutifs. E. SAGLTO.