Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article CIBORIUM

CIBORIUM (K;é ptov). Vase à boire, dont le calice, aminci par le bas, ressemblait à la gousse, ou ciborium, qui contient les graines de la colocasia ou nelumbium d'Égypte'. On dit même que, dans ce pays, cette gousse vidée et nettoyée servait quelquefois de coupe Le nom de la plante aurait été donné au vase à cause de cette ressemblance; à moins que ce ne soit plutôt, comme le pensait Saumaise, la plante qui ait été désignée par les Grecs, quand ils la connurent, d'après le vase dont la forme leur était familière II existe des vases appartenant à la plus ancienne céramique de la Grèce qui sont remarquables par une forme pareille àcelle que l'on doit chercher d'après ces indications. Largement ouverts par le haut, ils s'amincissent graduellement et se terminent en bas par un pied allongé que l'on peut comparer à la queue du fruit du nelumbium. Celui que l'on voit (fig. 1460) provient de l'île de Rhodes et appartient au musée du Louvre. D'autrescoupes tout à fait analogues, en or et en argent, ont été trouvées à Mycènes par le docteur Schliemann'. Celle qui est ici reproduite (fig. -11161), au quart de la grandeur réelle, est en or; les anses sont ornées de 1, tes de chien; une autre est égale ment en or et entourée d'un cercle de rosaces d'un beau dessin. Une autre encore, de même métal, est ornée de figures de lions courants d'un style tout orient toI. On remarquera que dans le passage cité d'Athénées où il est parlé de xuàépta, ces vases sont mentionnés comme des ouvrages précieusement travaillés. On ne les trouve nommés qu'une fois en latin, par Vorace 6, qui joint au mot ciboria l'épithète levia, signifiant sans doute des vases de métal sans relief [CAFILATURA, note 3001. Dans le même passage d'Athénée, la forme du ci' faon est comparée à celle du sevrxus, c'està-dire, sans doute, d'un scypihes qui serait pourvu d'un pied 7. Les types que nous avons reproduits s'accordent assez bien avec cette description; il en est de môme d'un petit vase peint du musée du Louvre (fig. 1462), dont la l'orme est tout à fait celle du « ciboire» qui sert encore dans les cérémonies du culte. Toutefois il ne semble pas qu'il y ait entre le nom de l'antique ciborium et celui du vase adopté par l'Église aucune filiation établie. Ce nom désignait, à la fin de l'antiquité, non un vase, mais la coupole ou le dais qui abritait l'autel'. E. S'AGLIO.